Peinture, thé et piano pour quatre mains

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Ambrose & Hannah

La chaleur est pour le moins étouffante en ce jour dans la belle ville de Londres. De sorte que les bonnes personnes ne devant pas travailler, hormis derrière leur bureau, préfèrent se terrer chez elles se rafraichissant comme ils le peuvent. Tout le monde n’a en effet pas rejoint la campagne et son climat un peu plus doux, grâce à mère nature s’y faisant plus présente que dans la capitale anglaise. Et Miss Hannah Brown fait partie de ces gens là, le joli diamant de la saison devant se rendre à certains rendez-vous et honorer certaines rencontres, elle ne rejoindra sa famille dans leur demeure de Norfolk qu'une fois ses devoirs accomplis. Cependant, aujourd’hui n’est pas une corvée pour la jeune femme, puisqu’elle se rend chez une amie, la première depuis son arrivée sur le sol des buveurs de thé. Et non pas l’un de ces vautours, qui tendent à rester dans son giron parce qu’elle a eu le malheur d’être nommée diamant par cette Miss Miranda. Maintenant qu’elle y pense, elle a grand hâte que les demoiselles se présentent bientôt à sa majesté, comme ça, cette histoire sera enfin derrière elle et les gens s'intéresseront au nouveau diamant. Bon courage à cette Miss.

Habillé en conséquence du fait des hautes températures qui accablent la ville, Hannah emprunte donc le véhicule de sa famille pour se rendre chez le Duc de Norfolk, afin qu’elle visite la jeune sœur de ce dernier. Miss Brown a eu le plaisir de rencontrer Miss Howard quelques temps après la Garden Party du roi de Prusse, dont l’américaine ne garde pas un souvenir impérissable. Il n’est en effet pas très amusant de faire une syncope au milieu de la foule. Toujours est-il que durant ce dîner bien agréable, comparativement à ceux auxquels elle a déjà pu assister, les deux jeunes femmes ont sympathisé et on commencé à échanger des lettres, à défaut de se voir de façon régulière. Toujours est-il qu'elles doivent prendre le thé, tout en croquant les jardins de Howard House, dont on dit qu’ils sont très beaux. Hannah a donc hâte de voir cela, mais surtout de passer un bon moment avec son amie.

En compagnie de sa gouvernante, car il était bien sûr hors de question de laisser Hannah seule à Londres. La jeune américaine se présente donc au majordome, avant de rejoindre Lindsay patientant dans les fameux jardins et bien équipés en matière de peintures, pinceaux et chevalets. Il est sûr qu’elles devraient pouvoir tirer quelque chose de très joli de tout cela. Une fois le plateau de thé installé et quelques gourmandises qui leur sont amenées, la matinée s’égraine tranquillement au rythme des rires et des babillages des deux jeunes femmes. Petit à petit les toiles se pare de multiples couleurs et l'on commence à deviner les beaux atours des jardins de la famille Howard.

— Votre tableau est si joli, commente Lindsay en observant la toile. Je ne suis pas sûr d’arriver à un tel niveau un jour.
— Il me faut bien excellé quelque part, la concurrence est si rude face à toutes ces belles anglaises si accomplies, répond Hannah avec un sourire bien trop grand pour être honnête.

La belle brune esquisse à son tour un sourire, comprenant la boutade. Non, aucune demoiselle n’est vraiment totalement accomplie, pas avec les critères actuels de la bonne société en tout cas. Posant son pinceau, la rousse se penche sur la toile de son amie et l’observe avec attention.

— Vous vous débrouillez bien Lindsay, je vous l’assure. La peinture est comme beaucoup d’autres disciplines vous savez, pour évoluer, il faut pratiquer.

Même si certaines personnes n’ont pas forcément ça dans le sang, la pratique est en effet une bonne chose, mais il faut aussi avoir une bonne dose de passion en plus. Alors que Miss Brown prodigue quelques conseils et appliquent quelques corrections à l'œuvre de la demoiselle, les deux jeunes femmes ont la surprise de voir arriver le Duc de Norfolk dans les jardins de sa propriété. En soit, ce n’est pas si étrange que cela, c’est juste que la petite dernière de la famille lui avait expliqué que son aîné ne serait pas présent, l’homme ayant beaucoup à faire. L’étonnement passé, Miss Howard se redresse, imité séant par Miss Brown, qui salue le Duc d’une révérence, toujours un peu maladroite, mais très naturel selon certains et certaines.

— Enchanté de vous rencontrer votre Grâce, dit Hannah après son introduction de la part de son amie.

Hannah avait déjà eu le loisir d’apercevoir de loin le Duc dans certaines réceptions et plus récemment durant la Garden Party de la Prusse, mais sans jamais lui avoir adressé la parole.  Et si avant sa rencontre avec Lindsay, elle l’avait trouvait assez froid d’apparence, depuis son amie lui avait dressé un portrait plus chaleureux de cet homme qui s'occupait si bien d’elle. Le lui faisant voir sous un autre angle.

— Vous avez vraiment de très beaux jardins, reprend t-elle après quelques secondes. Les rumeurs ont parfois du vrai et du bon.

Un début de conversation pour le moins anecdotique, mais il faut bien commencer quelque part. Après, Lindsay demande à son aîné ce qu’il pense de leur œuvre, mais si bien sûr il a un peu de temps à leur consacrer en homme si occupé qu’il est.



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Les jours depuis le décès du roi se succédaient tous semblables et pénibles aux yeux d’Ambrose, sur qui pesait de plus en plus le poids des responsabilités. D’abord le mariage royal de Wilhelm de Prusse avec Angélique d’Orléans. Les funérailles du roi ensuite et maintenant, il devait songer au couronnement du nouveau monarque anglais. Et cette chaleur étouffante, alors qu’il était confiné dans son bureau… Revoyant encore et toujours ce qui fût fait précédemment, pour refaire sans aucun doute les mêmes choses, mais sous un autre angle. L’héritier lui avait dit vouloir quelque chose de différent de feu son frère et en cela était un défi. Surtout si, on lui ajoutait un mariage royal en plus. Sa main dans son épaisse tignasse aile de corbeau, Ambrose s’empara de son verre de limonade de l’autre. La journée n’était pas assez entamée pour penser à l’alcool et de plus, il devait garder l’esprit clair… Demain, il avait réunion avec la plus part des pairs d’Angleterre, pour discuter de son plan. Avant de le faire validé à l’avenir par le nouveau roi. Le seul réconfort qu’il trouvait, c’est qu’il y verrait Arthur, son bon ami, et que le prince de Prusse avait juré de lui prêter son concours, en remerciement de ses services pour son mariage.

