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Et en ton coeur brûlera... ft. Angélique d'Orléans

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Wilhelm von Hohenzollern

 
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Et en ton coeur brûlera...
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Sans conteste, Wilhelm pouvait dire qu’il avait réussi à distraire le tout Londres avec sa Garden Party et le distrayait encore, avec le bal du même évènement. S’il n’y trouvait guère son amusement personnel et que la fatigue le guettait de plus en plus, il tenait bon et faisait bonne figure. Il avait ri, il avait dansé et il avait porté nombre de toast en l’honneur de son père ; dont la présence à ses côtés pesait de plus en plus lourd. Il devenait de plus en plus difficile pour lui de masquer l’immanquable : son chagrin. Devant la complicité de certains couples, formés ou encore à marié, il sentait le malaise le prendre à la gorge et la lui enserrer dans un étau glacial et dur. Il avait envie de hurler au monde son mépris et sa haine, sa rancœur et son amertume, mais il paraissait, comme il devait encore et toujours paraître. Le monde est ainsi cruel, que le moindre de ses gestes, le moindre mot ou la moindre émotion traversant son être serait capté, interprété et juger.

Au détour d’une table, il prit une nouvelle coupe de champagne et la porta à ses lèvres, tout en observant la nuit qui était tombée sur les jardins, un vague sourire espiègle aux lèvres. Ne venait-il pas d’apercevoir deux jeunes gens partir en douce ? Peut-être bien, mais il ne pourrait juger cela. Combien de fois maintenant, avait-il fait de même avec Eliza ou avec une autre… Ne pensant jamais à mal, car tout son être réclamait la beauté polonaise et la caresse de ses lèvres sur les siennes. Eliza, douce Eliza, à jamais perdue… Parce qu'au-delà, du refus de mariage, il devait confesser son crime le plus odieux… Avoir priver la jeune femme d’un bon parti et pire, il le savait désormais, avoir donner à leur amour inconscient une graine à germer. Pourtant, il ne se sentait pas l’âme d’un condamné et ne cherchait pas le repentir. L’enfant à venir, il l’aimait déjà d’un amour puissant et immuable, pour tout ce qu’il représentait et représenterait toujours. Mais Eliza… qui voudrait d’elle après cela ? Qui prendrait soin d’elle, alors qu’il ne le pourrait jamais…

« Wilhelm ! » Un frisson le parcouru en entendant son prénom dans la bouche de son père. Froidement, il opéra un demi-tour pour lui faire face, prêt à la réprimande qui suivrait. « Quand comptais-tu me le dire ? » Wilhelm ne cilla pas, ne broncha pas et n’esquissa pas la moindre émotion. « Qu’il y a-t-il donc à dire, votre Majesté… Rien, bien sûr. » Eut-il pour toute réponse, alors que la colère brillait dans les yeux du monarque prussien. « Tu ne nies donc pas ? » Non, il ne nierait pas. Il ne nierait rien du tout. Dusse-t-il se faire condamner pour un crime non commis, que son cœur éploré lui refuserait de nier. Pourtant, le patriarche ne sembla pas lui donner d’autres invectives que celle-là. « Tu assumeras. » Lança-t-il en faisant à son tour demi-tour. Alors seulement, Wilhelm éclata d’un rire de dément, discret et retenu toutefois. « Parce que vous pensiez que je ne le ferais pas ? C’est vous, qui n’assumer pas ! » Le roi se retourna alors, estomaqué. « Vous m’aviez donner votre parole, votre Majesté… Je n’ai au demeurant commis aucun crime que vous n’ayez commis avant moi… Friedrich est né bien trop tôt après votre mariage, père… Pardonnez mon crime, qui est d’avoir cru que vous m’aimiez assez pour tenir parole ! » Et le contenu de son verre de champagne passa à nouveau la barrière de ses lèvres, alors que cet aparté pouvait s’envenimé. « Il suffit, Wilhelm ! Ne nous donne pas en spectacle ! » Les yeux bleus du prince se posèrent sur la foule, qui commençait à peine à remarquer que le père et le fils avaient une conversation désagréable, leur langue natale aidant sans doute…Alors, il salua son père. « Bien sûr que non, votre Majesté… » Et à ces mots, il laissa la nuit et les jardins anglais l’engloutir, après avoir déposé son verre sur une des tables.

