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Il est venu le temps... de s'expliquer [pv Wilhelm]

Louise de Riquet-ChimayMembre
Louise de Riquet-Chimay

 
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Il est venu le temps... de s'expliquer
20 mai 1826 - Matin



Le bal de la Reine avait été haut en couleurs car c'était bien le mot. J'étais passée par toutes les couleurs ces derniers jours. Au point que je ne saurai vraiment décrire avec exactitude ce que j'avais vécu. Le stress d'être introduite auprès du Roi avait été salué par un sourire chaleureux de sa part, de sorte que tout le monde avait considéré mon entrée dans le monde comme une réussite, ce qui me soulagea au plus haut point. Ces évènements peuvent-être tellement hasardeux. J'avais pu voir de mes yeux quelques jeunes femmes se décomposer littéralement parce qu'elles n'avaient pas fait fort impression ou qu'elles avaient été la risée de l'Assemblée. Le monde de la noblesse pouvait avoir quelque chose de particulièrement impitoyable, Louise en avait d'autant plus conscience que cet état de faits était particulièrement exacerbé parmi la haute noblesse. Nous faisons partie de cette poignée de personnes qui ont littéralement le monde entre leurs mains et qui en jouent comme sur un échiquier dont nous sommes les pions. Les alliances et les ententes se concluaient bien souvent par des mariages, parfois même conclus avant même notre naissance ou très peu de temps après. Ainsi, j'avais lu le récit d'une infante d'Espagne qui avait été fiancée au dauphin de France alors même qu'elle n'avait que 4 ans ! Je n'aurais pu imaginer pareil sort.

J'avais peut-être encore la naïveté de la jeunesse et comme toute jeune femme, mes idéaux m'étaient chers et je n'avais pour rêve que de les réaliser. Au cours de ce bal, j'ai rapidement vu l'attention se porter sur d'autres jeunes femmes, me reléguant parmi ces jeunes femmes qui attendent au bord de la piste de danse que l'on daigne porter le regard sur elle et qui sait, un peu d'attention. Puis je n'avais pas compris pourquoi, était-ce l'audace de cet américain, illustre inconnu, qui avait poussé ces messieurs à m'inviter à danser les uns après les autres ?

Jusqu'à maintenant, je n'avais pas grandement fait mention de l'un d'entre eux en particulier : le prince Wilhelm von Hohenzollern. Le revoir a fait remonter tant de sentiments que j'avais cru oubliés jusqu'à maintenant et plus particulièrement des sentiments négatifs, rappelés par son manque de considération. Loin de s'excuser il me complimenta et m'invita à danser. Cela n'eut pour autre effet que de provoquer une telle rage en moi ! J'espérais ne pas avoir paru aussi déçue que je ne l'avais été en réalité mais avoir en tout cas montré mon mécontentement d'avoir été traitée ainsi, tout bonnement ignorée avec pour seuls amis des souvenirs et le silence.

Puis j'avais fait quelques rencontres fort agréables dont celle du duc de Norfolk que je trouvais particulièrement intrigant avec cette impression qu'il laissait d'être un éléphant dans un magasin de porcelaine et ainsi, de ne pas trop savoir quoi faire de sa personne. J'étais surprise que finalement, il m'invite à danser, mais j'étais secrètement ravie qu'il le fasse, bien que je me réjouisse qu'il ait donné la primeur à mon amie la princesse Marie qui était en beauté elle aussi. Tant d'autres choses encore s'étaient passées que je ne saurai toutes les relatées sans être désespérément en retard ce matin.

Ainsi, je sortais de ma rêverie, assise sur le rebord de ma fenêtre où j'avais disposé quelques coussins pour rendre cet espace tant aimé plus confortable. J'adorais regarder les arbres des jardins et laisser mes pensées vagabonder comme elles venaient de le faire. Il était tôt, je regardai avec plaisir le soleil se lever. J'avais beau être fatiguée de la vieille, il ne m'avait fallut que peu de repos pour me sentir revigorée. Ainsi, je ne fus pas surprise d'entendre mes femmes de chambre entrer pour me préparer pour cette matinée particulière.

En ce matin, toutes les jeunes femmes participant à la saison auraient le même rituel de se préparer et de se faire belle (plus qu'à l'accoutumée pour la plupart) dans l'espoir de recevoir un flot de prétendants. La primeur viendrait sans conteste à celle qui ce matin, sera désignée comme étant le diamant de la soirée par la chronique mondaine de Miss Miranda. Toujours est-il que diamant ou non, j'étais une princesse et donc qu'elle ferais sans aucun doute l'objet d'une attention particulière, tout comme Marie ou Chiara. Tant d'hommes n'avaient d'yeux que pour leurs titres, c'en était désespérant. Moi en particulier, je cherchais une perle rare, la trouverais-je seulement ?

Après avoir été dument préparée tout comme ma soeur, nous descendîmes prendre le petit déjeuner avec le reste de la maisonnée, autrement dit mes deux adorables mais horripilants frères. Visiblement, ils étaient en grande conversation et Joseph semblait ne pas manquer de réprimander Gabriel, un journal à la main. Comme cela nous arrivait souvent, nous sommes entrées en catimini et je reconnaissais alors la chronique de Miss Miranda entre les mains de mon aîné. Je la lui pris dans un geste qui provoqua la stupéfaction et un grognement de profonde insatisfaction de la part de Joseph.

"Louise quand donc apprendrez-vous à cesser de faire cela ?[/color="black"]

- Lorsque vous ne serez plus mon frère aîné, ce qui ne risque pas d'arriver, voyez-vous Lui répondis-je tout en parcourant des yeux la chronique que tant de gens étaient entrain de lire en ce moment même. Thérésia se joint à moi pour en prendre connaissance également et je partageais sans grand mal ma lecture avec ma très chère soeur qui était tout autant concernée que moi. Tandis que de l'autre côté, Joseph reprit sa réprimande envers Gabriel que j'écoutais d'une oreille.