Lorsqu’il releva ses yeux chocolats de ses papiers, il les tourna vers la fenêtre et le soleil qui irradiait ses jardins. Ouvrant la fenêtre, il entendit les rires et les discussions de jeunes demoiselles, se rappelant en effet, que Lindsay avait fait venir en leur demeure, la jeune Hannah Brown pour une après-midi divertissante. Il n’y avait vu aucun mal, surtout qu’elle serait sous bonne surveillance et que sa mère ne tarderait pas à rentrer de sa sortie, elle aussi. Lorsqu’il regarda à nouveau le chantier qu’était devenu son bureau, Ambrose n’y tient plus. Il replia ses dossiers, avant de prendre la porte tout en remettant de l’ordre dans sa tenue, et de partir en direction des écuries. Durant un long moment, il se promena parmi ses chevaux, flattant l’un et l’autre, se rassurant et savourant la proximité de ces animaux qu’il affectionnait tant. Confiant souvent ses craintes et ses doutes à ceux qui sauront en toutes circonstances garder le secret.

Finalement, lorsque le maitre d’écurie passa la porte, le jeune Duc se résigna à quitter les lieux, retournant vers la maison en traversant les jardins, se délectant des odeurs des fleurs et des milles couleurs qui régnait là. Ces jardins… il y avait joué des heures enfants, mais les avait toujours détesté, parce que leur rigidité incarnait celle de l’esprit de son père. Pourtant, il les avait conservé en l’état, parce sa mère les adorait, bien qu’elle ait consentit à quelques arrangements à l’avenir. Heureusement d’ailleurs… Il parvient alors à la terrasse, y trouvant sa jeune sœur et sa compagnie du jour, la devenue célèbre malgré elle : Hannah Brown.
« Miss Brown, c’est un plaisir de vous rencontrer. Surtout en des circonstances plus opportunes que toutes les mondanités de Londres. » Lance-t-il avec amabilité, avant d’être accaparer par Lindsay qui, demande son avis. « Je vous remercie, je transmettrais le compliment à notre jardinier et à ma mère. Je dois admettre ne pas avoir la fibre végétale. » Continue-t-il avec ironie, mais non moins de sincérité, en observant les tableaux. « Très beau progrès, Lindsay, vraiment. » Dit-il avec affection à la jeune demoiselle. « Quant au vôtre, Miss Brown, il est splendide. La peinture est-elle une de vos passions ? » Ses yeux se posent sur le plateau de thé bien entamé. « Ne voudriez-vous pas quelque chose de plus frais à consommer, mesdemoiselles ? Avec cette chaleur, j’aurai du mal à boire du thé, sauf s’il est glacé. »



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Ambrose & Hannah

L’américaine ne peut que hocher la tête face aux propos du Duc, il est vrai qu’il est bien plus agréable de rencontrer du monde et de faire connaissance lorsqu’un dîner par exemple se fait en plus petit comité. Ou encore comme ici, lorsqu'on l’ont est convié à partager un thé, quelques potins et secrets en matière de peinture, il y a toujours moyen de voir des nouvelles personnes. Car les anglais adorent ça, se rendre visite aux uns et aux autres et si au début elle avait trouvé cela amusant. Elle doit bien dire que cela est une coutume qui permet de garder contact avec ses proches, mais aussi encore et toujours de découvrir des nouvelles personnes. Enfin, à petites doses tout de même, si Miss Brown est une jeune femme sociable, il n’en reste pas moins qu’elle apprécie parfois de se retrouver en tête à tête avec elle même.

— Oh ! Je dois bien avouer votre Grâce que je suis plutôt soulagée que le saison ce soit terminée, répond la jeune femme avec un sourire. Je ne pensais pas que les mondanités anglaises pouvaient être aussi… Sportives ? J’imagine qu’à chaque nouvelle saison, je me montrerais plus solide.

Oui, le mot éreintant serait sans doute plus juste pour évoquer, les bals, les dîners et autres lectures à rallonge que Hannah a dû subir ces derniers mois et avec le sourire s’il vous plaît. C’est certainement cela le plus fatiguant dans toute cette mascarade, devoir continuellement porter un masque et ne pouvoir laisser parler sa vraie personnalité. Oh oui, elle en effraierait plus d’un si les gentlemans anglais découvrent que Miss Brown est en vérité un genre de tornade rousse. Certains en ont déjà eu un petit avant-goût au damne de sa mère, ce qui expliquerait selon qu’elle ne fût pas encore mariée, mais ils étaient loin du compte.

— Je ne pense pas qu’il faille avoir la fibre végétale pour apprécier un joli jardin, votre Grâce, comme il n’est pas obligatoire d’avoir la fibre artistique pour admirer une belle statue.

De justesse, elle retient ensuite un sourire en pensant à sa pauvre mère qui ferait sans aucun doute une syncope, en l’entendant évoquer sa réflexion à un Duc. Ah ! Ce n’est pas faute d'essayer d’être dans la retenue pourtant, en tout cas, cela fait sourire son amie, qui se concentre ensuite sur son aîné. Sourire qui s’agrandit sur la faciès de la plus jeune du trio, lorsque son estimé frère lui fait part de son avis après avoir observé le tableau.

— Votre compliment me va droit au cœur Ambrose, répond la jeune fille toujours aussi souriante. Je vais continuer de pratiquer assidûment, c’est important la pratique.

Lindsay jette un coup d'œil à son amie, qui comprend très bien la référence à ses mots sur la façon de progresser dans une discipline quelle qu'elle soit. Se retenant de rouler des yeux en riant, Hannah tourne plutôt la tête vers le Duc qui commente également son œuvre.

