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La journée des surprises (pv Ambrose)

Louise de Riquet-ChimayMembre
Louise de Riquet-Chimay

 
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La journée des surprises
20 mai 1826 - Matin



Eh bien ! Cette entrevue avec le prince de Prusse avait été quelque chose, c'était le moins que l'on puisse dire ! J'en étais encore toute chamboulée alors même que cela faisait bien quelques minutes qu'il avait quitté les lieux. Si je comprenais bien les raisons l'ayant poussé à avoir une telle attitude envers moi il y a deux ans, ses intentions envers moi ne purent que me toucher. S'il n'avait pas eu un minimum d'affection pour moi, il n'aurait pas agi de la sorte, même si ses choix étaient discutables. Toujours est-il que cette seule pensée me bouleversa quelque peu et je ne pus empêcher une larme discrète de couler le long de ma joue alors que je regardais le jardin par la fenêtre du petit salon où je me trouvais, perdue dans mes pensées.

C'est à ce moment précis que le majordome fit son entrée, provocant un sursaut de stupeur chez moi. Après m'avoir étudié un instant, il reprit contenance et annonça :

- Sa Grâce le duc de Norfolk demande à être reçu par votre Altesse. Dois-je le faire patienter ?

Surprise, je me relevais d'un bond et tout en chassant à la fois l'humidité de ma joue et les sombres pensées qui m'habitaient, je souris au majordome et lui répondit.

- Non, en aucun cas, vous pouvez le faire entrer.

S'il y avait bien quelqu'un dont je n'attendais pas la visite encore plus que celle du prince de Prusse, c'était bien du duc de Norfolk qui malgré ses airs renfrognés ne semblait avoir eu d'yeux que pour son amie la princesse Marie hier soir. Je ne m'étais absolument pas attendue à attirer également son attention mais je ne pouvais dire autre chose sinon que j'étais totalement ravie que ce soit le cas.

Je le vis entrer dans ce salon bleu clair, comme s'il entrait dans la tanière d'un loup. Il n'avait guère l'air plus à l'aise que la veille au soir au bal. Je ris intérieurement de le voir ainsi car son attitude me touchait particulièrement. J'avais envie qu'il se sente à l'aise, de le voir s'ouvrir comme une fleur qui éclos après la rosée du matin et en savoir plus sur cet homme mystérieux qui avait le don de particulièrement m'intriguer. J'étais certaine que sous la surface froide et hautaine qu'il renvoyait au monde, il était tout autre en vérité. J'espérais seulement avoir le privilège de voir son véritable visage. C'est pourquoi en entrant dans ce petit salon, il ne put voir autre chose qu'une jeune femme ravie par sa présence.

Le petit salon était bleu, orné de moulures blanches, les meubles de bois clairs tel que du cerisier étaient soigneusement répartis et quelques miroirs baroques venaient compléter le tout. C'était également sans compter sur des vases répartis dans la pièce qui mettaient en valeur des fleurs fraîches du jardin, coupées du matin même. Je rejoignais mon visiteur qui se trouvait à l'autre bout de la pièce et passa à côté d'un ensemble de fauteuils blancs et bleus qui entouraient une table basse. La pièce était lumineuse avec ses 3 grandes fenêtres qui donnaient sur le jardin. Excepté ma chambre, c'était la pièce que je préférais dans toute la maison. J'y allais très souvent. En général même, c'était toujours ici que l'on venait me chercher la première.

- Votre Grâce, c'est un plaisir de vous revoir. Asseyez-vous, je vous en prie. Avez-vous apprécié votre premier bal ? Votre mère avait l'air fatiguée mais ravie de sa soirée je crois.

Sans me départir de mon sourire, je désignais les fauteuils et prit place dans celui que je trouvais le plus confortable, laissant à mon visiteur le choix d'occuper celui qui lui conviendrait en face ou à côté de moi.

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Ambrose de Norfolk

 
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La journée des surprises
20 mai 1826 - Matin



Le bal de la veille avait donné matière à penser au nouveau Duc de Norfolk. Bien qu’éreinté par la soirée et les émotions contradictoires qui s’étaient alors, affronté dans son être, il n’était parvenu à la plus totale quiétude que tard après leur retour à leur demeure Londonienne. Il avait passé bien du temps, penché sur ses  partitions vierges à coucher une multitudes de notes, afin de formé un accord sonnant à son oreille sourde aux sons, puisqu’il ne pouvait se permettre de jouer du piano en pleine nuit. Pas alors que sa mère et sa jeune sœur dormait quelques mètres au-dessus du salon de musique. Si bien, que lorsqu’il finit par rejoindre son lit, le soleil n’était plus si loin de se lever. Pourtant, il se leva d’assez bonne heure, ayant pris l’habitude des nuits courtes aux Indes. Désireux de profiter du temps imparti qu’il aurait dans ce pays aux couleurs et aux saveurs esquisses, il avait préféré sacrifié son sommeil à cette déesse épicés.  Si son repos fût court, cela lui permis de mettre de l’ordre dans ses idées et dans ses émotions.