À mesure que je m'avançais dans ma lecture, ma déception grandissait de ne voir aucune mention de moi au bal de la Reine ni même de Thérésia, alors même que j'étais convaincue d'avoir particulièrement brillé (et excellé d'ailleurs). Pourtant, Miss Miranda n'avait d'yeux que pour... Gabriel ! Je comprenais mieux les réprimandes de Joseph maintenant... Gabriel serait chanceux s'il ne recevait pas dans les jours à venir une lettre incendiaire du prince de Chimay en personne, accompagnée même de notre bien-aimée mère venue pour rattraper ce qui serait considéré comme un véritable désastre... L'idée même me donnait envie de pleurer, pour une fois que l'on avait gagné un peu d'autonomie et que les parents n'avaient pas eu d'autre choix que de nous envoyer dans un pays étranger hors de leur surveillance... Du coin de l'oeil, je constatais que ma soeur aussi était déçue et j'étais triste pour elle.

"Et comment crois-tu qu'elles vont faire maintenant pour se trouver un parti digne aux yeux des parents si même une petite bourgeoise américaine les supplante en étant désigné le diamant de la saison alors que ce titre aurait dû revenir à l'une d'entre elles ?

Cette question me fit à la fois sortir de ma contemplation de la déception de ma soeur, de mes pensées et réflexions et de mes gonds. Je reposais la feuille de papier en ayant perdu tout enthousiasme sur la table où nous attendait le petit déjeuner, à peine touché, ce qui ne manqua pas de m'étonner. Mes frères, d'ordinaire, avaient bon appétit.

- Il ne faut pas exagérer Joseph, nous ne sommes peut-être pas le "diamant de la saison" mais nous ne sommes pas non plus de pauvres femmes. Nous sommes des princesses, nous parviendrons bien à nous en sortir. D'autant plus que je doute grandement que l'opinion de ces messieurs ne se fasse que sur une seule soirée. Sinon, je leur ai accordé plus de crédit qu'ils n'en méritaient.

" Mais Louise enfin... Tu ne te rends pas compte combien cette situation est préjudiciable ! Nous aurions pu ne pas nous y rendre, l'effet aurait été le même !"

- Tu ne crois pas que tu dramatises un peu là ? Fais-nous un peu confiance nom d'un chien ! Penses-tu donc que tes soeurs on si peu d'attraits qu'elles puissent être balayées d'un revers de main par une simple chroniqueuse mondaine dont personne ne connaît l'identité ? Mon cher frère, reviens un peu sur Terre...

" C'est un véritable désastre... Comment allons-nous faire maintenant ? ...

- Puisque tu le prends ainsi, je vais aller m'occuper autre part puisque selon toi, nous n'attendons personne ! Dis-je sur un ton qui se voulait grandiloquent en quittant la pièce théâtralement.

Avant de quitter la pièce j'indiquais à voix basse au majordome.

- Je serai au petit salon si on me demande. Dans cette attente, assurez-vous que personne ne me dérange je vous prie. La matinée va être longue...

" Il sera fait selon votre désir votre Altesse royale"

Je lui souriais, reconnaissante tout en quittant le couloir pour aller chercher mon exemplaire de Les Méditations poétiques d'Alphonse de Lamartine que j'avais pris pour le voyage. J'avais été bien trop absorbée par la beauté des paysages que nous avons pu voir lors de notre voyage et par les nombreuses conversations animées avec mes frères et soeurs pour parvenir à ne serait-ce que l'entamer convenablement. Ce recueil de poésies lyriques avait connu un si grand succès en France qu'Angélique d'Orléans, ma meilleure amie, n'avait pas hésité un instant à m'en envoyer un exemplaire. Je rejoignis ensuite le petit salon, ne faisant plus état du pauvre Gabriel qui continuait à subir la ire de leur frère aîné. Je trouvais alors refuge dans mon fauteuil préféré, un fauteuil blanc au tissu bleu dans lequel je pris place et commençais ma lecture. Peu de temps après, la porte s'ouvrit et le majordome apparut :

" Son Altesse royale le prince Wilhelm von Hohenzollern demande à être reçu par son Altesse."

Cette nouvelle fit l'effet d'une bombe. De tous ceux que je ne m'attendais plus à recevoir, le prince Wilhelm von Hohenzollern était bien le dernier dont j'attendais d'avoir la moindre nouvelle, ayant considéré que ce monsieur n'était intéressé que par séduire et paraître avenant auprès d'une audience plutôt que de se montrer sincère envers une dame. Aurais-je eu tort ?

- Faites-le entrer je vous prie.

Le majordome s'éclipsa alors pour laisser la place au prince de prusse en personne. Je me levais alors comme le voulait l'usage et fit une révérence tandis que ce dernier s'inclinait poliment.

- Votre altesse, vous me voyez surprise. Je ne m'attendais pas à votre visite.

Si je faisais sans aucun doute référence à ce qu'il s'était passé il y a deux ans, je n'en était pas moins tout à fait sincère pour ce qui était d'aujourd'hui.


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20 mai 1826 - Matin



Alors que le bal de la reine avait eu lieu la veille, Wilhelm s’éveilla dans la résidence de sa famille en cette belle capitale anglaise, bien décidé à profiter de sa journée. Peu de temps restait, avant l’arrivée du patriarche de la maison von Hohenzollern et dès demain, le puiné serait sur le pied de guerre pour mettre en chantier le grand évènement prévu pour saluer la présence du monarque prussien. Sans parler de l’arrivée prochaine de son jeune frère, Albert, dont il se réjouissait autant que cela ne l’inquiétait à dire vrai. Si lui-même n’était pas ce que l’on peut communément appeler un ange – bien que selon certains il en ait l’allure – Wilhelm tenait à la bienséance et au sauvetage des apparences. Il faisait de son mieux pour profiter de la vie, sans entacher l’honneur de sa famille et surtout sans commettre de véritable scandale. Albert n’avait après tout pas cette délicatesse. Et il ne voyait pas bien comment, il allait réussir le tour de force de ramener le cadet à cette idée. Ce ne serait pas une mince affaire et à dire vrai, plus d’un s’était déjà casser les dents en essayant. Même sa très estimée cousine, la Landgravine et princesse royale Elizabeth, avait essayé sans le moindre succès.

