Présentation à la reine (au roi) ─ Événement Ouvert

ouvert par @Miss Miranda
Avant le bal tant attendu, les jeunes filles de la noblesse doivent se plier à une obligation bien protocolaire. Elles sont en fait présentées à la Cour de Saint James. Au cœur de Londres, dans ce palais qui a donné ce nom à la Cour d’Angleterre, elles entrent dans la salle du trône où siègent George IV, et les membres de sa famille pour pallier l'absence de reine, sous un dais pour effectuer une révérence devant eux. Vêtues de leur plus belle robe, elles sont présentées à leurs juges royaux par leur famille. C’est bien cet événement qui ouvre la saison londonienne et qui permet à l’aristocratie de se faire un premier avis sur ces nouveaux arrivés.

Ladite demoiselle apparaît en compagnie de ses parents, qui vont alors l’amener devant le monarque. Une profonde révérence, un baisemain, un salut de la part du roi ou un baiser sur le front de la part de la reine, et voilà : la jeune fille peut poursuivre sa soirée, elle est désormais dans le monde.

Seules les demoiselles nobles étaient présentées à la reine/roi. D’autres filles de familles riches pouvaient utiliser cette occasion pour être, elles aussi, introduites dans le monde, mais dans ce cas, il n’était pas nécessaire pour elles d’aller faire la révérence.

Au-delà du fait d’avoir l’air d’un grand et de pouvoir évoluer dans la société en tant qu’individu (et non plus en tant qu’enfant), c’était aussi la promesse de pouvoir enfin accéder aux divertissements de l’époque, c’est-à-dire les fêtes et les sorties, si on a les bonnes relations, bien entendu.

─ Lieu et Date : Cour de Saint James, mois de mai.
─ Ouvert à  : Demoiselles issues de la noblesse ou de famille riche.
─ Particularité  : Toutes les demoiselles ayant fait ou qui doivent faire leur début peuvent poster. En effet, ce sujet recense les résultats de chaque demoiselle ayant fait leur début même si les années sont différents. Il suffit de mentionner la date de votre début en haut du message.
─ Maximum de mots : 500 (rp court).
─ Flood de l'évènement : Rendez-vous ici.

Fonctionnement
─ RP de présentation La demoiselle est annoncée prénom nom complet ainsi que ceux de ses parents et leur titre. Elle descend l'escalier, marche vers le roi, une profonde révérence, un baisemain, un salut de la part du roi. Elle peut poursuivre la soirée.
─ RP d'introduction La demoiselle est annoncée prénom nom complet ainsi que ceux de ses parents. Elle descend l'escalier et elle peut poursuivre la soirée.
─ RP de présentation ou d'introduction :  Poster votre rp où vous décrivez votre présentation/introduction puis lancer le dé. Par soucis d'équité entre membre, même les non-nobles peuvent lancer le dé.

Spoiler:

Spoiler:

mpotter un membre pour du staff pour ajouter votre nom à cette liste.

1823 ─ Réservé
1826 ─ @Hannah H. Brown

C’est un grand moment pour Eléonore, en effet, aujourd’hui la petite dernière des Brown va se rendre Cour de Saint-James, pour être introduite à la noblesse. Si Hannah trouve cela absolument ridicule, elle sera tout de même présente pour encourager sa petite sœur, pour qui cet événement semble si important. Mais qu'importe si Ellie, de son petit surnom, n’est pas nommée le diamant de cette saison. Car étant simplement d’une riche famille américaine, elle ne peut prétendre à faire la révérence devant la royauté, famille qui doit être considérée qui plus est comme arriviste. Toujours est-il que, même si ça ne risque pas de consoler Eléonore, la jeune femme reste le diamant de la famille Brown.