— Merci beaucoup votre Grâce et oui la peinture et l’une de mes passions, en d’autres circonstances j’aurais aimé en faire mon métier je crois.

C’est-à-dire, si elle n’avait pas été une femme et qu’elle ne devait pas se marier pour des histoires sde convenances. Norfolk leur propose ensuite de boire quelque chose d’autre que du thé chaud, il est vrai que par cette chaleur, un peu de fraîcheur ne leur fera pas de mal.

— En voilà une riche idée, vous avez vraiment bien fait de venir nous rendre visite Ambrose.

Lindsay attrape le bras de son amie et l’entraine à l’intérieur de la belle demeure, le Duc les suit de près, afin de demander une boisson désaltérante.



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Ambrose esquissa un sourire aimable et empli de compassion à la jeune américaine. S’il était né dans ce pays, s’il avait appris les us et les coutumes à respecter, dont la très célèbre étiquette anglaise, son cœur cependant appartenait désormais aux Indes, dont il s’était amouraché lors de son exil volontaire. Il se sentait trop souvent de trop dans ce pays, qui le forçait à être autre chose que lui-même depuis bien trop longtemps. Hélas, il n’y avait plus guère d’échappatoire pour Ambrose, désormais devenu Duc de Norfolk, avait toutes les responsabilités allant avec. Dès lors, il ne prenait pas ombrage du caractère légèrement effronté de la demoiselle Américaine, se disant que cela faisait partie de son charme exotique. Norfolk savait qu’elle avait été le centre de l’intérêt de beaucoup ; sujet d’une curiosité maladive et mal placée. Comme un animal de foire en quelque sorte, chose qu’il connaissait pour le vivre. Il n’avait jamais été acteur de la bonne société avant la mort de son père, il faisait donc pareillement office d’animal étrange, en plus d’être un parti à attraper dans un filet, pour le pouvoir, la richesse… bref. « Comme je vous comprends… » Dit-il alors à mi-voix, tout aussi soulagé que la demoiselle, de ne plus devoir subir les présentations des mères et leurs filles à marier. « Je l’espère pour vous, en effet. Je suppose que c’est une habitude à prendre. » Bien qu’il doutât dans le fond, qu’on s’y habitude un jour.

La remarque était assez effrontée, mais elle tira au grand brun, un sourire amusé et amical. N’étant pas le genre de personnage aussi coincé, qu’on veuille bien le dire, le jeune Duc avait de l’humour et une bonne dose d’auto-dérision également. « Certes, mais je crois qu’il en faut pour se projeter dans la construction d’un jardin. Je confonds déjà les azalées et les ellébores… Je laisse donc le choix des plantes à ceux qui en ont les compétences. Tout comme la peinture. » Conclut-t-il en reposant à nouveau ses yeux sur les toiles en cours de création. Non, vous ne verrez jamais Ambrose avec un pinceau en main… Préférant de loin la plume et l’encre, le papier à musique ou le papier tout court. Ses yeux bruns si foncés, qu’ils pouvaient paraitre noir, se posèrent sur Lindsay, puis sur Hannah, comprenant que des non-dits vivaient sous cette dernière tirade. Il appréciait, que sa jeune sœur se trouvât une amie dans ce monde, qui ne serait tendre ni avec elles, ni avec lui. D’autant plus, que feu leur père avait expressément exigé que Lady Lindsay fasse promptement sa saison au printemps 1827. Le temps de l’innocence et de la simplicité s’en irait bien vite.

Ce monde qui veut que les femmes n’aient pas de métier le laissait souvent circonspect. Notons toutefois, que si Ambrose avait eu son mot à dire, il ne serait pas Duc, mais écrivain ou pianiste… Il comprenait un peu, ce que Hannah voulait dire. Fallait-il cependant renoncer à un rêve aussi cher. « Je ne pense pas qu’il faille enterrer cette idée pour autant. Certes, vous ne pourrez pas exercer comme vous le souhaiter, mais … il y a des hommes dans ce monde capable d’entendre que leur épouse veuille faire autre chose, que donner des héritiers, servir leurs intérêts et gérer des biens. Pourquoi n’existerait-il pas un homme, capable de vous soutenir dans votre envie de peindre ? » Sans compter les revenus que cela rapporterait en plus des rentes terriennes. C’était peut-être utopique, mais il faisait après tout partie de ces hommes-là. Même s’il n’irait certes pas courtiser l’Américaine, car son esprit était accaparé par une tout autre jeune femme.

Suivant les deux jeunes femmes dans la fraicheur du salon, Ambrose fait alors demander quelques rafraîchissements salvateurs pour tout le monde. Il se pose alors sur son fauteuil face aux jeunes demoiselles, en silence dans un premier temps, avant de reprendre la parole. « Je n’ai guère eu l’occasion de beaucoup vous côtoyer cette saison, Miss Brown, j’en sais donc bien peu sur vous. Je me doute que vous en avez assez des questions sur votre pays d’origine. Je ne vous en poserais donc pas, mais dites-m’en plus sur vous, voulez-vous ? J’aime à connaître les amies de Lindsay. »


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Ambrose & Hannah

“Comme je vous comprends”.  Cette simple phrase pourtant si vrai, résonne fortement aux oreilles de l’américaine, ajoutant à cela que la personne qui vient de la prononcer sait de quoi il s’agit. Ce n’est pas juste des mots lancés dans une veine tentative de réconfort ou de soutien. Il la comprend, parce que lui aussi vit à peu de chose près la même chose. Bien sûr, c’est plus officieux qu’officiel, mais Miss Miranda n’avait t-elle pas qualifié le Norfolk de diamant masculin dans l’une de ses chroniques. Ajouté à cela qu’il fait partie d’une famille aussi ancienne que influente, que son titre pèse dans la balance et qu’il a un physique dés plus atypique. Pas le genre que l’on voit tous les jours en tout cas. Forcément il attire les regards, la curiosité et les convoitises. Il est sûr que la prochaine Duchesse de Norfolk aura autant de pouvoir que de richesse. Hannah n’en est absolument pas au même niveau que le gentil ténébreux, mais elle attire cependant pour d’autres raisons. Alors oui, elle n’a pas honte de dire en rougissant, qu’elle est soulagée que cette saison se soit terminée prématurément. Et si elle pouvait éviter de participer à la suivante, elle en serait fort aise.