En outre, l’arrivée de son royal père inquiétait d’avantage Wilhelm, quant à une question des plus privées. Peu de gens sur le continent ignorait l’inclinaison sincère du second fils du roi de Prusse, pour la jeune et belle princesse polonaise : Eliza Radziwill. Mais malgré tout ceci, aucun des deux n’étaient actuellement marié, pour la simple raison que la Prusse trouvait que la demoiselle n’était pas d’assez noble sang – et lignage – pour prétendre à la main de celui qui restait l’héritier présomptif du royaume. Malgré cela, par amour ou bonté pour son fils, le roi s’écharpait à remédier à cela pour que le mariage puisse avoir lui. Mais, avant le début de la saison, sa Majesté eut affirmé, que cette tentative serait la dernière. Après quoi, son fils serait tenu de trouver une épouse convenable, séance tenante, afin d’honoré son titre. Ainsi, la venue du monarque était-elle à la fois source de joie et d’angoisse pour Wilhelm.

Toujours est-il qu’en cette belle matinée, Wilhelm avait pris son petit déjeuner en silence et en lisant les dernières nouvelles. Ne parlant ici pas du torchon de Miranda, dont il n’avait absolument rien à faire. Cette chroniqueuse pouvait bien cracher tout le venin qu’elle voulait, cela ne l’intéressait guère. Il avait bien entendu les moqueries du personnel de la maison à ce sujet, mais n’y avait pas prêter plus d’attention que cela. Ce faisant, il avait également épluché consciencieusement son courrier, donc celui de sa belle-mère, lui rappelant de faire honneur à son rang et de ne pas négliger d’aller rendre visite aux jeunes débutantes. Sous-entendus, qu’il ne devait pas faire que de profiter de sa vie loin de sa trop royale famille, mais faire aussi honneur à son rang et par extension à cette même famille. « Ludwig ! » s’était-il exclamé alors, refermant le journal avec méthode. Son valet personnel se montra alors et attendit en silence les ordres de son maître. « Je vais aller rendre visite à l’une ou l’autre des jeunes filles à marier du tout Londres… Veuillez préparer une tenue convenable et faire seller Hadès. Merci, Ludwig. » Sur ces mots, il prit la tasse de thé encore fumante et pris une gorgée de celle-ci. « Puis-je savoir, où votre Altesse compte se rendre en premier ? » Demanda poliment l’homme de maison. Wilhelm s’arrêta de boire et marqua une longue pause. Il n’y avait guère songé très avant, peut-être parce que cela ne lui importait guère en vérité, mais finalement, une idée lui vient. Se remémorant la soirée de la veille, il se dit qu’il était opportun de faire amende honorable auprès d’une en particulier. « Nous nous rendrons chez les Riquet-Chimay, je souhaite m’entretenir avec la jeune princesse Louise. Il est temps de faire amende honorable. » Le valet le salua et s’en alla sur ces paroles, alors que le prince terminait son petit déjeuner.

Le temps venu, Wilhelm, habillé de frais et de circonstance, prit le chemin du domaine où résidait la famille Riquet-Chimay. Comme le voulait la bienséance et la coutume, il se fit annoncer – sans doute en trop grandes pompes à son goût -. Alors qu’il fût introduit auprès de la jeune et belle Louise de Riquet-Chimay, il salua cette dernière comme il se devait, d’un salut fier et royal. « Votre Altesse. » Dit-il alors, observant la jeune femme avec un sourire aimable. « Je suis un homme plein de surprise, si on en croit ma belle-mère, la reine. Néanmoins, je ne jurerai de rien. Je ne vois pas ce qu’il y a de si surprenant à ma visite, votre Altesse. Votre compagnie m’a toujours été agréable, et je souhaitais, après vous avoir croisée hier, avoir de plus amples nouvelles de vous. » Commença-t-il par dire, les mains dans son dos. « En vérité, je venais surtout m’excuser pour hier soir, mais pouvons-nous discuter en plus aimable position ? » Demanda-t-il en désignant les fauteuils de la pièce. Suffisamment éloigné l’un de l’autre pour qu’on n’y voit pas de mal, ni d’entorse à la bienséance.

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20 mai 1826 - Matin



« En vérité, je venais surtout m’excuser pour hier soir, mais pouvons-nous discuter en plus aimable position ? »

"Hmm.... s'excuser pour hier soir... ou plus que cela ? Telles étaient les pensées qui me vinrent du tac au tac à l'esprit. Toutefois depuis ces deux dernières années, beaucoup de choses avaient changé. J'avais entendu des rumeurs le disant amoureux fou d'une princesse qu'il n'était pas en mesure d'épouser mais dans un même temps, on le disait également extrêmement coureur de jupons. On ne comptait plus les maîtresses du prince qui l'avaient rejoint à Londres, un vrai bordel ! (sans vouloir faire de mauvais jeux de mots) Je ne savais pas trop quoi penser de tout ceci, ni que croire. Tout serait-il vrai ou seulement une partie ? Bien évidemment, il ne sera pas possible d'en savoir plus. Un homme de la trempe du prince Wilhelm a dû apprendre à maîtriser son image publique à la perfection, de sorte que sa vie privée était particulièrement privée. Louise ne l'imaginait pas autrement qu'en se montrant extrêmement discret sur son intimité. Sans doute ne s'ouvrait-il qu'à des personnes qu'il jugeait de confiance et en qui il savait pouvoir s'ouvrir et se confier. Si j'étais réputée pour ma discrétion (en témoigne les nombreux secrets que ses amis lui avaient confiés et qu'elle avait toujours gardé pour elle), ils ne se connaissaient pas suffisamment pour qu'il se laisse aller à quelques confidences. De cela j'en avais bien conscience mais il m'était tout de même assez difficile de naviguer ainsi en eaux troubles sans savoir où je mettais les pieds.

Toutefois, pour mon plus grand étonnement, il semblait avoir quelque considération pour moi alors que jusqu'à maintenant je n'en avais pas eu l'impression. Cela m'intriguait quelque peu et je me demandais où voulait-il en venir comme cela ?

Si l'on pouvait penser que toutes ces pensées laissèrent un énorme blanc dans la conversation, en vérité tout ceci trotta dans ma tête à toute vitesse de sorte que je réagis à sa proposition sans attendre.

- Oui bien sûr, asseyez-vous je vous en prie. Désirez-vous prendre du thé ou une collation ?