Donc qui dit introduction à la noblesse, dit branle-bas de combat dans la maison des Brown. Si Hannah à la chance de rester en retrait, son père et sa mère, à l’image de sa sœur, seront également sous la lumière et doivent donc être impeccables. Enfin du moins c’est que la jeune femme pensée, car contre toute attente, lorsqu’elle s’est réveillée ce matin sa mère à décréter qu’elle devrait aussi être présentée au monde. Un passage important, même obligé pour qu’elle puisse participer aux futurs événements. Alors forcément, Mrs Brown et son aînée se sont chicaner et il a fallu l’intervention de Mr Brown pour que sa fille consente à faire un effort sur sa toilette. Hannah n’aime vraiment pas ça, elle est venue en Angleterre se changer les idées, pas participer à des mondanités. Enfin, la voilà prête avant le reste des siens avec une toilette plus élégante que prévue, mais rien de trop clinquant non plus. C’est Eléonore qui doit scintiller ce jour, et justement elle finit par paraître dans le salon.

— Oh Ellie, tu es vraiment magnifique dans cette robe bleue ! S’exclame joyeusement Hannah. Je suis sûr que tu vas éblouir toute la cour.
— Tu crois ? Questionne la cadette les joues rougies par le compliment.

Miss Brown hoche vigoureusement la tête, ce qui fait encore plus rougir de plaisir sa petite sœur. Hannah complimente également ses parents, s’ils sont toujours bien apprêtés, ce jour ils brillent d’élégance. Il est ensuite le temps de se rendre en lieu est place de la fameuse présentation, le château est vraiment très beau et il y a vraiment du beau monde. Ne pouvant échapper à son introduction, sa mère lui aurait sans doute arraché les yeux si elle s’était échappée. La jolie rouquine se présente avec déférence, après que la famille fut annoncée, en faisant fi de certains regards disons, quelque peu acides. S’ils savaient tous à quel point elle se fiche de tout cela, ils en feraient très certainement une syncope. Toujours est-il que les Brown rejoignent les autres invités une fois faits, d’ailleurs, Eléonore s’en est magnifiquement bien sortie, pourvu qu’elle soit remarquée positivement.

Elea était persuadée de n'avoir jamais ressenti autant de nervosité en un laps de temps si court. Elle était absolument terrorisée à l'idée de faire le moindre faux pas. Elle avait passé la journée précédent le bal à fuir sa mère, comme si elle aurait préféré disparaître ou obtenir les capacités d'un caméléon pour se fondre dans le décor. Pour autant, elle n'avait pu échapper à son destin en ce soir festif. Il était temps qu'elle fasse son entrée dans la Cour, la vrai, celle des grands. Elea le désirait autant qu'elle le redoutait. Elle s'était laissée tirer de toute part, le teint pâle, les mâchoires crispées. Elle s'était retrouvée habillée, coiffée, maquillée sans même l'avoir réellement remarqué. Au moins appréciait-elle la toilette que sa mère lui avait choisie pour cette soirée.

Elle plaçait sur ses parents un regard de détresse absolue, que sa mère avait tenté de balayer toute la journée durant, sans succès. Son père lui avait alors glissé quelques mots d'encouragement juste avant leur départ et Elea s'était sentie vaguement plus légère. Cependant, à observer du coin de l'œil le profil de son paternel, se rappelait alors la nature de ses craintes : son titre, son père l'avait durement gagné. Elle avait peur de tout venir gâcher.

Pour autant, elle se devait justement de ne point se laisser aller à trop d'inquiétude si elle ne voulait pas commettre la moindre maladresse. Garder l'esprit rivé sur une catastrophe qui n'était pas dite d'arriver ne pouvait que la pousser dans cette direction. Alors, lorsqu'elle se retrouva réellement à la cour, elle inspira plus profondément pour se donner un peu d'entrain. Cette soirée s'annonçait comme une grande nouveauté : cela ne pouvait que la satisfaire.

Alors, quand on annonça son nom, celui de ses parents, le titre de son père qu'elle n'entendit que d'une oreille mais qui déclencha en elle une vague de pure fierté, elle s'avança avec droiture, calme, presque sereine, alors qu'au fond d'elle bouillonnaient tout un tas d'émotions. Elle fit ce que toutes les autres avant elle avait fait, esquissant une profonde révérence qu'elle espérait de bonne qualité. Puis, reprenant son souffle, elle prit l'escalier pour rejoindre un nouveau monde.


tenue de elea
coiffure elea

1822, quatre ans plus tôt.