— Ce n’est pas comme si j’avais le choix, répond t-elle non sans sérieux.

Comme retourner aux Etats-Unis n’est plus à l’ordre du jour, la jolie rousse va en effet devoir s’habituer aux bals et autres mondanités à venir et surtout garder un moral d’acier. Les dîners et les diverses festivités initiées par la noblesse anglaise sont souvent des nids à vipères. Rien de bien réjouissant en somme. Car même lorsqu’elle sera mariée, elle ne pourra vraiment échapper à cela, c’est à vous en donner le tournis quelque part. Hannah esquisse ensuite un sourire, malgré son effronterie, Ambrose de Norfolk ne semble pas s’être sentit froissé, au contraire, il s'en est plutôt amusé. Voilà un homme surprenant, dans le bon sens du terme.

— Voyons donc le côté positif de la chose votre Grâce, même si vous les confondez au moins savez vous que les azalées et les hellébores sont des fleurs.

Par cela, elle sous-entend que certains hommes ne sauraient même pas qu’il s’agit de végétaux.

— Mais j’en conviens, chacun son domaine d’expertise.

Hannah finit par confier que si elle avait pu, elle aurait surement fait de son métier, c’est-à-dire que si elle n’avait pas une jeune femme à marier, mais une jeune homme sans doute qu’elle serait devenu peintre. C’est même sûr. Hélas, la rousse n’était pas née avec le bon genre et à défaut d’avoir un métier bien à elle, la jeune femme avait moult passion qui pouvait occuper ses journées en plus des mondanités en tout genre. Elle relève ensuite ses billes vertes sur sa Grâce le Duc, qui semble rapidement avoir compris ou elle venait en venir avec son sous-entendu. Un homme vif d’esprit, il est sûr que certains n’auraient pas cherché à aller plus loin que le bout de leur nez. En attendant, les propos du gentil ténébreux la plongent quelques instants dans une intense réflexion. Il est vrai que si elle le souhaite vraiment et en se débrouillant, elle pourra vendre ses toiles sous un pseudo, idée qui lui a souvent effleuré l’esprit, mais sans oser le mettre à exécution. Son père n’y aurait pas vu de problème, hélas une fois qu’elle aurait été mariée elle devrait en parler à son époux et il n’est pas sûr que son futur compagnon soit aussi ouvert d’esprit que le patriarche Brown.

— Ce genre d’homme ne doit hélas pas courir les rues votre Grâce. J’en ai rencontré assez durant les bals et dîners pour avoir un bref aperçu de la vie qui m’attendait en épousant l’un ou l’autre de ces gentilshommes.

Hannah ne va pas plus loin dans son propos, mais ça n’avait rien de glorieux. L’image du Comte Spencer lui vient en tête, mais il est si rigide qu’elle est à peu près sûr que lui aussi lui refuserais cette fantaisie. Si elle tombe sur un homme comme vient de le décrire si bien le Norfolk, elle aura beaucoup de chance. Hélas, plus les choses avancent et plus elle voit le mariage comme une cage dont la porte grande ouverte lui semble de plus en plus proche. Fichtre ! Mais loin de perdre son sourire, Miss Brown suit son amie dans la fraîcheur du salon, prenant place sur un élégant sofa. Le Duc demande alors des rafraîchissements et après quelques instants reprend la parole.  

— Il est vrai votre Grâce que, même si j’adore mon Connecticut natal, il devient un peu éreintant d’en parler encore et encore, répond t-elle en souriant. Hé bien en dehors de la peinture j’aime aussi dessiner, j’apprécie le chant , je joue également du piano et depuis peu je m'intéresse à la botanique, bien que je manque d’un peu de pratique. J’ai un caractère assez fort que j’ai parfois du mal à réprimer et j’ai parfois du mal à ne pas donner mon avis comme je l’entends. Comme vous avez pu le constater.

L’américaine esquisse un sourire, certains jeunes hommes qu’elle a eu l’occasion de rencontrer ont été parfois grandement décontenancés par sa façon d’être.

— Puis-je donc me permettre de vous retourner la question votre Grâce ? Pouvez-vous m’en dire plus sur vous, je dois dire que vous attisez ma curiosité.
Rien de romantique, elle est juste sincèrement intéressée par qui il est.



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Là était un triste constat. Ils n’avaient aucun le choix. Ni Hannah, ni Lindsay, ni même lui-même. Ils subiraient l’étiquette et la société londonienne, comme le cheval supporte de tirer la charrette. Ils vivraient ses sautes d’humeurs et ses changements d’idées, jusqu’à ce que leur temps sur cette terre soit écoulé et épuisé. Lui qui se satisfaisait de la simplicité de sa vie aux Indes, de sa saveur épicée et de sa vision colorée, vivrait dans la grisaille morose de l’Angleterre. Elle, elle serait à jamais attaché à ce même pays, dont le sien avait eu tant de mal à se détacher. Triste sort, vraiment. Toutefois, Ambrose n’épilogua pas sur ce sujet, sur lequel ils semblaient être d’accord. Sujet qui sans doute dû refroidir Lindsay qui n’avait pas encore été jetée dans la fosse aux lions. Cela ne tarderait plus cependant.

Norfolk sourit plus largement à la remarque piquante, mais non moins pertinente, de Miss Brown. Oui, il faisait partie des gens cultivés sans aucun doute. N’ayant pas le poids de l’héritage et surtout l’amour du père, on l’avait envoyé usé ses pantalons sur les bancs de prestigieuses écoles et il en avait profité. Il n’aimait en rien les jeux de guerre, préférant cultivé son intellect et sa sensibilité artistique. Même si la botanique n’avait pas sa préférence, il en avait les bases et pouvait les mettre à profit, si le cœur lui en disait. Il ne lui en disait rien cependant, car le ramenant à de trop amer souvenir. Comme la nuit d’orage, qu’il passa au milieu du parterre central d’Arundel Castle, pour le sevrer de sa peur de cette météo criante ; comme la fois où pour toutes fautes sur le noms d’une fleur, son père abattait une règle en bois sur ses doigts d’enfants. Il ne haïssait pourtant pas les plantes, mais il n’avait aucun amour pours elles dès lors.