S’il eut des regrets concernant cette soirée, ils furent certes nombreux. Peut-être n’avait-il pas fait suffisamment bonne impression auprès de la haute société, mais commet faire, lorsqu’on ignore tout de ce monde. En étant ainsi plongé jusqu’au cou dans la fosse aux lions… Ambrose était persuadé d’avoir fait de son mieux, mais est-ce que le Monde le jugerait ainsi ? Il n’en savait trop rien. Et à dire vrai, il s’en moquait un peu. Qu’est-ce que le monde froid et triste de Londres avait à lui apporter ? Il le jugeait déjà… D’être si mystérieux et si laid. Il l’avait vu dans le regard des mères et des filles. Sa grande carcasse gauche et disgracieuse avait suscité de drôle de réaction et bien des murmures s’étaient élevé sur son passage. Ô oui, Ambrose n’aurait jamais le charme ravageur d’Henry, ni l’éloquence de Thomas. Mais ses aînés étaient morts désormais, il ne restait que lui et le Monde devrait s’acquitte de ce Quasimodo pour Duc de Norfolk. Et si le Monde voulait prétendre au prestige de son nom, il devrait faire avec son physique désavantageux. Oui, Norfolk se pouvait être amer, mais un souvenir en particulier lui mette un baume au cœur. La douceur et la gentillesse sincère de la princesse Louise de Riquet-Chimay. La sympathie de sa conversation, même si elle fût brève et badine, lui avait fait du bien. Comme si elle cherchait à voir au-delà de son apparente froideur. Quelqu’un de vraiment bienveillant avec lui, en dehors de sa mère et de sa sœur. Cela ne se trouvait guère aisément à Londres. Et c’est le regret de cette conversation si courte, qui poussa le Duc de Norfolk, a désiré avec ardeur rendre visite à la jeune femme. « Tu sais que cela sera interpréter comme un intérêt envers la princesse de Chimay ? » L’avait mis en garde sa mère. Ambrose y avait bien songer. « Serait-ce un mal, si tel était le cas ? » Avait-il répondu en terminant sa tasse de thé au jasmin. « Non. Bien sûr que non, tu as le pédigrée nécessaire, après tout… » Mais il sentait une pointe d’angoisse dans la voix de sa mère. « Mère, n’arrivera jamais que ce qui ne doit arriver. Je veux juste… être aussi agréable à la princesse qu’elle le fût avec moi. Il n’y eu pas autant de cœur prompt à me parler en égal ce soir, à part elle. Et je regrette que ce fût si court. Je ne me berce d’aucune illusion… Aucune. » Quittant sa place, il passa derrière sa mère et l’embrassa sur la joue. « De toute façon, qui pourrait seulement prétendre vouloir d’un homme comme moi… romanesque, brisé et laid à souhait. » Puis, il quitta la pièce, sans laisser le loisir à sa mère de répondre ; sans voir la larme d’amertume roulé sur sa joue flétrie par le temps.

C’est ainsi, qu’Ambrose, Duc de Norfolk, se présenta à la demeure des Riquet-Chimay, croisant la sortie du Prince de Prusse et ne s’étonnant guère de la venue de ce dernier. Après tout, entre altesse royal, la cour de la princesse présentée au monde allait sans aucun doute s’intensifier. Il hésita un instant à prendre la suite d’une si prestigieuse visite, bien qu’ordinaire sans doute pour la demoiselle qu’il espérait voir. Se défaisant de son long manteau et de son chapeau, il se laissa introduire auprès de la jeune demoiselle par le Majordome. Une fois ne fût pas coutume, il se sentit trop à l’étroit dans ce monde et même dans son propre corps, se demandant quoi faire de lui-même. Ses yeux bruns foncé, presque noir, se promenèrent un instant sur le décor somptueux de la demeure. Il s’habituait assez mal au faste des cours, ayant finalement mené une vie assez simple jusqu’à son héritage. Lorsque son regard se posa sur la princesse Louise, un rien de mieux se coula dans ses veines, touché par la sincérité qui émanait de cette jeune personne et qui lui était agréable. « Votre Altesse. » Salua-t-il avec la politesse qui incombait au rang de la demoiselle en face de lui. « Je vous remercie. » Choisissant le fauteuil en face de la jeune femme, jugeant cela des plus appropriés pour cette visite. « J’espère ne pas vous paraître inconvenant, en venant aujourd’hui. » Posant sa main gauche sur son genou, il inspira relativement profondément avant de répondre aux questions de la demoiselle. « Votre sollicitude me touche, votre Altesse. Ma mère était effectivement bien fatiguée, mais elle était très satisfaite de sa soirée et des rencontres qu’elle fit à ce bal. Je ne l’avais plus vu aussi heureuse depuis… très longtemps. » À dire vrai, il ne l’avait jamais vue ainsi. « Quant à moi… Grand Dieu… je crains que je n’en sois pas encore remis. » Et c’était peu de le dire, c’était sans doute trop d’information pour lui en une seule soirée. « Mais c’était fort instructif et même plaisant. Et vous ? N’est-ce pas trop difficile de devoir recevoir des visites si tôt après ce bal ? J’en oublie mes bonnes manières, j’avais amené quelque chose pour vous. »

Tendant le paquet qu’il avait fait faire ce matin à la jeune femme. « J’espère que vous apprécierez. Vous m’aviez dit en dansant, que le violon était une de vos passions. J’avais quelques partitions d’artistes, je me suis dit que cela pourrait égayer vos entraînements. Même si j’ai conscience que, j’aurais sans doute mieux fait de vous amener des fleurs… » Et sur le coup, Ambrose se sentit complètement stupide, mais qu’à cela ne tienne. Après tout, s’il devait vivre dans le monde, il ne voulait pas se guindé et faire disparaitre à tout prix celui qu’il était.

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La journée des surprises
20 mai 1826 - Matin



Une fois assise, je regardais mon visiteur s'installer. Il semblait se détendre soudainement, ce qui me ravit le plus haut point. Peut-être avait-il rencontré le prince de Prusse qui la quittait tout juste, en arrivant. Il fallait dire que le prince Wilhelm avait de quoi faire douter n'importe qui. Il faisait partie de ces hommes qui avaient une aura particulière de sorte que même les plus confiants perdaient de leur panache en sa présence tellement il était imposant. Le prince de Prusse, comme bon nombre de prince héritiers était élevé dans la parfaite conscience que le monde lui appartenait et à se comporter comme tel. Cela pouvait en dérouter plus d'un et ce fut le cas également de Louise au début mais avec le temps, à force de côtoyer ce monde de puissants hommes, elle avait appris à s'y habituer de sorte qu'elle voyait le prince Wilhelm plus comme un camarade que comme une tête couronnée.

On s'habitue à tout ! Ce n'en était que trop vrai.