En bonne hôtesse je m’enquérais immédiatement des besoins de mon visiteur. Je gardais mon masque de calme et de sérénité mais j'étais à dire vrai, très intriguée par cette introduction. Si mes souvenirs étaient bons, nous nous étions montrés tout à fait cordiaux l'un envers l'autre hier soir sans aucunement laisser planer cette vieille histoire. Ainsi, de quoi au juste voulait-il donc s'excuser? En outre, le faire pile à ce moment où dans tous Londres, les prétendants se pressaient pour rendre visite aux dames de la bonne société me laissait comme un goût d'amertume car si je ne doutais pas d'une chose, c'est qu'en aucun cas le prince de Wilhelm ne souhaitait intégrer cette liste. Tout du moins, c'est ce dont à cet instant j'étais parfaitement convaincue. Peut-être n'étais-je qu'un prétexte lui permettant de faire bonne figure auprès d'yeux peu inquisiteurs et qui seraient alors persuadés que le prince de Prusse était en quête d'une épouse parmi les rangs des princesses d'Europe dont je faisais partie. Or si les rumeurs sur son état étaient vraies, il était loin de chercher une épouse pour le moment à moins que le temps ne soit venu pour lui de trouver une femme qui serait accommodante. Toutefois là n'étaient pas mes ambitions. Princesse, je l'étais déjà et je n'avais aucun désir de devenir Reine de quoi que ce soit. Je cherchais bien autre chose, une chose que cet homme n'était absolument pas en mesure de m'offrir si j'en crois les rumeurs. Se pourrait-il qu'il ignore ce qui se disait de lui ?

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20 mai 1826 - Matin



Fût un temps, où Wilhelm considérait Louise comme un parti intéressant. Intelligente, de noble sang et très belle, elle aurait sans doute plus à la Prusse. Si bien, qu’il n’avait point hésité à lui montrer intérêt et flirté à l’une des soirées organisées entre leurs familles. Mais pour diverses raisons, il avait cessé cela, séance tenante. De façon aussi soudaine qu’abrupte sans doute, aux yeux de la princesse de Chimay, mais les raisons qui l’y avait poussé étaient aussi diverses que nombreuses, toutes seulement suffisante de façon indépendante. Pourtant, la veille, la jeune femme n’avait guère montré ni animosité, ni même chercher à le mettre face à cet état de fait. De toute façon, lors de cette rencontre précédente, il n’avait fait ni promesse, ni engagement. Connu pour être homme a aimé les femmes, personne sans doute ne s’en était offusqué et avait vu cela comme le respect du prince pour la jeune femme, afin de ne pas l’éconduire brutalement ou mettre en doute sa moralité, ainsi que son honneur. Mieux valait sans doute un silence dans ce cas, qu’une trop longue discussion. Qui aurait pu se traduire par de l’intérêt appuyé pour le commun des mortels. Bref, tout ceci n’avait jamais été qu’une partie du jeu d’échec qu’était la vie du deuxième fils du roi de Prusse.

« Je vous remercie, altesse. » Répondit-il avant de prendre place dans l’un des fauteuils du salon, où il se trouvait avec la jeune princesse de Chimay. Il ne mentirait guère à la demoiselle, ayant bien trop de respect pour elle et de considération. « Je ne serais pas contre une tasse de thé et vous en remercie. » Il croisa ses longues jambes, posant son bras droit sur le dossier du fauteuil et sa main gauche sur sa jambe. Il laissa la jeune fille donner ses instructions au personnel et que ce dernier se soit retiré pour reprendre la conversation. « Je constate que je suis le premier à vous rendre visite ce matin. » Analyse-t-il en regardant la pièce vierge de toutes traces de présents. « Je gage que le fait que je sois ici, vous apportera sans doute d’autres visites. Du moins, je l’espère. Les hommes de ce pays aiment se mettre en compétition avec les royaux. Et pour votre main, bien des gens se disputeraient. » Dit-il alors avec un sourire aimable avant de soupirer avec légèreté. « Mais je ne suis pas ici pour cela. »

S’il pouvait rendre service, il le faisait certes avec plaisir, mais il voulait surtout mettre les choses à plat avec Louise. Crevé un abcès qu’il n’avait pas pu percer plus tôt. Il faut dire qu’une correspondance entre un jeune homme et une jeune fille était proprement scandaleuse, sauf si promesse de mariage il y avait. Ce qui ne fût nullement le cas pour les deux altesses. Et si, Wilhelm était connu pour parfois dépasser les bornes, il évitait scrupuleusement les scandales. Ainsi donc, il reprit la parole. « Hier soir, il y avait tant de monde, que je n’ai pas eu l’occasion de discuter plus avant avec vous, ni de me comporter avec vous comme il se devait. J’espère que vous n’avez pas pris mon manque de conversation à votre arrivée pour du mépris, car ce n’était aucunement le cas. J’avais promis tant de danse, et le temps manquait déjà cruellement. » Dès lors que le bal se finissait au départ du roi et ce dernier souffrant, il n’avait eu que peu de temps pour exaucer toutes ses promesses. Il prit le temps de réfléchir à la suite de ses paroles et la façon de tourner les choses. « Je souhaitais d’ailleurs, m’excuser également, si par le passé j’ai pu vous laisser penser qu’un avenir conjoint était possible. C’est une éventualité que j’avais soulevé lors de notre première rencontre. Hélas, bien des choses ont fait que cela ne restera jamais qu’une éventualité. »

Wilhelm décroisa ses jambes et les recroisa dans l’autre sens, libérant la tension qui se trouvait en elle et dans ses épaules, en reposant ses deux mains sur son genou. « J’ai beaucoup d’estime pour vous Louise, même si cela ne parait pas évident de prime abord. Le caractère prussien sans doute, dirait le commun des mortels. » Il est certain qu’on pouvait penser que le prince de prusse était froid ou austère par moment, mais en réalité, il n’aimait rien de moins que d’être aimable et avenant avec les autres. « Vous n’ignorez pas, comme la plupart des gens en Europe, que j’eu offert mon cœur et mon âme à la princesse de Pologne ? Néanmoins, si mon père n’y conçoit aucune objection, ce n’est pas le cas du reste de la Prusse. Je fus donc sommé d’explorer d’autres options, bien malgré moi. Néanmoins, croyez-le, Louise, mon intérêt pour vous était sincère. Vous êtes une charmante personne, aux atouts des plus nombreux. Si je n’ai guère poursuivi, ce n’est pas égard pour votre personne. Il m’était difficilement concevable de vous peiner en vous enfermant dans une potentiel relation où, vous seriez resté à jamais la seconde. Vous méritez, d’être la seule et unique, dans le cœur et la vie d’un homme. De plus, mon père me fit rapidement savoir qu’il ne cautionnait pas une inclinaison pour vous et un potentiel mariage avec votre famille. Dès lors, j’ai été d’autant plus tenu de rester cordial et amical avec vous, sans autre avenir possible. » Reprenant un instant son souffle et marquant une pause, il en termina. « Si, je ne vous ai pas écrit c’est pour deux raisons. Premièrement, il n’est pas convenable qu’un jeune homme écrive à une jeune fille. Deuxièmement, je voulais vous le dire en personne. C’est le moins que je pouvais faire. »