Ambrose avait alors avancé, que dans ce monde, il y avait des hommes ouverts d’esprit ; capable d’entendre et de comprendre les envies de plus des femmes. Lui, entre autre évidemment, mais il n’avait aucun mérite à le dire à la demoiselle, car cela serait mal interpréter. Néanmoins, il comprit avec tristesse qu’elle avait raison. Ils étaient rares. Horriblement rare. « Certains, Miss Brown, sont plus ouvert dans leur privé, qu’en public. Je dois d’ailleurs en être le meilleur exemple. Pour la bonne société, je suis un être froid, triste, hautain et rigide. En plus d’être repoussant. Trouvez-vous, en me parlant ici, que je sois un si sombre personnage ? Peut-être serez-vous un jour surprise par l’un d’eux. Du moins, je ne pus que sincèrement l’espérer pour vous, Miss. » Et cela était sincère. Ambrose n’était pas homme à souhaiter le malheur d’autrui. Surtout quand cette personne était sympathique ; surtout parce qu’il en connaissait un rayon sur le malheur et qu’il ne voulait ça pour personne. Raison pour laquelle, il se refusait d’être haïssable pour sa sœur et lui tenir rancune pour quelque chose qu’elle n’avait pas fait.

Dans la fraicheur du salon, le jeune Norfolk se posa avec ses demoiselles, entamant une conversation plus formelle, mais non moins agréable. Sa curiosité envers la jeune rousse était sincère et amicale. Et puis, il s’assurait également, que les fréquentations de sa cadette étaient aussi bonnes, qu’appréciables. Il écouta avec attention, tout en buvant un peu de son rafraichissement servit, les dires de la demoiselle. Des passions fort variées et diverses. « J’ai pu remarquer en effet. » S’amusa-t-il alors avant de reposer son verre. « Pas que cela soit un défaut, de mon point de vue. » Qui n’était sans doute que peu partager par la gente masculine de la bonne société. « Ma foi, qu’il y a-t-il à dire… » Soupira-t-il avant de réfléchir, ne s’attendant pas à être interroger en retour. « Je voue une véritable passion au piano et la musique en général, ainsi qu’aux chevaux que j’élève. Je m’adapte assez mal au climat Londonien, car j’ai longtemps vécu aux Indes. Je trouve qu’une tête bien faites est plus louable, qu’une beauté vide. En cela, j’espère pourvoir à armés ma jeune sœur pour l’avenir. » Il échangea un sourire avec la demoiselle susmentionné. « Je diffère sans doute par trop des gentlemen de la société… Mais je me dois de m’y fondre. Tout comme vous, Miss Brown, malheureusement pour nous. » Il quitta son siège luxueux pour rejoindre le piano, dont il parcouru les touches du bout des doigts, avec amour et passion. « Me feriez-vous, Miss Brown, l’honneur de joué un morceau à quatre mains avec moi ? »

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Ambrose & Hannah

Certains jours, l’idée lui effleure l’esprit qu’elle pourrait sans doute prendre la clé des champs, en emportant avec elle quelques affaires et des bijoux qu’elle pourrait vendre pour ne pas se retrouver sans le sou. Puis elle réfléchit et se fait la réflexion que sa famille lui manquerait énormément, certes, elle n’est pas ravie qu’ils souhaitent la marier, mais elle sait très bien qu’ils font cela pour lui donner un avenir et qu’elle ne se retrouve pas seule dans le vaste monde. Même aux Etats-Unis ils auraient très certainement chercher à lui trouver un époux, certes, la jolie rousse aurait pu le choisir, mais sa liberté ce serait arrêté là. Les dés sont jetés pour elle maintenant, son avenir pour elle va sans doute se résumer à être femme d’un quelconque noble, quoique, vu comme cela est parti, ce sera très certainement le Comte moustachu. Toujours est-il que Hannah devra gérer la maisonnée, les dîners, les bals et autres mondanités, mais surtout assurer la lignée de son futur mari. Un peu triste quand on y pense. Et à la la remarque du Duc comme quoi elle pourrait peut-être tomber sur un homme ouvert d'esprit, en la laissant peindre et vendre ses tableaux, la jeune américaine ne peux répondre que de façon pour le moins acerbe. Car des hommes qu’elle a pu rencontrer au gré de sa vie sur le sol anglais, aucun n’avait l’air d’être capable de comprendre les envies d’une femme, pire encore, elle doute fortement qu’ils en aient envie.

— Vous avez sans doute raison Votre Grâce, mais il n’est pas toujours aisé de pouvoir voir ces messieurs dans leur sphère privée et quand on y parvient il est souvent trop tard pour pouvoir faire demi-tour.

Bien sûr par ses mots, elle fait référence ni plus, ni moins qu’au mariage. Si elle a pu rencontrer le Duc de Norfolk dans son intimité, c’est juste parce qu’elle a la chance d’être amie avec sa sœur Lindsay. Alors, si elle doit faire amie-amie avec toutes les sœurs d’angleterre pour rencontrer leur frère, elle n’est pas prête de se marier. Ça pourrait être un bon plan quelque part, bien qu’elle doute fortement que ses parents la laissent faire.

— Allons Votre Grâce ne soyez pas si dur avec vous mêmes, vous n’êtes pas repoussant, vous avez au contraire un charme singulier, il faut juste avoir l'œil pour le remarquer, répond Hannah avec gentillesse et sincérité. Si vous voulez mon avis, la bonne société ne l’est pas tant que ça lorsque l’on creuse un peu. Mais je crois comprendre ou vous voulez en venir, je suis peut-être aller vite en besogne avec certains de ces gentlemans en les jugeant hâtivement. Quoique, je pense pas réviser mon jugement pour certains…

La jeune femme esquisse un sourire malicieux avant de reprendre.