De l’air, il avait besoin d’air. Marchant à pas décider, passant à côté d’un couple peu discret, mais sans les voir, il continua son chemin, jusqu’à une petite fontaine où il se posa. Glissant ses mains dans les boucles parfaites de ses cheveux sombres, il expira l’air prisonnier de ses poumons, on étouffant son envie de pleurer. Car un prince de Prusse, ça ne pleure pas ! Il ne releva les yeux et son être, que lorsqu’il entendit des pas précipités et un sanglot mal étouffé non loin de lui. Intrigué, il s’approcha avec discrétion. Demeurant interdit la seconde d’après, en découvrant la princesse de France, à nouveau la proie d’émotions trop forte pour elle. Un pas en arrière, il devait faire demi-tour. C’était inconvenant, si quiconque les voyait ainsi… Un pas en avant, restant à bonne distance. « Princesse Angélique ? » appela-t-il doucement. « Est-ce que tout va bien ? »


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Et en ton coeur brûlera



La Garden Party avait été plutôt plaisante. Angélique s'était émerveillée des jardins du palais royal et avait apprécié passer cet après-midi en compagnie de Louise autant que de son fiancé. C'était le premier événement depuis son arrivée à Londres où elle avait pu pleinement profiter de sa présence et elle en était ravie. Le futur Duc l'avait couvé d'attentions durant tout l'événement, lui donnant matière à espérer avec plus d'impatience encore le jour de leur union qui ne tarderait plus. Son mariage avec l'héritier du duché de Kent serait un des événements marquants de cette Saison à n'en pas douter et était l'un des plus attendus depuis l'annonce de leurs fiançailles l'an dernier. Une Princesse française épousant un des pairs de l'Angleterre, cela avait de quoi faire parler et ravir Sa Majesté.
Mais la première heureuse de cet avenir, c'était Angélique. William était gentil et prévenant avec elle et elle avait l'espoir que lorsqu'elle vivrait avec lui, elle gouterait un peu à cette liberté de laquelle son père volontairement ou non, la privait depuis bien trop d'années. Elle ne demandait pas grand chose ; simplement à être écoutée et quelque peu considérée. William de Kent paraissait être enclin à lui offrir cela.
Angélique attendait le bal avec impatience car si il y avait bien une chose qui lui manquait de la France, c'était bien cela. Les bals étaient l'occasion pour elle de s'abandonner un peu. Ils étaient les rares événements où son père la laissait relativement libre de ses mouvements, bien qu'il surveillait toujours avec soin les cavaliers auxquels elle accordait ses danses. Ce soir, elle était dans la demeure du Roi d'Angleterre. La salle de bal était vaste et les invités triés sur le volet. Antoine serait plus souple et elle pourrait enfin se détendre et laisser transparaitre un peu d'elle-même au bras de son fiancé.

Assise face à sa coiffeuse, Angélique observait son reflet non sans un petit sourire impatient, bien que discret. Elle contenait de son mieux son impatience de descendre à la salle de bal et observait sa camériste la coiffer habilement. La princesse se laissa orner de quelques diamants bleus, puis elle se leva afin de revêtir sa robe tailler dans un satin si fluide qu'on l'aurait dit fait d'eau. La nuance sombre d'un ciel de nuit contrasta magnifiquement avec la pâleur de sa peau. Elle passa ses gants, prit son réticule et son éventail puis fin prête, elle traversa le vestibule afin d'aller rejoindre son père à ses appartements.
En tant que figures de la France en ces lieux, Antoine et Angélique avaient le privilège d'avoir des appartements à disposition dans le palais afin de se changer plutôt que le large vestiaire prévus pour d'autres.