« Qu'est-ce que tu es belle, ma Navier. » dit sa mère la voix tremblante d'émotion. Il était enfin temps de présenter officiellement à la société l'héritière Sutton, chose que son père, un peu plus sur la réserve, n'était toujours pas prêt à accepter. Aux yeux de ses parents, elle serait toujours leur petite princesse, et ce, peu importe qu'elle soit désormais une femme. Pour ses débuts, ils avaient dépensé une somme folle -un minimum, selon Navier-. Ainsi, sa toilette était impeccable et elle était vêtue de ses plus beaux atours. Elle voulait être le diamant de la saison. Et en général, quand Navier avait une idée en tête, il était dur de l'en détourner.
Même si la jeune brune le dissimulait assez aisément derrière un faux-semblant de confiance, elle était très inquiète du déroulement de sa présentation. Elle avait répété, et encore répété pour que ses débuts soient parfaits. Mais maintenant qu'elle s’apprêtait à descendre les escaliers, elle se demandait si elle n'allait pas manquer de naturel. Tout était calculé au millimètre près ; jusqu'à sa façon d'incliner la nuque devant la reine.
A l'annonce de son nom, elle força son plus beau sourire à orner ses lèvres et se redressa dans une attitude fière, puis elle s'élança d'une foulée calculée vers la reine. Elle sentait les regards sur elle mais ne portait d'attention qu'à la famille royale. Accomplissant le protocole à la perfection, Navier s'évertua à être aussi gracieuse et élégante qu'il lui était décemment possible.

1826

La robe avait été choisie avec soin, avec la précieuse aide de Blanche et de sa mère. La coiffure, signature de Silke, avait été ornée de plumes, comme la tradition l’exigeait. Enfin, un trait de rouge venait donner à son visage poupin des airs de jeune effarouchée. Amelia avait révisé la révérence avec attention sous les regards attentifs de sa mère. Elle était fin prête, et ce n’était pas l’attente dans l’antichambre qui allait lui faire perdre ses moyens.

Cependant, lorsque l’on vint murmurer, à elle et son entourage, qu’elle était la prochaine, elle ne put s’empêcher de ressentir une certaine anxiété. Elle devait réussir, aujourd’hui, sa réussite sociale en dépendait. Si elle n’avait qu’un homme en tête, elle doutait qu’il accepte de s’intéresser à une paria. Elle s’avança donc vers les escaliers, déglutissant la boule qu’elle avait dans le creux de la gorge.

“Lady Amelia de Hesse-Hombourg, fille du Landgrave Frederick de Hesse-Hombourg et de la princesse Élisabeth de Hanovre.”

Elle descendit les marches avec toute la grâce qui  lui avait été apprise depuis sa naissance et marcha la tête haute vers le roi. Une fois devant lui, elle effectua sa révérence. Il lui tendit la main et elle la baisa, comme il était attendu d’elle.

1822

La jeune fille d'à peine dix-huit ans s'avança parmi la foule, encadrée de ses parents, ces derniers semblant peu intéressés par l'évènement, comme à leur habitude. Cecilia n'avait aucun doute que si elle échouait d'une façon ou d'une autre, tant sa mère que son père n'hésiterait pas un instant à le lui reprocher. Mais dans le cas contraire, la blonde espérait quand même obtenir un compliment de leur part, quand bien même leurs visages peu avenants laissaient présager le contraire. ce n'était pas faute d'avoir fait des efforts, avec sa tenue impécable, aux teintes claires comme il se devait, ses cheveux arrengés en une coiffure compliquée à base de boucles empilées, son maintien qu'elle avait travaillé pendant des heures et des heures, tête haute, dos droit, visage souriant. Elle avait beau réfléchir à la façon d'améliorer encore et encore son apparence, elle était certaine que tout était parfait. Si seulement c'était suffisant pour obtenir l'approbation de la souveraine !

Il était impossible de deviner se qui pouvait se passer dans la tête de la monarque quand elle rencontrait les jeunes filles de la noblesse pour la première fois, et Cecilia ne pouvait donc pas prévoir comment elle serait accueillie par la cour. Elle cachait toutefois son malaise derrière une expression affable, ayant conscience que montrer sa nervosité ne pouvait que faire d'elle l'objet de moquerie, et l'objet des remontrances de ses parents. Finalement elle fut amenée devant la reine, et la jeune fille s'inclina profondément, avec toute la grâce à laquelle elle pouvait faire appel, comme elle l'avait tant de fois pratiqué avant de venir. « Miss Cecilia Fane, fille de Sir Baldwin Fane, Baronnet, et Lady Esther Fane. » son nom fut annoncé. Lorsqu'elle se releva et que ses parents et elle furent congédiés, après avoir été salués par les souverains, elle retint un soupir de soulagement. raté ou réussi, sa présentation à la famille royale était enfin faite.