— Mais tout comme vous, j’espère de tout coeur que ma bonne étoile sera avec moi lorsque je me marierai et il en va de même pour vous Votre Grâce. Je vous souhaite de trouver un femme qui vous aimera de tout votre être, vous êtes une belle personne.

La conversation se poursuit ensuite dans la fraîcheur du salon, plutôt bienvenue après la chaleur étouffante régnant en  extérieur et avec une boisson douce, sucrée et pleine de fraîcheur, c’est encore mieux. Hannah en vient à parler d’elle, des choses qu’elle apprécie, mais aussi de sa personnalité pour le moins volcanique par moment, ce que le Duc a très bien remarqué.

— Oh ? Décidément vous êtes un homme à part, dit-elle en riant. Mes parents et la plupart des hommes ne seraient pas d’accord avec vos propos, je devrais me montrer selon eux plus… Timorée ?

Qu’on se le dise, ce n’est pas près d’arriver. Elle pose ensuite la même question au Norfolk, sincèrement curieuse d’en découvrir plus sur cet homme, qu’elle trouve bien en avance sur son temps au sujet des femmes. La jolie rousse en découvre ensuite un peu plus et elle est plus que ravie d’apprendre que le Duc soit passionné par la musique, jouant tout comme elle au piano.

— Vous avez des activités très saines Votre Grâce, qui nourrissent autant le corps que la tête, en tout cas, il me semble que votre sœur est déjà bien armée, répond Hannah en échangeant également un sourire avec son amie. Hélas, j’imagine que nous ne sommes pas nés à la bonne époque.

La rousse suivit des yeux le noble anglais, qui rejoignit tranquillement un beau piano se trouvant dans un coin du salon. Puis après en avoir effleuré les touches, il se tourna vers elle pour lui proposer qu’ils jouent ensemble et ça, il ne faut pas lui dire deux fois.

— Avec joie Votre Grâce, répond t-elle en se levant à son tour pour le rejoindre. Avez-vous une mélodie en tête ?



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La jeune américaine marquait là un point. Les hommes de Londres, surtout de la noblesse, ne se laissaient pas approcher facilement dans leur sphère privée. C’est après tout ce que voulait l’étiquette. Et puis, même lorsqu’on avait la chance de pouvoir avoir accès à cette partie de leur vie, pour une jeune fille, il fallait se tenir correctement, sous peine d’être rabrouée par son chaperon. D’ailleurs, Ambrose risqua un regard vers la personne veillant sur Hannah. Un vrai cerbère qui, malgré tout, désapprouvait le comportement de la jeune femme, mais se taisait dès lors que le Duc ne se formalisait de rien. Elle devait bouillir intérieurement cependant. Pour elle non plus, cela ne devait pas être amusant, de devoir surveiller la conduite des jeunes débutantes et elles se réjouissaient sans doute deux fois plus, du jour du mariage, où elles cesseraient de devoir tout surveiller. Bien que cela signifiait souvent de devoir quitter amis et collègue de travail, pour s’en aller rejoindre l’équipe de domestique de l’époux. Point une mince affaire donc. « En effet. Toutefois, je puis en dire de même des jeunes filles. Vous êtes de trésor si jalousement gardé, qu’il est parfois impossible de réellement vous connaître, avant qu’il ne soit trop tard. » Un sourire de connivence se dessina alors sur ses lèvres.

Les paroles qui suivirent lui réchauffèrent le cœur, mais Ambrose ne pouvait exactement les croire. Après tout, on lui avait inculquer sa laideur à coup de ceinture et de matraquage psychologique, que jusqu’à la fin de ses jours, il croirait à cela. À jamais, il espérerait et prierait pour que ses futurs enfants ne soit atteint du même mal, afin de ne jamais souffrir de moquerie. C’était là un tableau, sur lequel l’ancien Duc de Norfolk avait gagné. Il avait réussi à outre passé le fait qu’il lui ai toujours dit qu’il était inutile, parce qu’il avait un intellect développé. Mais son père n’avait pas été le seul à se moquer de son physique atypique et ainsi, il était persuadé d’être un être quasiment informe. « Parfois, un jugement trop sévère peu amener une bonne surprise, après tout. J’ai envie de conclure en vous disant, que nous verrons ce que l’avenir nous réservera à chacun. Puisse Dieu avoir seulement pitié de nos âmes, rien qu’un peu. »

Un homme à part. Peut-être l’était-il ou peut-être avait-il uniquement trop cultivé la philosophie, l’histoire et la moral. Il ne s’avancerait pas sur la raison pour laquelle, il ne voulait pas croire les femmes inférieurs aux hommes, comme le reste de la société. Sa mère l’avait élevée, plus que son père, et il aimait cette dernière, autant qu’il la respectait. Elle avait souffert du joug de son époux, et avait souffert pour ses fils. En soi, il n’y avait pour lui, pas femme plus louable sur Terre, que sa très chère mère. « Si vous étiez plus timorée, cela ne vous siérait guère, Miss Brown. Où serait l’exotisme qui fait votre charme ? » Ironisa-t-il. Mais après tout, n’était-ce pas cela aussi, qui rendait l’américaine attrayante ? L’Amérique, cet enfant libéré du joug d’un père trop sévère, n’était-elle pas personnifié dans le volcan roux en face de lui ? Cherchant elle aussi, la liberté.