Je me concentrais de nouveau sur mon visiteur lorsqu'il me fit la surprise de me poser cette étonnante question :

" J’espère ne pas vous paraître inconvenant, en venant aujourd’hui. "

Inconvenant !! Mais quelle idée ! Certes aucun des deux jeunes gens n'ignorait la signification d'une visite matinale suite à un bal d'une si haute importance qu'avait été celui de la Reine. Il était d'usage lorsqu'une jeune femme était présentée au monde que le lendemain matin ceux qui souhaitaient être vus par le reste de la société comme leur soupirant (voir leur prétendant s'ils avaient le bonheur de voir leurs intentions partagées), rendent visite à la belle à son domicile. Certains en profitaient pour faire montre de leurs talents comme de chanter, jouer de la musique, offrir quelque portrait qu'ils avaient peints ou encore déclamer des poèmes qu'ils avaient composé pour le sujet de leur admiration. Autant l'avouer, beaucoup de ridicule et peu de véritable sincérité. Pour le moment Louise avait eu la chance de ne pas avoir eu à vivre quelque moment gênant mais la matinée était loin d'être terminée et peut-être lui réserverait-elle encore quelques surprises, qui sait ?

Bref tout ça pour dire qu'elle ne voyait pas en quoi la visite du Duc pouvait paraître inconvenante.

- Non, loin de là, c'est un plaisir de vous revoir votre Grâce. Il faut avouer que nous n'avons pas eu beaucoup l'occasion d'échanger ensemble.

Il fallait dire que les bals n'étaient pas vraiment les soirées idéales pour se perdre dans de longues conversations. Hier soir, nous n'avons pu échanger que quelques mots lorsque j'avais été présentée à ce mystérieux duc jusqu'à ce que ce dernier m'invite à danser. Ce fut l'occasion d'un moment fort agréable où nous avons pu échanger notamment sur la musique qui semblait être une passion commune. Nous avons ensuite été trop pris l'un et l'autre par toutes les personnes avec qui il fallait échanger et rencontrer. Ce soir-là, il avait été de toutes les conversations de la bonne société. M'ayant vu danser avec cet homme, pratiquement toutes les personnes de la noblesse anglaise avec qui j'ai échangé hier et que j'ai rencontré me faisaient part de leurs interrogations sur son passé, sur les raisons qui ont fait qu'il n'avait pas été encore présenté à la cour par feu son père. Il se murmurait également quelques rumeurs au sujet de la perte de ses deux frères aînés, certains attribuant à mon visiteur quelques mauvaises actions en le voyant comme avide d'acquérir du pouvoir et de disposer d'une position fort intéressante parmi ses pairs. D'autres se seraient senties parfaitement confuses et effrayées mais j'avais appris à ne pas me fier à ce que les gens racontaient. Il y avait toujours une part de vrai surtout quand ces personnes se contentaient de relater des faits. Toutefois lorsqu'ils commençaient à dévier sur leurs opinions et leurs suppositions, vous pouviez quasiment toujours parier contre eux. Heureusement que je n'ai que faire de la richesse sinon je me serai laissée allée à augmenter ainsi ma fortune ! De nos échanges je n'avais vu qu'un homme qui avait l'impression de ne pas être à sa place, qui sentait presque le devoir de s'excuser d'exister, qui était fort aimable lorsqu'on cherchait un temps soit peu à le connaître. Ce que j'allais découvrir encore aujourd'hui, n'allait que renforcer ce sentiment.

" Votre sollicitude me touche, votre Altesse. Ma mère était effectivement bien fatiguée, mais elle était très satisfaite de sa soirée et des rencontres qu’elle fit à ce bal. Je ne l’avais plus vu aussi heureuse depuis… très longtemps. Quant à moi… Grand Dieu… je crains que je n’en sois pas encore remis. "

Je lui souriais, amusée et me laissait quelque peu rire. Comme beaucoup, j'avais bien remarqué que le duc de Norfolk n'était pas à l'aise. Si le prince de Prusse s'était empressé de le confier aux bons soins de la princesse Marie, il avait fait erreur en pensant qu'elle allait lui permettre de se sentir plus à son aise. Connaissant mon amie, sa timidité aurait rendu nerveux plus d'un gentleman. Toutefois j'avais cru que le duc avait apprécié la jeune femme. Me serais-je finalement trompée ?

- Je crains malheureusement que vous ne puissiez vous y habituer qu'avec le temps votre grâce. Pour ma part, je vous confierai bien volontiers que je préfère les soirées privées aux bals officiels.

" Mais c’était fort instructif et même plaisant. Et vous ? N’est-ce pas trop difficile de devoir recevoir des visites si tôt après ce bal ? J’en oublie mes bonnes manières, j’avais amené quelque chose pour vous. "

J'allais lui répondre quand il me tendit un paquet. Il s'agissait d'un rouleau de parchemin enrubanné avec le plus grand soin. Je le regardais, l'interrogeant du regard.

" J’espère que vous apprécierez. Vous m’aviez dit en dansant, que le violon était une de vos passions. J’avais quelques partitions d’artistes, je me suis dit que cela pourrait égayer vos entraînements. Même si j’ai conscience que, j’aurais sans doute mieux fait de vous amener des fleurs… "

J'écarquillais les yeux, ravie de cette attention des plus délicate. Sur ce point, j'étais restée une enfant : je ne savais pas attendre pour ouvrir un présent. C'était plus fort que moi. Ainsi, je tirais sur l'un des rubans qui maintenait fermé le présent. Il s'agissait d'une partition pour violon ainsi qu'un accompagnement au piano. Je parcourais un instant la mélodie des yeux, tentant d'en reproduire l'air dans mon esprit. Sortant de ma contemplation, je plongeais mon regard bleu dans celui noir et interrogateur de mon visiteur qui n'attendait visiblement qu'une chose : savoir si ce présent me plaisait. Je ne laissais pas patienter plus longtemps et mettais fin à ses souffrances sur le champs.