1826, en cette journée de mai

C'était un honneur, avait-elle entendu, d’être à la place où elle était. Immobile derrière la grande porte. Certes, c’était une magnifique porte, sculptée dans le détail par une personne qui, elle le devinait aisément, était un expert dans son domaine. Un artiste. Malgré l’âge que devait avoir cette porte, on n’y voyait aucune altération du temps. Elle était belle et brillante comme si elle avait été posée ici juste la veille !

Il y avait un bruit répétitif à côté d’elle. Pendant un moment, elle crut qu’il s’agissait de son cœur, qui s’agitait de nervosité. Cependant, c’était étrange. Elle ne se sentait pas nerveuse. Elle ne pouvait pas être plus sereine. Paradoxal, peut-être, mais peut-être pouvait-elle mettre cela sur le compte du dépaysement total qu’elle ressentait depuis qu’elle avait posé les pieds dans ce pays. Et rencontrer la reine... Enfin, pour une américaine, ça n’était pas anodin ! Elle n’avait jamais eu de reine de sa vie. Jamais de monarchie. Les américains se félicitaient depuis toujours de leur république alors ici, tout semblait si étrange que la jeune femme se sentait davantage dans un rêve, où rien n’avait de conséquences, plutôt que dans la réalité.

Tournant la tête, elle réalisa finalement que les bruits venaient du soulier de son frère aîné.

« Pardonnez-moi messire, pouvez-vous m’indiquer la direction de mon frère ? Je crois qu’un pivert a pris sa place. » lui murmura-t-elle avec un petit sourire en coin.

« Ha. Ha. » railla-t-il sans le moindre amusement. « Je te ferais dire que nous jouons nos têtes, j’ai le droit d’être nerveux. »

« Pas nos têtes. Notre réputation. »

« Justement, je ne vois pas ce que ça a de rassurant. Tu es sûre que tu es prête ? »

« Je pense. Il est trop tard pour rentrer et me changer, cependant. »

« Ahh... » soupira-t-il longuement. « Je regrette d’avoir posé la question. »

Enfin, un dernier coup d’œil ne payait pas de mine. La jeune femme s’observait des pieds jusqu’au buste, vérifiant les plis de sa robe : la dernière mode de Londres. Des couleurs vertes chaleureuses, avec de délicats motifs brodés jaunes, pour relever la teinte de ses cheveux blonds. À priori, elle n’était pas ridicule. À part pour les plumes, peut-être. Une tradition ici, mais pour elle, les plumes étaient tellement démodées...

Miss Emma Dunster, fille de monsieur William Dunster et de son épouse madame Helena Dunster. Présentée par son frère, monsieur Winthrop Dunster.

« Ah, il a dit ton nom ! » lui murmura-t-elle brièvement.

« J’ai entendu... »

Seigneur, il semblait à deux doigts de la mort subite. Mais les portes s’ouvrirent, et il réussit l’excellent tour de passe-passe pour faire disparaître toute sa nervosité derrière un masque d’excellente convenance. Il y avait tant de monde dans cette pièce, on aurait dit qu’elle était minuscule. Cependant elle descendait les escaliers, droite et confiante.

Ada était arrivée avec Susan Kardener Bertie et sa cousine Charlotte afin d'être présentée au couple royal. Elle était un peu nerveuse mais marchait d'un pas assuré vers le fond de la salle. Elle savait que sa beauté était déjà appréciée dans le Norfolk, elle avait espoir que celle-ci le soit également à Londres. Elle portait une robe luxueuse et de nombreux bijoux, elle était coquette et appréciait les belles parures, elle espérait ainsi se faire remarquer avec la richesse de sa toilette. Elle tenait alors le bras de sa cousine qui lui ressemblait tant qu'on aurait pu les prendre pour deux sœurs, et pourtant elles n'étaient que cousines éloignées. Sa cousine était un peu nerveuse, elle lui adressait alors un sourire amical.