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20 mai 1826 - Matin



Je sonnais la clochette et lorsque le majordome entra lui demanda à ce que l'on apporte le thé ainsi qu'une petite collation. Durant ce temps, je laissais le prince s'installer confortablement où il le désirait et pris place face à lui. Que dire à part que sa venue m'intriguait.

« Je constate que je suis le premier à vous rendre visite ce matin. »

- En effet, vous êtes bien matinal votre Altesse.

« Je gage que le fait que je sois ici, vous apportera sans doute d’autres visites. Du moins, je l’espère. Les hommes de ce pays aiment se mettre en compétition avec les royaux. Et pour votre main, bien des gens se disputeraient. »

Je relevais un sourcil, ainsi me pense-t-il donc aussi désespérée d'avoir des visites que cela ? Je ne me départis pourtant pas de mon amabilité.

- Je ne doute pas que la file d'attente devant cette porte sera longue.

« Mais je ne suis pas ici pour cela. »

Il ne manquerait plus que cela ! En tout cas, on touche au but.

« Hier soir, il y avait tant de monde, que je n’ai pas eu l’occasion de discuter plus avant avec vous, ni de me comporter avec vous comme il se devait. J’espère que vous n’avez pas pris mon manque de conversation à votre arrivée pour du mépris, car ce n’était aucunement le cas. J’avais promis tant de danse, et le temps manquait déjà cruellement. »

C'est cela... tournez donc autour du pot monsieur, vous ne vous en sortirez pas comme cela très cher...

- Vous n'avez pas besoin de vous excuser pour cela. J'ai bien conscience qu'en tant que personne publique nous avons rarement une minute à nous lors d'un tel évènement. J'ai été moi-même particulièrement sollicitée.

Fieffé mensonge mais qui irait contredire la parole d'une dame ?

Il resta silencieux un instant pendant lequel le majordome apporta le thé et le posa sur la table. Nous restâmes silencieux le temps qu'il serve deux tasses et offre au prince du lait et du sucre selon son souhait. Prenant la tasse en main, je bus une légère gorgée en attendant qu'il reprenne et que je sache enfin où il voulait en venir.

« Je souhaitais d’ailleurs, m’excuser également, si par le passé j’ai pu vous laisser penser qu’un avenir conjoint était possible. C’est une éventualité que j’avais soulevé lors de notre première rencontre. Hélas, bien des choses ont fait que cela ne restera jamais qu’une éventualité. »

Nous y voilà ! Ainsi donc c'était cela, après deux ans de silence ! Je le laissais librement s'expliquer, ne ponctuant ses silences que de moments où je buvais mon thé afin de l'écouter jusqu'au bout. Ayant fini, je reposais ma tasse sur la table basse pendant que j'écoutais ses explications sans en perdre une miette.

Ainsi donc les rumeurs qui couraient concernant le prince de Prusse étaient vraies. Si je n'en étais pas particulièrement étonnée maintenant que j'en sais plus sur cet homme et que je bénéficie d'un peu plus d'expérience de ces choses, j'appréciais qu'il ait le courage de me dire les choses sans réserve. J'étais même étonnée qu'il se montre aussi à l'aise pour évoquer ces questions avec une jeune femme qu'au fond, il connaissait à peine.

- Ainsi c'est donc cela... Répondis-je dans un murmure avant de me lever et de déambuler jusqu'à l'une des fenêtres de la pièce pour respirer un peu.

- J'aurais apprécié en être avertie bien plus tôt monsieur, cela m'aurait évité bien des souffrances voyez-vous.

Le ton n'était pas sec mais les mots étaient fermes de sorte qu'ils n'appelaient pas à une réponse mais ne servaient qu'à informer son interlocuteur de la peine qu'il lui avait causée. Après un nouveau temps de silence, je me retournais alors et plongeais mon regard dans celui du prince. On ne pourrait y voir nulle larme, nulle trace d'une quelconque malice car il n'y en avait pas. Oui, bien des larmes avaient jadis coulées sur ses joues à cause de lui car elle avait cru avoir trouvé ce qu'elle cherchait sans même l'avoir vraiment recherché et elle avait été particulièrement déçue qu'il n'en soit rien, que ce qu'il s'était passé n'avait rien signifié.

Le temps avait pansé ses plaies et elle constatait aujourd'hui que contrairement à l'indifférence d'un séducteur chevronné qui l'avait prise un soir dans ses filets afin de tromper l'ennui d'un énième bal, d'une énième soirée, il n'en était rien en vérité. Oui elle avait véritablement touché son coeur et oui quelque chose s'était bien produit ce soir-là, il avait été sincère et en soit, cela la soulagea quelque peu. Même si cela la troubla également.

C'est du fait de ce quelque chose qu'il agissait ainsi aujourd'hui et qu'il avait semble-t-il mis tant d'importance à venir s'expliquer lui-même en s'ouvrant tant. Cette confiance, cette estime, même si elles n'étaient pas finalement ce que Louise avait cherché, elle ne la mésestimait pas non plus. Avoir un ami de confiance, elle le savait bien, c'était extrêmement précieux.

Laissant là l'étiquette je lui répondais avec la même franchise et la même honnêteté que celle rude et brutale dont il avait fait preuve avec moi.