Devant son piano, Ambrose laissa un temps son esprit vagabondé dans un monde de note ; de noires et de blanches. Puis, il revient au réel et posa ses mires foncées sur Miss Brown. « Je crains qu’aucun de nous ici, ne soit né à la bonne époque. » Conclut-t-il avant de s’asseoir sur le tabouret capitonné. « Oh, je pensais à Mozart. La petite musique de nuit, pour être exacte. J’affectionne énormément ce compositeur. Un génie et un précurseur. »


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Ambrose & Hannah

Coulant un regard pas franchement discret vers son chaperon, Miss Brown ne peut qu’abonder dans le sens du Duc. Difficile en effet pour ces messieurs de pouvoir approcher certaines demoiselles, tant elles sont bien gardées par leur dragon, ou leur cerbère, c’est au choix. Et dans ses conditions, apprendre à faire connaissance relève parfois de l’exploit, bien que selon la rousse, l’idée même d’avoir un chaperon, qu’il soit une fée ou un Troll, peut freiner les possibilités d’apprendre à se connaître. Si elle comprend que c’est une façon comme une autre de garder la pureté des jeunes femmes jusqu'à leur mariage, bien que certain parvienne à déjouer la vigilance de leur gardienne. Cela limite grandement la création d’un vrai lien, voire même d’une intimité sans qu’elle ne soit forcément physique. En vérité et toujours selon sa réflexion, il conviendrait de laisser un peu plus de liberté aux jeunes gens, être accompagné par leur chaperon oui bien sûr, mais sans forcément que la débutante ou le débutant ne soit suivi à la trace. Mais allez expliquer cela à la bonne société anglaise, on risquerait au mieux de lui rire au nez, au pire de lui faire les gros yeux. Revenant sur le Duc, l'américaine esquisse un sourire.

— Je crains hélas que ce modèle de rencontre n’évolue pas de si tôt, un peu de liberté serait sans doute la bienvenue, mais cela pourrait mettre en péril la vertu de ses demoiselles. Nous sommes si facilement manipulables.

C’est ironique bien sûr, toutes les demoiselles ne sont pas de blanches pervenches et tous les messieurs de fieffé filous. Il faut de tout pour faire un monde suppose t-elle. Le Duc de Norfolk pose ensuite un jugement bien sévère sur sa personne et l’américaine se demande bien pourquoi. Est-il dur avec lui-même comme une façon de ne pas se relâcher, ? Ou de tomber dans les travers de quelques gentlemans, à savoir la suffisance à l’extrême, ou encore l'orgueil exacerbé ? Difficile à dire, ne le connaissant pas plus que cela, elle peut émettre des hypothèses en étant très certainement loin de la vérité. Pour autant, elle ne peut qu’aller contre cet avis, il a physique atypique certes, mais il n’en reste pas moins un homme charmant à regarder, puis à écouter lorsqu'on se donne la peine de venir lui parler, si tenté qu’on en été invité. L’étiquette, toujours l’étiquette.
 
— Voilà des paroles bien sages. A notre prochaine rencontre, je vous propose que nous fassions un point sur tout cela et voir si ça a évolué depuis lors. Comme vous venez de le dire, peut-être bien que nous aurons des belles surprises à partager

A nouveau elle rit face aux propos du noble anglais, ce qui fait lever un sourcil à son chaperon, avant qu’elle ne se renfrogne en regardant ailleurs. Sans doute doit-elle la trouver bien sotte à glousser comme une dinde, mais qu’importe.

— C’est sûrement le meilleur compliment que j’ai reçu depuis mon arrivée sur le sol anglais, mais méfiance Votre Grâce, répondit Miss Brown avec un sourire de conspiratrice. Je vais continuer à cultiver mon exotisme et si l’on me rabroue à ce propos, je dirais sans honte que c’est de votre faute pour m’avoir complimenté de la sorte.

Hochant simplement la tête à la conclusion du Duc de Norfolk, Hannah le rejoint ensuite devant son piano après qu’il lui eut proposé qu’ils en jouent ensemble.

— Oh très bon choix, j’apprécie beaucoup ce morceau, il est très dynamique.

Bien élevé malgré ce que l’on pourrait croire, Hannah attend sagement que le Duc l’ait invité à prendre place à ses côtés, avant de s'asseoir sur le banc face à l'instrument. Hannah laisse ses doigts virevolter sur quelques touches afin d’en tester les notes, mais il s'avère bien vite que le piano de la famille Norfolk est admirablement bien entretenu.

— J'attends votre signal de départ Votre Grâce.

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Il y avait effectivement peu de chance, que la société évolue avant un bon moment et, l’utopie de ces paroles se suspendrait dans les airs, avec le regard réprobateur du chaperon de Miss Brown. Il est vrai, que l’on pouvait craindre pour la vertu des demoiselles, car tous les gentlemen ne le sont pas tant en vérité. Mais comme il y a de fieffé gredins, il existe des oies moins blanches que d’autres et par conséquent, des hommes d’honneur et des jeunes femmes à la vertu irréprochable. Il est dommage que les erreurs d’une minorité impactassent la majorité, mais c’était ainsi, et Ambrose n’avait pas le cœur assez politique pour tenter de changer les choses à ce point. De toute façon, cela ne passerait guère et on se moquerait de son esprit ‘révolutionnaire’, qui ne le fut pas tant à vrai dire. « Oui, et nous sommes nous, messieurs, toujours si prompt à vous manipuler pour vous faire sombrer dans de sombres abysses. J’avais oublié ce détail. Que de vil goujat nous sommes tous. » Ironisa-t-il sans se soucier des pensées du chaperon de miss Brown. Personne n’avait assez de poids ici, face à son titre, pour tenter de lui faire une quelconque remarque là-dessus. Et de plus, il était sous son propre toit.

Le Duc était sévère envers lui-même, mais cela ne l’empêchait pas d’espérer, parfois, qu’il puisse se trouver une épouse, qui saurait l’apprécier – voir l’aimer-, pour ses qualités en se moquant de son physique si étrange. Il pensa un instant à la princesse de Chimay, avec laquelle, il eût la hardiesse d’oser lui demander la permission de lui faire la cour. Il avait contenu sa joie débordante, lorsqu’elle avait accepté, avant de tenter de se raisonner, en se disant qu’elle avait accepté par politesse. Mais rien, dans les yeux de Louise n’avait permis de croire cela, alors utopiquement, il se dit qu’elle l’appréciait vraiment et son âme s’était allégée. La sagesse semblait également s’écouler dans les paroles de l’américaine et, même si cela pouvait surprendre, il trouvait que Miss Brown avait réellement tout d’un diamant. L’exotisme, l’aplomb, l’effronterie, mais une pointe de sagesse. Véritablement, elle méritait d’être connu et pas seulement admirer comme un joli bibelot. « Ce sera avec plaisir, Miss Brown, que je vous inviterais à nouveau en ces lieux ou, pourquoi pas, pour une autre occasion. Je suis sûr que cela plaira à ma sœur de vous revoir. » À ses mots, il posa un regard aimant à sa jeune sœur, qui souriait devant la connivence entre lui et son amie.