- Tout va bien se passer, Charlotte. Tu es très jolie. avait-elle murmuré.

Elle fit la révérence et tenait le regard du couple royal, ses yeux perçants intrigueraient, elle le savait. Elle se retira ensuite pour laisser place à de nouvelles jeunes femmes. Tenant alors fermement le bras de sa cousine, elle ne perdait pas son sourire. Elle savait que son père l'observait, d'habitude elle aurait tout fait pour l'agacer mais là elle était excitée à l'idée d'être enfin présentée. Elle ne chercha pas pour autant son regard, elle restait fière et droite. Elle sentait des regards sur elle et entendait des murmures qu'elle estimait bénéfiques, elle avait confiance en elle, elle savait qu'elle intriguait. Un sourire malicieux s'était alors dessiné sur ses lèvres. Susan la félicita pour sa présentation, elle remerciait celle-ci avec chaleur.

Ada était arrivée avec Susan Kardener Bertie et sa cousine Charlotte afin d'être présentée au couple royal. Elle était un peu nerveuse mais marchait d'un pas assuré vers le fond de la salle. Elle savait que sa beauté était déjà appréciée dans le Norfolk, elle avait espoir que celle-ci le soit également à Londres. Elle portait une robe luxueuse et de nombreux bijoux, elle était coquette et appréciait les belles parures, elle espérait ainsi se faire remarquer avec la richesse de sa toilette. Elle tenait alors le bras de sa cousine qui lui ressemblait tant qu'on aurait pu les prendre pour deux sœurs, et pourtant elles n'étaient que cousines éloignées. Sa cousine était un peu nerveuse, elle lui adressait alors un sourire amical.

- Tout va bien se passer, Charlotte. Tu es très jolie. avait-elle murmuré.

Elle fit la révérence et tenait le regard du couple royal, ses yeux perçants intrigueraient, elle le savait. Elle se retira ensuite pour laisser place à de nouvelles jeunes femmes. Tenant alors fermement le bras de sa cousine, elle ne perdait pas son sourire. Elle savait que son père l'observait, d'habitude elle aurait tout fait pour l'agacer mais là elle était excitée à l'idée d'être enfin présentée. Elle ne chercha pas pour autant son regard, elle restait fière et droite. Elle sentait des regards sur elle et entendait des murmures qu'elle estimait bénéfiques, elle avait confiance en elle, elle savait qu'elle intriguait. Un sourire malicieux s'était alors dessiné sur ses lèvres. Susan la félicita pour sa présentation, elle remerciait celle-ci avec chaleur.

Les doigts de Marcie glissèrent avec fierté sur le tissu soyeux de la robe qu'elle avait confectionnée. En la commençant, elle n'avait nullement prévu qu'elle en ferait sa robe pour la présentation à la cour. Cependant, lorsque sa mère avait retourné sa penderie dans l'espoir d'y trouver la tenue parfaite à ses yeux, elle y avait découvert cette nouvelle création et sans même penser sur le moment que Marcie en était la couturière, elle l'avait jeté sur le lit de la jeune femme avec satisfaction. A la vue du regard mi incrédule mi victorieux de sa fille, elle avait compris que cette tenue n'avait en rien été achetée en ville, si ce n'était les tissus qui la composaient. Sans doute que son père le Vicomte n'aurait pas été réellement enchanté d'apprendre que sa fille serait vêtue par ses propres soins, mais comme sa mère le lui précisa, il n'avait guère besoin de le savoir.