- Quoi qu'il en soit et peu importe le temps que cela vous aura pris, je vous remercie pour votre démarche d'aujourd'hui et surtout pour votre honnêteté. Cela est précieux à mes yeux car voyez-vous, jusqu'à maintenant, j'étais certaine de m'être montrée naïve et pour tout vous dire, de n'avoir qu'été trompée par un séducteur qui ne cherchait qu'à passer le temps en s'amusant de mes sentiments à mes dépends. Cela me prit du temps mais une fois que la tristesse puis la honte sont passées j'ai pu cessé de vous en vouloir puis de m'en vouloir à moi-même pour mon innocence.

Me sentant troublée à l'évocation de ces moments difficiles que j'avais passé à étancher ma colère à me blâmer pour ce qui était arrivé, je cessais là mes propos, incapable de prononcer une parole de plus.

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Il est venu le temps... de s'expliquer
20 mai 1826 - Matin



Il était si rare, dans la royauté, qu’un prince de sang royal soit décidé à faire amende honorable. Son père lui-même n’avait-il pas dit que cela n’était pas nécessaire ? Que cela ne ferait qu’alimenter les commérages. Peut-être. Mais Wilhelm a-t-il déjà fait preuve de respect pour les conseils paternels ? Oui, certes, mais pas toujours. Sinon, jamais il n’aurait été si actif à la guerre contre le nain français, car son royal paternel le lui avait défendu. Pourtant, aujourd’hui, il était acclamé et reconnu pour cela, n’en déplaise au roi de Prusse. Plus vaillant et valeureux que le Kronprinz… Peu savait en vérité que son aîné était de constitution fragile et que la folie le guettait depuis bien des années. Folie qui le rattrapait ces temps-ci se murmurait-il. Et puis ne fut-ce pas égard et amitié envers la princesse de Chimay, pour qui il avait développé une affection certaines au cours de leurs anciennes entrevues. Louise, plus que nulle autre en ce bas monde, méritait bonheur et félicité dans sa vie ; pas que dans le mariage. Un vœux pieux que formulait ici le prince de Prusse, car par trop conscient que toute médaille a son revers.

En silence, il écoute les reproches à peine voilée, sans en prendre ombrage. Trop conscient de les mériter après tout. Même si une fois de plus, son statut lui donne des droits que d’autres ne peuvent qu’effleurer du doigt. Dans un monde d’homme, peu s’excuse devant une femme, toute princesse qu’elle soit. Peut-être est-il quelque peu différent du reste de la société après tout ; un peu trop moderne malgré pourtant une farouche attache aux traditions. Moderne dans son rapport aux femmes ; traditionaliste envers la nation. Visiblement blessée, Louise consentait cependant à accepter ses excuses et ses explications. « L’innocence est une vertu, Louise. Ne vous reprochez jamais de l’être ou de l’avoir été. Et si vous le pouvez conserver la le plus longtemps possible. Le monde nous désabuse tous et souvent de bien cruelle manière. » Dit-il dans un souffle en fixant de ses yeux clairs le canapé que la princesse occupait précédemment. « En soi, vos réflexions ne vous ont pas donné tort, princesse. Il est des choses que j’ai faites et commise, qui impose cette vision de moi à l’esprit de beaucoup. J’espérais sans doute, par dépit, que la Prusse céderait à mon désir d’épouser la princesse de Pologne, si aucune princesse ne voulait de moi. J’en ai trompé des demoiselles, je m’en confesse sans honte. Mais pas vous, Louise. Certainement pas vous. »

Le prince se releva alors, faisant quelques pas dans le petit salon, tout en observant son décor agréable et harmonieux. Un prince n’expose pas sa peine ; un prince ne parle pas de ses douleurs. Pourtant, il lui était si aisé de vouloir parler à la princesse de Chimay, qu’il trouvait cela incompréhensible. Il avait déjà ressenti cela, lors de leurs autres courtes entrevues. Comme si au travers de ses yeux ravissants, elle pouvait lire son âme. « Dans une autre vie, j’aurais pu vous aimer avec ardeur et passion. Il y a quelque chose chez vous, qui m’apaise et je ne sais dire quoi. Ce n’est pas comme Eliza… C’est différent, mais non moins salvateur. Ce pourquoi, il était important pour moi, de clarifier les choses avec vous. Et de vous souhaiter encore, ma chère Louise, le plus grand des bonheurs. D’autres voudront abuser de vous et j’espère, que vous savez désormais, qu’en dépit de tout ceci, vous pouvez compter sur mon soutien et ma présence, au besoin. J’ai énormément d’estime pour vous et je ne peux pas en dire autant de grand monde. » Faisant face à la jeune femme. « Mais peut-être voudriez-vous converser d’un sujet plus léger. Du trouble qu’un certain jeune homme exerça sur vous hier soir ? » Un sourire espiègle se dessina sur ses lèvres.


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Il est venu le temps... de s'expliquer
20 mai 1826 - Matin



A peine j'avais pu reprendre mes esprits suite à ses déclarations que déjà il me surprenait à me demander plus d'informations au sujet du trouble qui m'anima hier soir au bal. Je ne pus m'empêcher de l'interroger du regard. Un regard qui voulait à la fois dire : "mais en quoi ça vous regarde?" que "non mais c'était si évident que cela ?".

Je ne saurais pas dire pourquoi mais à l'instant même où j'ai rencontré le prince de Prusse, où nous avons échangé pour la première fois, je me suis immédiatement sentie proche de lui. Par la suite je me suis naturellement sentie complice avec lui et mon instinct m'intimait d'avoir confiance en lui alors même que je le connaissais à peine et qu'usuellement, je me montrais plus méfiante.

J'avais cru par son silence que ces choses que j'avais ressenties, cette proximité, cette confiance, n'avaient été qu'un leurre. Cela m'a beaucoup troublée car en plus de perdre celui que je pensais être peut-être le bon, j'avais l'impression de m'être perdue moi-même. Comme s'il ne m'était plus possible de croire en mon propre raisonnement. J'ai beaucoup douté de moi mais au final cette expérience m'a également permis de gagner en assurance.

Et en un instant, cette complicité, cette confiance, cette proximité revenait comme si elle n'était jamais partie. Je la pris comme une vague, de celles nous intimant de nous laisser porter tranquillement jusqu'à la plage.

- Trouble est un bien grand mot mais je dois admettre que le duc de Norfolk m'a fait forte impression. Toutefois j'ai cru remarquer que toute son attention était centrée sur la princesse Marie dont, vous le savez bien, je compte parmi mes meilleures amies.