Un sourire quelque peu espiègle se dessina sur les lèvres de Norfolk, et plus encore dans ses yeux, lorsqu’il remarqua que le chaperon désapprouvait grandement ce qui se produisait. Désapprouver donc, madame, se dit-il. « Je vous en prie, faites donc. Personne n’osera plus jamais vous rabrouer ensuite, car la parole du Duc de Norfolk est presque aussi sainte que celle de sa Majesté. Toutefois, on risquerait de vouloir vous inviter plus encore, afin d’entrer dans mes bonnes grâces, s’ils se plaisent à croire que nous sommes amis. » Ne le devenaient-ils pas un peu, en vérité ? Cela ne déplairait pas à sa grâce, le duc.

Si fait, ils étaient désormais au piano et il invita la jeune femme à prendre place à ses côtés, respectant toutefois une distance bienséante. Quelquefois que le cerbère oserait seulement émettre son avis ou une critique. « Serons-nous à la hauteur, Miss Brown, de l’oreille acéré de ma sœur ? » S’amusa-t-il en jetant un regard à sa sœur, puis à la jeune rousse. « Eh bien, tentons de l’être. Allons-y, Miss. » Et il lança les hostilités, laissant ses doigts parcourir les touches du piano qu’il connaissait tant ; laissant les notes et les sons faire leur chemin dans son corps et son âme. Ce faisant, il observait la légèreté et l’application de l’américaine.


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Ambrose & Hannah

Il est plus que sûr que le chaperon de Miss Brown doit être actuellement en train de frôler la crise cardiaque, car elle doit juger que l’échange entre le Duc et la bourgeoise américaine ne doit pas être de bon ton. Il y a également de forte chance que cela revienne aux oreilles de sa mère, autant les mots que les gestes, même si pour le dernier point, l'aînée de la famille n’a pas fait un seul faux pas selon elle. De toute façon, il y a peu de chance que Mrs Brown en vienne à la rabrouer, elle était très heureuse que sa fille soit invitée chez le Duc de Norfolk, fait qu’elle va très certainement relater avec délectation au prochain dîner mondain auquel elle participera.  De plus, tant que le Norfolk ne la remet pas à sa place ou ne semble pas montrer d'inconfort face à la rousse, pourquoi devrait elle chasser le naturel ? Ce qui serait peine perdu dans le fond, l’adage dit bien, chassé le naturel, il revient au galop et cela est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de Miss Hannah Hope Brown. Alors le chaperon peut vociférer autant qu’elle le veut, ça ne changera rien à la situation. Hannah se met donc à rire face à la réponse du brun, mais pas le genre de rire qui conviendrait, celui doux, délicat et discret des jeunes femmes bien élevées. Certes, celui de l’américaine est un peu plus tonitruant diront certains, cependant son visage devient tellement solaire qu’on pourrait presque en oublier cette tard. Si tenté que rire sans se retenir en soit vraiment une. Elle fera toujours du bruit Hannah, plus on tente de la museler, plus son comportement sera éclatant.

— Je ne suis on ne peut plus d’accord avec vous Votre Grâce, rétorque-t-elle en agitant l’index, mais sans se départir de son sourire en coin. Il n’y a aucun homme pour rattraper l’autre, voilà un tableau des plus tristes.

En tout cas, le diamant de la saison est bien heureux d’avoir accepté cette invitation, déjà parce qu’elle peut passer du temps avec son amie Lindsay, mais aussi parce qu’elle a découvert le duc de Norfolk sous un autre jour. Peut-être qu’il peut sembler être un homme assez triste de prime abord, mais lorsqu’on prend la peine de prendre du temps pour lui, on se rend compte qu’il a l’âme lumineuse. C’est sans doute pour cela qu’elle lui propose, mine de rien, qu’ils se rencontrent à nouveau pour elle l'espère, un échange aussi délicieux que ce qu’ils viennent d’avoir.

— Plaisir partager Votre Grâce, je serais ravie de vous rencontrer à nouveau pour une autre occasion et de passer du temps avec votre sœur.

Hannah tourne la tête vers son amie, qui semble plus qu’enchantée de voir que la rousse s’entend bien avec son frère aîné. A la bonne heure, si Hannah doit revenir chez les Norfolk, l’ambiance sera plus douce et sympathique si elle apprécie ces lieux. A nouveau elle rit devant les répliques de l’anglais. Quel bagout !

— Je prends cela en bonne alors et préciserais bien à qui veut l’entendre que je ne puis être rabroué puisque Votre Grâce est un demi Saint.

Un petit toussotement agacé du chaperon lui fait dire qu’elle devrait sûrement se montrer plus mesurée, mais elle prend le parti de faire comme si elle n’avait pas entendu.

— Dans ce cas je prends le risque, si tenté que nous puissions vraiment devenir de bon amis.

Ce qui semble être plutôt en bonne voie, tous les hommes ne doivent pas être vus comme des maris potentiels et il en va de même pour les jeunes femmes. L’amitié aussi à sa place dans tout cela. Hannah prend ensuite place près du Duc pour une interprétation de Mozart qu’elle espère aussi belle que mémorable.

— J’ai un très bon pressenti Votre Grâce, dit-elle en lançant un regard espiègle à Lindsay.

Hochant doucement la tête, l’américaine laisse l’anglais ouvrir le bal avant de reprendre au même niveau que lui, sans aucun temps mort, ni aucune fausse note. S’il vous plaît. D’ailleurs, leur interprétation est si naturelle que l’on pourrait croire qu’ils ont joué ensemble toute leur vie. Que nenni. Il faut juste croire qu’ils forment un bon duo pour jouer au piano et leurs années de pratique offrent un spectacle aussi divertissant que mélodieux.  

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