Ce fut donc dans sa propre robe que Marcie posa son premier pied à la cour, son regard clair et profond glissant sur les visages avec calme et attention. Elle observait tout avec une pointe de fascination et d'impatience, désireuse de découvrir un nouveau monde qui ouvrirait sans doute des portes dont elle ne savait encore rien. Elle avançait au côté de sa cadette, Madeline ainsi que de ses cousines et notamment Deborah, qui s'apprêtait elle aussi à faire sa présentation. Si Marcie n'était pas particulièrement nerveuse, elle sentait la moiteur des doigts de sa sœur dans les siens. Elle les serra tendrement, un sourire encourageant aux lèvres, persuadée que sa jeune sœur saurait conquérir tous les cœurs de par sa beauté pure et angélique. Elle savait qu'elle apprécierait qu'on la remarque elle aussi, mais elle ne se souciait pas entièrement de tous ces regards tournés vers elle, alors qu'elle se glissait parmi le groupe des débutantes. Tout ce qui réussissait à s'accrocher dans son esprit, c'était qu'elle paradait dans une tenue qu'elle avait elle-même confectionnée, chose que personne ne pouvait soupçonner.

A l'entente du nom de sa cousine et du sien, elle avança d'une démarche souple et assurée, la tête haute mais qui n'avait rien d'un jugement, son regard perçant posé avec admiration sur le roi et la reine. Elle suivit l'avancée de son groupe, esquissa une jolie révérence, un sourire rêveur aux lèvres en sentant le tissu si doux glisser sur ses jambes. Une mèche de sa chevelure rousse se détacha de sa coiffure pour s'échouer contre sa joue et elle se releva alors, les yeux pétillants. Voilà qui était fait, comme le soulagement profond de Madeline le lui confirma.


tenue de marcie
coiffure de marcie

L'hôtel particulier de Chimay à St James était en ébullition ce matin. Les dames de chambre s'afféraient autour de nous dans un ballet parfaitement maîtrisé. Dire que nous avions revêtu nos plus beaux atours était un doux euphémisme. Comme le voulait la tradition, j'ai fait le choix d'une robe d'un blanc immaculé au décolleté empire. Pour ne pas être trop simple, la soie de la robe était brodée et les contours de la robe étaient rehaussés de dentelles en or. Ma coiffure était finement étudiée afin de mettre en valeur la couleur de mes cheveux. Une parure faisant partie des joyaux de la couronne venait compléter ma tenue et lui donner un aspect un peu plus princier. Ainsi une véritable tornade de plumes, d'épingles, de frous-frous et de dentelles s'abattaient à l'étage de l'hôtel particulier. À tel point que mes frères ont été bien inspirés de se réfugier au rez-de-chaussée en attendant que leurs deux charmantes sœurs soient prêtes.

Plus l'heure de partir approchait et plus le stress montait en moi. Ce n'était pas tous les jours que l'on faisait son entrée dans la société et le moindre faux pas ferait sans aucun doute l'objet de commentaires. Par ailleurs, elle avait cru comprendre que le simple fait que la famille princière de Chimay fasse la saison était en soit un évènement qui ferait l'objet de nombreuses attentes. Tout ceci, ajouté aux attentes parentales faisait qu'un poids de plus en plus lourd commençait à peser sur mes frêles épaules.

Si je ne me sentais pas seule avec la présence de mes frères, j'étais d'autant plus contente de partager ce moment avec ma sœur. C'était rassurant de vivre cela ensemble.

Le reste se passa à la fois avec une lenteur affligeante et une rapidité sans nom. Nous avons finalement pris place dans nos voitures et avons rejoint le palais royal où toute la bonne société londonienne était réunie. Nous avons été séparées de nos frères qui ne pouvaient prendre place que dans l'assistance qui assistait à la soirée. Je me présentais alors auprès du crieur qui se trouvait en haut d'un escalier et qui m'annonça en ces termes :

- La princesse de Chimay Louise de Riquet de Caraman-Chimay, fille de François-Joseph de Riquet de Caraman-Chimay, 16ème prince de Chimay et de Thérésa de Riquet de Caraman-Chimay, princesse de Chimay.

Ainsi je fus présentée à toute la bonne société anglaise ainsi qu'à ses monarques, je m'avançais et descendais avec précaution l'escalier menant vers la salle où se déroulait la soirée. J'étais bien consciente que tous les regards étaient posés sur moi. Ma sœur qui allait me suivre dans quelque instants devait sans doute prier pour que tout se passe bien, à la fois pour elle et pour moi. D'ici quelques secondes, j'allais pouvoir rejoindre mes frères et souffler car pour le moment, je ne respirais plus, je n'en étais tout simplement pas capable. Je priais pour faire bonne impression et ne pas me ridiculiser.