Je lui lançais alors un petit sourire sans équivoque de sorte qu'il comprenne qu'en matière d'amitié je suis des plus loyales. Quoiqu'en matière de bonheur conjugal, je ne suis pas certaine que je ne chercherai pas à me battre, quitte à écraser quelques orteils amicaux. Néanmoins, je pense qu'en une telle occasion, n'importe qui ferait la même chose. Cette pensée plutôt que de résoudre ces questions morales avaient au moins l'avantage de me réconforter.

- De sorte que, tout comme je ne vous attendais pas ce matin, je serai encore plus surprise de recevoir la visite de ce monsieur. Ajoutais-je quelque peu résignée sans pour autant m'en montrer plus affectée que cela.

J'étudiais le regard et ne doutait pas que le prince ne manquerait pas de m'apporter son franc point de vue sur ce gentleman de sorte que s'il fallait s'en méfier, il n'hésiterait pas à lui en faire part.

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20 mai 1826 - Matin



Un sourire espiègle para le visage du prussien devant la mine de Louise et il en rit intérieurement. Finalement, leur entente immédiate et étrange sans doute, n’était pas disparue et si elle n’avait pas mené à l’affection sincère et amoureuse, au moins cela les mèneraient-ils à une amitié tout aussi chaleureuse et loyale. Chose certaine, le prince de Prusse ne laisserait certainement pas n’importe qui prétendre à la main et l’affection de la princesse de Chimay. Qu’importe si cela paraissait étrange, Wilhelm n’avait jamais prétendu être la personne la plus prévisible au monde. Il l’était certes, en matière de politique, mais il aimait conserver un peu de mystère autour de lui, afin de surprendre de temps à autre.

Ambrose. Oui, le monsieur l’avait effectivement bien intrigué de même. Son air guindé, ses silences lourds et son air froid. Il lui avait fait l’effet de quelqu’un qui ne sait ni quoi faire de lui-même, ni de la société dans laquelle, il avait plongé malgré lui. Oui, malgré lui, car entre temps, il s’était renseigné sur le Duc de Norfolk. Il aimait particulièrement connaître les gens proches de sa famille et le duc en question, était plus proche que ne pouvait prétendre l’être aucun Duc d’Angleterre. Norfolk et la royauté, c’était une grande histoire. Ambrose avait héritié du plus puissant duché du pays, et Wilhelm se demandait s’il aurait les épaules pour tenir ce rang et ce titre. Mais, il parierait qu’il les surprendrait sans doute tous un jour où l’autre.

Un nouveau sourire, amusé cette fois, fendit les lèvres du prince, lorsqu’il comprit les sous-entendu de la princesse. C’est donc que le duc en question avait fait plus que la troublé, que même son amitié avec la princesse Marie ne serait pas un obstacle ? Eh bien… « Vous n’êtes pas sans savoir, ma très chère Louise, que la princesse Marie n’a fait qu’une brève apparition en Angleterre et qu’elle se mariera prochainement en son pays ? Et puis, vous savez, bien des hommes cachent leurs troubles pour une femme, en faisant croire que c’est pour une autre. Cependant, je ne m’avance point. Le Duc n’a dansé que deux fois cette soirée-là. Une fois avec la princesse Marie, sur un traquenard que je lui ai lancé. Et l’autre, volontairement avec vous. Je n’irais pas jusqu’à en tirer des conclusions, mais je dirais que vous lui avez fait impression également. »

Un temps, il se tût et observa le visage angélique de Louise, avant de continuer la discussion. « Qui sait, ma chère, peut-être suis-je un heureux présage en démarrant la surprise. Cela me changerait pour une fois. » Il rit légèrement avant de reprendre son sérieux. « Le duc me semble une personne fort bien. Néanmoins, j’ai bien du mal à le déchiffrer. D’ordinaire, les gens me semblent limpide, mais pas Ambrose Howard… Toutefois, comme il est de bon ton, je me suis renseigné sur sa personne. Il a perdu ses deux frères aînés en de tristes circonstances, ce qui doit jouer sur son air constamment morose…  Hormis cela, il a passé beaucoup de temps aux Indes et c’est quelqu’un d’extrêmement cultivé. Est-ce son physique si atypique, qui a attiré votre regard ? Car c’est apparemment quelque chose qui le met assez mal à l’aise. »



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20 mai 1826 - Matin



Visiblement cette complicité et cette entente qui nous avait animés il y a 2 ans n'avait pas disparu et semblait tout autant naturelle aujourd'hui qu'à l'époque. C'est étrange, non ?

Ses propos concernant le duc de Norfolk me laissèrent pensive. Il n'était pas faux de dire qu'il avait été fortement incité par le prince de danser avec la princesse Marie. En revanche, je ne savais pas du tout pour son mariage et son départ précipité de Londres. Sans doute son amie lui avait-elle écrit mais avec les délais de poste, elle aurait bientôt la nouvelle entre ses doigts. Toutefois comme tout héritier de sang royal, le prince Wilhelm était particulièrement bien informé.

- Je n'étais pas au courant pour le projet de mariage de la princesse. Sans doute les délais de poste vous rendent mieux informé de ses projets que moi. Je ne doute pas qu'elle me réserve bien des détails sur son futur époux. Lui répondis-je d'un air détaché.

« Qui sait, ma chère, peut-être suis-je un heureux présage en démarrant la surprise. Cela me changerait pour une fois. »

- Vous considérez-vous donc comme un oiseau de mauvais augure ? Moi qui vous croyais tellement imbu de vous-même. Le taquinais-je non sans plaisir.

« Le duc me semble une personne fort bien. Néanmoins, j’ai bien du mal à le déchiffrer. D’ordinaire, les gens me semblent limpide, mais pas Ambrose Howard… Toutefois, comme il est de bon ton, je me suis renseigné sur sa personne. Il a perdu ses deux frères aînés en de tristes circonstances, ce qui doit jouer sur son air constamment morose…  Hormis cela, il a passé beaucoup de temps aux Indes et c’est quelqu’un d’extrêmement cultivé. Est-ce son physique si atypique, qui a attiré votre regard ? Car c’est apparemment quelque chose qui le met assez mal à l’aise. »

- Peut-être que cet air n'est qu'une façade car je l'ai trouvé plutôt agréable lorsque nous avons échangé à l'occasion de notre danse. Pour vous répondre en toute franchise, ce n'est pas le cas. En vérité j'ai plutôt l'impression que ce Monsieur donne au monde une image qui n'est pas l'homme qu'il est en réalité. Est-ce sciemment ou non, je ne saurais le dire. Néanmoins j'ai l'impression qu'il est bien plus intéressant qu'il n'y paraît au premier regard. Si tant est que l'on daigne pousser l'observation plus loin que le bout de son nez. Lui répondis-je non sans un brin de malice.