- Grand Dieux non ! Vous n'auriez pas mieux fait, loin de là. Je ne sais que dire tant votre cadeau me touche au plus haut point, je vous remercie. Ma famille mise à part, on ne m'avait encore jamais témoigné d'attention aussi délicate.

Les mots me manquait tant j'appréciais ce geste qui était plus que celui d'un simple courtisan qui souhaitait montrer ses talents. Il faisait preuve de considération tout en montrant qu'il s'était intéressé à notre échange au point d'avoir fait attention à ce qui pour beaucoup, ne constituait qu'un détail. Il fallait dire qu'il était monnaie courante qu'une jeune femme maîtrise au moins un art, si ce n'est plusieurs pour les plus talentueuses. Il était d'usage également que les hommes apportent des fleurs mais soyons honnêtes, le plus souvent c'était parce qu'ils ne savaient pas quoi offrir. Je posais de nouveau mes yeux sur cette partition et me souviens alors plus précisément de notre échange.

- Si ma mémoire est bonne, il me semble que vous jouez du piano forte. Me feriez-vous l'honneur de m'accompagner à l'occasion ? Nous ne saurions apprécier cet oeuvre sans lui donner vie. Qu'en dites-vous ?

Une fois de plus je l'interrogeais du regard mais je lui souriais avec une amitié non dissimulée. Si j'étais curieuse d'en savoir plus sur ce jeune duc, j'avais désormais pour lui une amitié des plus sincères. Sa gentillesse et sa simplicité étaient peu communes. Les actes étaient bien souvent plus éloquents que les mots et son acte désintéressé forçait ma sympathie.

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20 mai 1826 - Matin



Jamais Ambrose ne s’était imaginé rendre visite à une jeune femme, un lendemain de bal. Il faut dire que son père avait veillé à lui faire entrer dans la tête, que cela n’arriverait jamais. Que personne ne voudrait jamais de lui, de toute façon. En tant que troisième fils, il n’avait pas la même charge que les deux premiers. C’était sur Henry que tout avait dû reposer. Il n’avait donc jamais été nécessaire de l’armé pour ce genre de chose. Comme gravé dans le marbre, le jeune Norfolk s’était imaginé une vie de célibataire, jusqu’à ce que la vie le quitte. La liste de défaut que son père énonçait à son sujet était bien plus longue, que les rares qualités qu’il lui ai un jour trouvé. Pourtant, il se trouvait désormais dans le salon d’une grande demeure à discuter avec la princesse de Chimay, comme tout soupirant en ce bas monde. Pourtant, il avait peine à s’imaginer dans ce rôle. Non pas qu’il n’ait aucun intérêt pour la demoiselle. Louise semblait être une belle personne, compatissante et intelligente. Sa beauté extérieure n’était sans doute rien en comparaison de celle qui l’habitait, mais c’est bien cela qui mettait aux yeux d’Ambrose, un frein à ses prétentions. La belle et la bête est certes un charmant conte, mais dans la vérité des faits, le monstre n’aurait jamais épousé la jolie demoiselle. S’il se présentait donc en soupirant aux yeux du monde, il venait surtout poursuivre l’entrevue engagé le soir dernier, au détour de la piste de danse. « Il y avait beaucoup de monde et multitudes de sollicitation, que ce soit pour vous ou pour moi. Je regrette donc de n’avoir pu continuer notre discussion. »

Louise avait sans doute raison, il ne se ferait jamais aux grandes soirées mondaines et à la foule qui s’y presse en général. Pourtant, il devrait ronger son frein et s’y plier bon gré, malgré. En tant que duc de Norfolk, il devrait être et paraitre en bien des circonstances. Sans parler de ses responsabilités de Comte Maréchal d’Angleterre… La santé vacillante du roi laissait à songer que, prochainement, il devrait organiser les obsèques du bon roi et penser dans le même temps, à la cérémonie de couronnement de son frère (puisque le roi n’a point d’héritier à lui). Une double peine pour Ambrose, qui en plus de subir les mondanités, serait jugé sur sa capacité à gérer ces évènements. Comme la charmante princesse, il était plus qu’à parier que le jeune homme se plairait davantage dans de petits comités. « Je pense, votre altesse, que même le temps n’y fera guère. Je ne suis pas homme à aimer, ni la foule, ni l’attention trop appuyer. Hélas, me voici Duc de Norfolk… Peu de chance que je puisse échapper à tout ceci. Je vous avoue bien volontiers, que les petits comités ont ma préférence également. Peut-être à l’occasion, pourrais-je convier votre famille et vous-même à un dîner mondain en ma demeure ? » Il allait bien falloir qu’il se décide effectivement à organiser quelques divertissements de la sorte vu son titre.

Comme il était séant de le faire, Ambrose avait amené un cadeau à la jeune femme. S’il eut été sans doute plus facile de faire venir des fleurs, ce ne fut guère ce qu’il fit, préférant un cadeau plus personnel. Quel intérêt, de toute façon, de faire comme tout le monde ? Malgré tout, il fût un brin mal à l’aise lorsqu’il offrit le présent, se demandant s’il avait seulement bien fait. Le sourire lumineux et l’empressement de Louise mirent fin à ses doutes. Dès lors, il laissa échapper un sourire sincèrement soulagé et heureux d’avoir pu faire plaisir à la demoiselle.  « Je suis heureux que cela soit à votre convenance et que ça puisse vous toucher, Altesse. » Il reposa ses mains à plat sur ses genoux écoutant alors Louise parler. « Vous avez une excellente mémoire, princesse. » Dit-il agréablement surpris également, qu’elle se soit souvenue de ce détail glissé au détour de leur trop courte discussion d’hier soir. « J’en serais aussi honoré que ravi, votre Altesse. J’avoue avoir jouer cette partition bien souvent, mais je n’ai jamais eu la chance d’être accompagné d’une violoniste de talent. Ma jeune sœur s’intéresse plutôt au violoncelle. » Lindsay était d’ailleurs plutôt doué avec cet instrument, pour ce qu’il en avait entendu depuis qu’elle partageait sa demeure pour la saison, en compagnie de la comtesse douairière. « Avez-vous en tête une occasion particulière ? Ou puis-je proposer, justement, que l’idée de ce dîner en ma demeure soit cette occasion ? Qu’en pensez-vous ? »

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Je prenais énormément de plaisir à cet échange, plus que je ne m'y attendais à vrai dire et c'était là une véritable révélation. Un coup de coeur peut-être ?

« Il y avait beaucoup de monde et multitudes de sollicitation, que ce soit pour vous ou pour moi. Je regrette donc de n’avoir pu continuer notre discussion. »

Ses propos me tirèrent quelques rougeurs aux joues que je ne cherchais même pas à cacher.

- Oh... Nous avons pu échanger si peu, je ne m'étais pas imaginée le moindre instant que ma conversation avait pu vous laisser quelque impression. Je suis ravie que ce soit le cas.

Il ne s'agissait pas là d'apprécier quelques flatteries mais je ne parvenais pas à oublier cette première impression que j'avais eu en le voyant, cet homme si atypique et plein de complexité et de charme quand on se donnait la peine de faire attention à ses gestes, à ces petits détails, ces petites expressions dans le regard et sur le visage qui trahissent notre personnalité profonde. J'eus une grande peine à cacher mon trouble mais forte de mon éducation bien faite, je tenais bon.

« Je pense, votre altesse, que même le temps n’y fera guère. Je ne suis pas homme à aimer, ni la foule, ni l’attention trop appuyer. Hélas, me voici Duc de Norfolk… Peu de chance que je puisse échapper à tout ceci. Je vous avoue bien volontiers, que les petits comités ont ma préférence également. Peut-être à l’occasion, pourrais-je convier votre famille et vous-même à un dîner mondain en ma demeure ? »

Mon visage s'illumina sous cette invitation et j'acquiesçais avec joie.

- Ce serait une joie pour moi d'avoir l'occasion de vous présenter ma famille et d'avoir l'occasion d'apprendre à mieux connaître la vôtre.

Si j'étais aux anges, le reste de ses paroles me laissèrent quelque peu intriguée. C'était bien la première fois que j'entendais un homme se plaindre d'acquérir une position avantageuse. D'autant plus que vu l'attitude du roi hier soir, j'avais cru comprendre que sa position était des plus enviable. Le duc de Norfolk semblait être un titre qui comptait sur l'échiquier du royaume. J'aurais pu considérer cette position comme bien inférieure à la mienne qui fais partie d'une famille royale mais tout comme le Duc de Norfolk n'était pas véritablement un duc dans l'âme, je n'étais pas non plus une princesse. Ainsi je n'avais pas ce travers hautain, arrogant et condescendant que pouvait avoir bien des jeunes femmes de ma condition. Je n'étais pas non plus dans la même position qu'Angélique, faisant partie d'une famille royale puissante qui doit absolument compter sur les alliances qu'elle possède avec d'autres royaumes. J'étais plutôt libre en un certain sens et j'appréciais cette liberté pour ce qu'elle était.

- Je crois bien que c'est la première fois que j'entends un jeune duc parler de "malheur" en évoquant sa condition de successeur de leur défunt père.

Afin d'étouffer dans l'œuf tout malaise potentiel ou malentendu éventuel, j'explicitais immédiatement mon propos.

- Ne vous méprenez pas le moindre instant, ce n'était pas là un reproche de ma part ni même l'once d'une critique mais il est vrai qu'usuellement ces messieurs ont plutôt tendance à se sentir bénis d'atteindre une position comme la vôtre et se réjouissent - tout en préservant la plus stricte bienséance due au deuil bien sûr.

Après un arrêt pendant lequel je l'observais avec curiosité, j'ajoutais.

- Vous ne le voyez pas ainsi car vous pénétrez en terrain inconnu mais je gage que les meilleurs hommes de pouvoir qu'il m'ait été donné de rencontrer étaient justement des hommes qui n'avaient pas désiré ce-dit pouvoir. Si j'en crois mon expérience, vous serez un duc exceptionnel, je n'en doute pas. Laissez-vous du temps et écoutez votre instinct. Avec le cœur, ils sont les meilleurs conseillers que l'on puisse trouver.

Je lui souris amicalement, le compliment était des plus sincères et évoluant depuis ma plus tendre enfance auprès des puissants, j'avais vu beaucoup d'hommes de pouvoir défiler ne serait-ce qu'au sein de ma propre principauté.

« J’en serais aussi honoré que ravi, votre Altesse. J’avoue avoir jouer cette partition bien souvent, mais je n’ai jamais eu la chance d’être accompagné d’une violoniste de talent. Ma jeune sœur s’intéresse plutôt au violoncelle. »

Moi qui ai des frères et une soeur, je sais combien il peut être important de garder l'harmonie dans une famille. J'espérais secrètement aussi bien m'entendre avec la soeur que je ne m'entendais déjà avec le frère.

- Voilà qui est parfait, nous ne manquerons pas de pouvoir tenter quelques trios également si c'est au goût de votre soeur, j'en serai pour ma part enchantée.

Tout comme je suis quelqu'un de plutôt amical et bienveillant j'ai aussi la qualité d'être quelqu'un d'inclusif, je déteste l'idée d'être la cause d'un quelconque malheur en laissant des personnes de côté.

« Avez-vous en tête une occasion particulière ? Ou puis-je proposer, justement, que l’idée de ce dîner en ma demeure soit cette occasion ? Qu’en pensez-vous ? »

- Pourquoi chercher une occasion quand vous présentez une idée aussi délicieuse ? lui répondis-je du tac au tac dans avec une mine complice.

- Quoi qu'il en soit, j'attendrais votre invitation avec impatience. Glissais-je, conquise par mon interlocuteur.

Reprenant mes esprits, il m'apparaissait que je me conduisais comme une hôtesse des plus pitoyable. Je reprenais contenance et le fil de cette entrevue, interrogeant mon interlocuteur.