Intérieurement je remerciais le prince de m'avoir fourni autant d'informations précieuses sur cet homme. Si le duc avait en effet perdu ses deux aînés cela expliquait grandement son désarroi en présence de toute la bonne société londonienne. Il n'était tout simplement pas censé hériter et n'avait donc pas été préparé en conséquence, comme c'est le cas de tous les cadets. Je comprenais mieux pourquoi au bal de la Reine il n'y avait pas eu que ces demoiselles finalement à faire leur entrée dans le monde.

Je reviens à la conversation afin de m'intéresser un peu plus à mon interlocuteur.

- De votre côté, quels sont donc vos projets si la dame qui tient entre ses mains votre coeur vous est inaccessible. J'imagine que vous n'avez pas d'autre choix que de vous trouver une épouse. Votre choix se portera-t-il sur une dame seulement capable de vous épauler en tant que futur Roi ou espérez-vous également trouver en cette dame une épouse complaisante pour que vous puissiez continuer à vivre librement vos amours ? Quelles sont vos perspectives ?

Confidence pour confidence, je laissais là les barrières de la bienséance. De la curiosité ? Peut-être. De l'intérêt ? Certainement. Je me demandais bien comment les hommes, pourtant libre de suivre leurs inclinations comme ils l'entendaient, parvenaient toujours à se mettre dans des situations impossibles. Toute la question était : comment le prince allait parvenir à s'en extraire ?

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20 mai 1826 - Matin



S’il était si bien informé, c’est parce qu’il avait cherché, par le biais d’informateurs bien sûr. Une déformation, qu’il tenait de ses années de services à l’armée, de son rôle dans les précédentes batailles et de son statut. Après tout, même lorsque son père sera décédé, il restera au service de son aîné en tant que général des armées, - la santé de Friedrich-Wilhem ne lui permettant pas d’œuvrer dans cette discipline-. Eh oui, il avait apprécié taquiner Norfolk, mais néanmoins, il aurait bien poussé la chance pour aider ce pauvre bougre à trouver épouse. Peut-être même, qu’il pourrait… Mais Louise est une grande fille non ? Et en la regardant interagir avec lui, Wilhelm ne doute pas qu’elle saura tirer son épingle avec le timide duc de Norfolk. Il n’avait plus qu’à espérer que ce dernier fasse le premier pas et se montre à la porte de la princesse aujourd’hui. « Je n’en doute pas non plus, et comme vous le dites, la missive est probablement en chemin. »

Reprenant sa tasse de thé, le prince de Prusse laissa un sourire espiègle étiré ses lèvres, avant de prendre une gorgée de sa boisson. Si fait, il reposa sa tasse, afin de répondre à Louise. « Je ne suis pas le plus imbu de ma fratrie, ma chère. Vous ne connaissez pas Karl. » Ironise-t-il alors. « En vérité, Louise, j’ai bien souvent l’impression de porté malheur, oui. Et habituellement, les gens qui paraissent le plus imbu d’eux même, le son pour masquer leurs faiblesses. Bien qu’il y ait des gens réellement imbus d’eux-mêmes sans raison. »

Sur ces mots, il écoute Louise expliquer ce qu’elle pense du Duc de Norfolk. Une observation finement mener, cela il devait l’admettre. Bien sûr, la princesse avait observé le duc avec ses yeux de femmes, - intéressée qui plus est -, lui l’avait regardé avec le regard de la royauté en se demandant qui était cet homme, qui occupait désormais une place des plus puissantes et enviée d’Angleterre. « De cela, je ne doute pas, qu’il soit plus intéressant qu’il ne le laisse suggérer. Comme un livre, il ne faut le juger à sa couverture. Je ne suis pas certains, qu’il le fasse sciemment. Je pense qu’on lui a inculqué cela, de façon, que cela devienne une seconde nature, et qu’il ne puisse faire autrement. Il a le regard d’un animal qu’on a enfermé en cage, qu’on a blessé et qui, devant la liberté, se demande s’il peut seulement en profiter. » Il soupira longuement avant de sourire de nouveau à Louise. « D’aventure, si vous arrivez à pousser l’observation plus loin, je serais ravi d’en savoir plus. » Dit-il avec une taquinerie évidente, amusez de voir Louise ainsi. « Mais, est-ce que Norfolk est le seul gentleman qui a retenu votre attention, ma chère ? »

Les questions qui s’en suivirent le firent sourire, mais tristement. Un de ses sourires sans âme, ni entrain. En vérité, peu de gens comprenait, qu’il noyait son chagrin dans ses activités volages avec les dames du monde. Il n’avait trouvé que cela pour expirer sa douleur, même s’il pleurait chaque fois dans les bras d’Eliza, d’ainsi déshonorer son affection pour lui. Qu’avait-il a faire de tout cela maintenant ? Il n’en savait à vrai dire rien. « De perspective, je n’ai point, Louise, et n’en veut aucune. Je crois, que je laisserais mon père m’imposer l’épouse de son choix, et que je ferais avec. Il me navre seulement, d’imposer froideur et si peu de dévotion à une jeune femme, qui qu’elle soit. Pour le reste, je ne sais dire. Depuis l’annonce fatidique, rien n’a plus vraiment de saveur à mon âme blessée et mourante. » Il baissa ses yeux d’un bleu profond sur le sol, son esprit s’éloignant d’ici pendant un moment, avant qu’il ne reprenne la parole. « Je vous souhaite, Louise, de ne jamais connaître cette peine. Celle qui vous hante jour et nuit ; celle qui vous pousserait à en finir avec l’existence ; qui vous fait vous réveiller en hurlant et en larmes au milieu de la nuit ; celle qui fait que même un soleil brillant est sans éclat. »


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