- Je suis assoiffée, m'accompagnerez-vous pour un thé ?

Je sais ! Je venais d'en prendre un avec le prince de Prusse mais dans ces moments, on n'a jamais trop de thé pour prolonger un entretien aussi digne d'intérêt que celui-ci. Sans attendre la réponse de mon interlocuteur, je fis sonner la petite clochette et le majordome fit rapidement son entrée. Je lui demandais du thé, après avoir levé un léger sourcil afin d'exprimer un silencieux : "encore ?!" j'insistais du regard. Comme prévu, il ne manqua pas d'arriver rapidement (puisque l'eau devait sans doute être encore chaude en cuisine). Je remerciais le majordome quand il posa le plateau, lui indiquant ainsi qu'il pouvait sortir.

Saisissant la théière, je laissais entrevoir mon poignet mince et souple. L'objet levé, j'attendis la réponse de mon interlocuteur avant de le servir (ou non) et me servit ensuite moi-même. J'y ajoutais un peu de lait et reprenant une position confortable dans mon fauteuil j'en bus une gorgée avant de reprendre notre conversation.

- Nous avons eu si peu de temps pour converser que je ne sais pratiquement rien de vous. Avez-vous toujours vécu en Angleterre ? Je l'interrogeais du regard, ma tasse de thé posée dans sa soucoupe que je tenais dans les mains, posée sur mes genoux avec sagesse.

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Ambrose de Norfolk

 
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La journée des surprises
20 mai 1826 - Matin



L’effacement devenu naturel d’Ambrose avait à ce point trompé la princesse, qu’il s’en serait presque voulu, s’il était capable de regretter d’être ainsi qu’on l’avait forgé à force de coups et de maltraitance psychique. Incapable néanmoins, de mentir sur l’intérêt qu’il avait eu à l’égard de cette maigre conversation. Toutefois, il résista un peu à dire à quel point, elle lui avait été précieuse, car à ses yeux différents des mondanités vulgaires et banales. Le fait qu’on se soit intéressé à lui en tant que personne et non titre lui avait apaisé l’âme et appliquer un doux baume sur son cœur meurtri. Mais il ne serait pas correct de s’exprimer ainsi, pas dans les murs de cette maison et sous la surveillance d’un chaperon. Cela était des choses qui ne se diraient qu’en privé, un jour peut-être, au détour d’une balade amicale.
Même s’il ne le démontra guère, la réjouissance de Louise face à sa proposition bien naïve, lui réchauffa l’âme et parvient même à lui tiré un véritable sourire. Chose inespérée, lui qui restait souvent froid et austère en toute circonstance, comme coincé dans un corps trop étroit pour lui. Toutefois, la suite fit réapparaitre cette capacité qu’il avait de redevenir de marbre en une fraction de seconde, cachant ainsi le malaise que les paroles de la princesse fit surgir en lui. Certes, il n’était pas courant de croiser des hommes trouvant déplaisant d’avoir titre, situation et fortune. Ceux qu’il connaissait dans cette situation avait une bonne raison d’ailleurs. Il pensait ainsi au fils de Wellington, rencontrer il y a peu, à qui son héritage apparaissait comme une cage dorée. Comparaison légitime, pour un homme ayant passé plus de temps à voyager, qu’à demeurer en place. Lui n’avait pas vraiment cette comparaison à offrir, si ce n’était qu’il n’avait jamais été question qu’il devient Duc… « Dans mon cas, Altesse, j’étais loin d’un jour me douter d’arriver à cette place. »

Ambrose sous-entendait bien sûr, qu’avant lui, il y avait eu deux autres frères, bien plus en position d’hériter qu’il ne le fût jamais. Nonobstant, il acquiesça aux paroles de la jeune fille, la remerciant d’un signe de tête pour ses aimables paroles. « Je ferais de mon mieux, Altesse. Je ne souhaite pas être exceptionnel, juste faire ce que je dois, de mon mieux, pour le bien de ma famille, de mes amis et du titre familiale. La charge qui est la mienne ne semble pas aisé. » Et elle le serait d’autant moins, lorsque le roi serait passé de vie à trépas et qu’il se devrait d’œuvrer sans armes préalables à toute l’organisation qu’un tel évènement requière. Mais de cela, il ne voulait pas parler, car après tout, ce roi, il l’appréciait et ne semblait pas certains de pouvoir en dire autant du suivant.

« Peut-être devrons nous attendre pour un trio. Lindsay est encore très timide et n’osera sans doute pas encore faire démonstration de ses talents. Il sera plus sage d’attendre la saison prochaine. » Dit-il avec une bienveillance toute fraternelle à l’égard de sa jeune sœur. Il n’avait jamais cru possible d’ailleurs, qu’il se soit attaché si vite à cette jeune femme qui, à son contraire, avait su s’attacher les meilleurs côtés de leur père. « Il est vrai que l’occasion se prêtera sans doute. L’invitation ne saura tarder, je le gage. » Dit-il avec un vrai sourire aimable et amicale. Il devrait d’abord bien sûr, en discuter avec sa mère et sa sœur, afin de ne pas commettre d’impair et de ne pas leur être désagréable. « Avec plaisir, votre Altesse. » Répondit-il à sa courtoise, mais non moins très spontanée invitation à demeurer encore un peu en sa compagnie.

Cependant, il fût assez surpris de l’attitude du majordome, de la princesse et de la rapidité avec laquelle le thé fût servi. Sans aucun doute que le départ aperçu de la Prusse y fût pour quelque chose, mais en invité poli, il n’en fit ni remarque, ni mention. Et quand bien même, la princesse recevait qui elle voulait et offrait le thé de même. Il n’y prendrait guère ombrage de toute façon. Il la remercia à son tour lorsqu’elle versa le liquide chaud dans une tasse. De même, il y ajouta une demi-cuillère de sucre et un nuage de lait. Il est vrai qu’il ne pourrait prolonger trop avant cette entrevue, sans que cela ne soit délétère à la bienséance que souhaitait l’étiquette anglaise. « C’est la triste réalité des mondanités. On y croise bien des gens, en donnant un certains tournis d’ailleurs, mais sans jamais vraiment les connaîtrais à la fin. » Ironisa-t-il avec bienveillance. « Pour tout dire, non. J’ai vécu un temps aux Indes. Je ne suis revenu en Angleterre que très récemment, lorsqu’il m’a été sommé de rentrer par mon défunt père, alors sur son lit de mort. » Ah les Indes… en partant ce jour-là, il ne pensait pas qu’il s’agirait d’un adieu. « Mais je ne sais pas grand-chose de vous non plus, Altesse, même s’il est bien inconvenant de ma part de vous interroger. »


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Bien caché sous ses airs de sainte, Louise observait le duc de Norfolk. Oui, elle l'observait mais non pas avec un œil évaluateur mais plutôt scrutateur. Elle notait en son fort intérieur ces changements d'attitude, de geste, de traits qui trahissait le caractère profond du jeune duc et ce qu'elle y voyait lui plaisait énormément même si elle ne pouvait expliquer beaucoup de choses par le manque de connaissances qu'elle avait sur la personnalité de son interlocuteur. Toutefois il faut parfois savoir laisser le temps au temps et elle gageait que bientôt, elle en saurait beaucoup plus sur cet homme mystérieux dont tout le monde parlait. Le simple fait en soit qu'il lui fasse la surprise de se présenter aujourd'hui ne faisait qu'indiquer son intérêt pour la jeune femme et elle n'allait pas laisser passer sa chance. Au mieux, elle aurait trouvé bien plus rapidement ce qu'elle cherchait. Au pire, elle se ferait un ami puissant. Si parfois la carapace de cet homme bien sombre d'apparence pouvait se fissurer, elle reprenait forme très vite. Elle aurait parié à l'instant même où elle avait posé ses yeux sur cet homme qu'il était bien différent au plus profond que cette apparence guindée, hautaine et froide qu'il offrait aux yeux de tous. Avoir l'occasion de ne serait-ce que déjà entrevoir un peu de cet être profond la ravissait.

La réponse qu'il lui avait faite sur son rôle de duc était des plus sages mais c'était sans compter sur la reprise si rapide de sa posture initiale. Louise s'en voulut quelque peu d'avoir évoqué un souvenir semblant être si désagréable pour lui. Après tout, ne cherchait-elle pas à ce qu'il se sente à l'aise en sa présence ?

Ainsi, elle laissa ce sujet de côté et saisit au vol la perche de légèreté qu'il lui tendait si facilement. Elle but petit à petit de son thé à mesure qu'ils prolongeaient un peu leurs échanges.

« C’est la triste réalité des mondanités. On y croise bien des gens, en donnant un certains tournis d’ailleurs, mais sans jamais vraiment les connaîtrais à la fin. »

- À qui le dites-vous... Je l'ai appris bien souvent à mes dépends. Il est tellement difficile lorsque l'on appartient à une famille royale, de faire le tri entre les personnes qui souhaitent vraiment nous connaître et celles qui ne visent que nos titres, notre richesse ou s'allier la puissance de notre famille. La chute est rude quand le poteau rose est découvert.

Je n'avais pas le plaisir de savoir grand chose des Indes et malheureusement, notre temps s'écoulait trop rapidement pour permettre d'interroger plus longuement le duc sur cette question.

« Mais je ne sais pas grand-chose de vous non plus, Altesse, même s’il est bien inconvenant de ma part de vous interroger. »

Elle reposa sa tasse de thé désormais vide sur la table basse et reposa sagement ses mains sur ses genoux. Ainsi donc elle évoquait un intérêt sincère pour sa personne et il cherchait lui aussi à mieux la connaître... Intérieurement, elle jubilait. Si, si, il fallait l'admettre. Toutefois, comme toute personne ayant des frères, la nature reprit rapidement ses droits et cette pensée lui tira un certain sourire taquin.

- Oh, intéressant... et si vous osiez défier les convenances en m'interrogeant tout de même, quelle question me poseriez-vous ?

Joueuse ? Elle l'était certes mais uniquement à des jeux qu'elle était en mesure de gagner. La princesse, comme toute princesse digne de ce nom d'ailleurs, était très mauvaise perdante. Excepté quand le jeu était fair-play.

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La journée des surprises
20 mai 1826 - Matin



Ambrose ne pouvait contre dire la jeune femme. L’amitié dans les hautes sphères de la société est une denrée rare et tout aussi précieuse dès lors. Jusqu’ici, Ambrose avait pu se trouver de vrais amis, notamment aux Indes, car n’étant pas présumé hériter, les gens se montraient sous leur véritable jour. Il ne cherchait à pas à s’allier sa présence pour avoir quelques services rendus par la suite, ou user de son influence. Désormais, il savait que toutes nouvelles possibilités d’amitié se devaient d’être étudiée et regardée dans le prisme du pragmatisme. Il conservait d’antan, ses bonnes amitiés, même s’il gagerait sans mal, que certains devraient être écarté, car pouvant à tout moment devenir de faux-frères. En tant que premier pair héréditaire d’Angleterre, avoir Norfolk comme ami était souvent mis de pair avec le pouvoir. Si son père avait usé de cela, ce n’était pas l’idée qu’Ambrose se faisait de sa vie ; pas comme cela que sa mère bien aimée l’avait éduqué. Même les propositions de mariage cacheraient sans doute des petits caractères illisibles pour s’attacher honneur et fortune. Des complots de scandales pourraient naître et il devait se méfier. Il se méfiait d’autant plus, qu’avec son physique particulier, persuadé d’être repoussant, il aurait du mal à croire en l’inclination sincère d’une jeune femme à son égard ; à moins d’en avoir le cœur net. « Je n’ai pas de mal ni à le croire, ni à l’imaginer, votre Altesse. Je dois moi-même faire attention à mes amis anciens, comme nouveau et mes fréquentations. Même si je ne suis pas de sang royale, la place qui est la mienne dans la hiérarchie anglaise est très peu enviable. Même si elle est enviée de beaucoup. Comme vous, mon titre ici est convoité, ainsi que ma richesse et le pouvoir qui est associé à ma position. J’aurais préféré être Duc de n’importe quel autre Duché que celui de Norfolk, mais je n’ai pas eu le choix. Tout comme vous. »

C’était là un constat des plus amers, mais non moins criant de vérité. En soi, il s’étonnait encore à ce jour, que son défunt père ne l’ai déshérité, tant il le trouvait incapable et repoussant. À qui devait-il cela ? Il ne le savait guère et préférant sans doute l’ignoré, jusqu’à ce que la curiosité le pique sans doute au vif, tel une abeille agacée. La légèreté revient dans la discussion, lorsque la princesse se prit au jeu de l’invité à tout de même l’interroger. Un mince sourire espiègle se dessina sur ses lèvres, avant d’être rappelé à l’ordre par l’annonce d’un domestique, quant au fait que les jeunes hommes s’amassaient dehors. Le temps imparti était écoulé. L’importun disparu, Ambrose posa à nouveau ses yeux foncés sur la demoiselle et se lança, s’étonnant d’être aussi joueur: « Je vous demanderai, qui est réellement Louise de Riquet-Chimay. Ses passions, ses rêves, ses envies… Mais je crains devoir attendre d’avoir cette réponse à un autre moment. Mon temps en votre compagnie s’est cruellement écoulé, votre Altesse. Je me dois de m’éclipser. »

Aussi se remit-il debout, pour saluer la princesse comme il se devait, afin de prendre congé dans les règles de l’art. « Je remercie votre Altesse pour ce moment en votre compagnie et votre hospitalité. J’aurais grand plaisir à vous revoir à l’avenir. » Et alors, qu’il s’en retournait vers la porte, il posa un regard sur la demoiselle, et avec un espoir inconnu, sortit une phrase qu’il ne pensait pas formuler en venant ici. « Puis-je, votre Altesse, vous demandez humblement, l’honneur d’être considéré à vos yeux, comme un prétendant potentiel à votre affection et si, elle est réciproque, un jour prétendre à votre main ? »



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« Je n’ai pas de mal ni à le croire, ni à l’imaginer, votre Altesse. Je dois moi-même faire attention à mes amis anciens, comme nouveau et mes fréquentations. Même si je ne suis pas de sang royale, la place qui est la mienne dans la hiérarchie anglaise est très peu enviable. Même si elle est enviée de beaucoup. Comme vous, mon titre ici est convoité, ainsi que ma richesse et le pouvoir qui est associé à ma position. J’aurais préféré être Duc de n’importe quel autre Duché que celui de Norfolk, mais je n’ai pas eu le choix. Tout comme vous. »
- Ainsi, nous ne pouvons que nous comprendre. Concluais-je sans omettre d'apporter à cette conversation des plus sérieuse un sourire grâcieux qui ne manquait pas de radoucir l'atmosphère.

Puis la conversation prenant un ton plus léger, je ne pus m'empêcher de remarquer le sourire espiègle de mon interlocuteur, visiblement heureux que nous jouions au même jeu.

« Je vous demanderai, qui est réellement Louise de Riquet-Chimay. Ses passions, ses rêves, ses envies… Mais je crains devoir attendre d’avoir cette réponse à un autre moment. Mon temps en votre compagnie s’est cruellement écoulé, votre Altesse. Je me dois de m’éclipser. »
- Cruellement c'est bien le mot. Dis-je plutôt dans un murmure mais dont la discrétion était somme toute relative de sorte que le duc de Norfolk pouvait parfaitement l'entendre.

Tout comme lui, je me relevais également, respectant la cruelle bienséance qui amenait cet échange à sa fin beaucoup trop tôt à mon goût. Je lui rendais son salut et le suivit du regard se diriger vers la sortie. J'aurais voulu pouvoir le retenir, rester un peu plus longtemps afin de pouvoir apprendre à mieux le connaître mais j'allais devoir me montrer patiente, ce qui n'était pas en soit mon fort. Nous aurons bien d'autres occasions de nous revoir.

« Je remercie votre Altesse pour ce moment en votre compagnie et votre hospitalité. J’aurais grand plaisir à vous revoir à l’avenir. »

- Croyez bien que tout le plaisir était pour moi votre Grâce. Il nous faut nous revoir en effet, je ne saurai remettre à trop tard cette réponse que je dois vous apporter désormais. Lui répondis-je avec un sourire complice.

Alors que je m'attendais à le voir ouvrir grand la porte, qui était jusque-là restée entrouverte, pour sortir, je fus la première surprise de le voir se retourner et me regarder. Je le sentais soudainement nerveux.

« Puis-je, votre Altesse, vous demandez humblement, l’honneur d’être considéré à vos yeux, comme un prétendant potentiel à votre affection et si, elle est réciproque, un jour prétendre à votre main ? »

Je fus la première surprise par ces paroles. Déjà que je ne m'attendais pas du tout à sa visite, jamais je ne me serai dit que cette conversation allait prendre ce tournant. Toutefois, c'est sans la moindre hésitation que je répondais bien sincèrement :

- Je serai ravie de vous considérer comme tel vôtre Grâce. Lui répondis-je, le rouge aux joues et tentant du mieux que je le pouvais de contenir ma joie ainsi que ce sourire béat qu'ont toutes les jeunes femmes recevant avec plaisir ce genre de marque d'affection. Tout mon corps était tendu sous l'effort et j'en étais venue à mordre l'intérieur de mes joues pour pouvoir rester calme. Mes effusions attendraient que cette porte se referme sur cet homme si mystérieux mais que j'avais tant de plaisir à découvrir.

Je réalisais à peine ce qu'il venait de se produire, suivant du regard la silhouette de mon visiteur surprise disparaître derrière la porte.

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