La demoiselle frappa à la porte. Étonnée de ne pas recevoir de réponse, elle toqua à nouveau mais le silence lui répondit à nouveau. C'était curieux. Il ne serait pas descendu sans elle si...? La princesse hésita, puis finalement appuya sur la poignée et entra.

- Père ?

Elle passa la tête mais ne voyant personne, elle avança plus avant dans la pièce, la traine de sa robe dans sa main. Angélique le chercha du regard, lorsque sur une tablette elle reconnut un objet qui lui glaça le sang. Elle se sentit si violemment percutée par le choc qu'elle en recula de deux pas, sa main plaquée à sa poitrine comme pour empêcher son cœur d'en jaillir.
Immédiatement ses yeux s'emplirent de larmes et elle se précipita sur le médaillon qu'elle saisit en tombant à genoux devant lui. Elle le regarda une seconde puis le pressa de toutes ses forces contre elle en laissant échapper un sanglot.

- Alexis ! Alexis ! pleura-t-elle en s'accrocha au bijou.

Le médaillon... Celui qu'elle lui avait offert avant son départ était là entre ses mains et non au cou de son frère... Elle le lui avait donné afin qu'il emporte un peu d'elle avec lui et il avait juré de ne pas s'en séparer alors que faisait-il là ?!
Angélique se remémora avec horreur la conversation qu'elle avait entendue malgré elle entre son père et son général au sujet de la disparition de son frère. Elle n'avait pas voulu y croire tant qu'elle n'avait pas la preuve tangible de son décès et s'était réfugiée dans le déni le plus total, mais elle la tenait à présent entre ses mains, cette preuve...
Voilà des mois qu'Alexis, son frère aîné avait disparu en Prusse et qu'elle était sans aucune nouvelle de lui. Elle avait espéré qu'il avait simplement eu quelques difficultés à poursuivre leur échange épistolaire du à quelques imprévus mais elle s'était refusée à croire qu'il pouvait être disparu à tout jamais malgré l'inquiétude qui la rongeait depuis sa dernière lettre. Elle avait perdu sa mère il y a un peu plus d'un mois, elle ne pouvait pas également perdre Alexis !

- Angélique ?

La voix d'Antoine s'éleva derrière elle mais elle ne se retourna pas. Elle se recroquevilla d'avantage sur elle-même et redoubla de sanglots. Ça ne pouvait pas arriver ! Pas deux fois ! Pas lui ! Surtout pas lui !
Elle fut surprise lorsqu'elle sentit les mains de son père envelopper les siennes avec une chaleur qu'elle ne lui avait connu que le jour des funérailles de sa mère.

- Je ne voulais pas que vous l'appreniez ainsi. Mon général cherche votre frère. Je l'ai envoyé en Prusse. Pour le moment, rien n'est certain Angélique.

Oui... Elle l'avait entendu sommer son soldat de partir en Prusse et de revenir avec Alexis, mort ou vif... Mais voir ce médaillon était trop douloureux pour elle. Trop réel... Et lorsqu'elle ouvrit ses doigts sur lui, la trace de sang séché sur le loquet manqua la faire totalement basculer.
Antoine lui reprit le bijou comme si il était doté d'une âme propre capable d'influer sur sa fille et le reposa sur la table où elle l'avait pris. Il la fit se relever puis lui offrit son mouchoir.

- Nous sommes à la Cour d’Angleterre et les invités de la Prusse ce soir Angélique. Je vous demande de faire bonne figure au mieux.

La jeune femme hocha la tête et essuya ses larmes avant de rendre son mouchoir à son père qui lui offrit son bras. Elle le prit et posa son masque d'apparat sur son visage quand en elle, elle avait envie de hurler.
Une fois dans la salle de bal, rejointe par son fiancé elle retrouva un peu de force pour traverser cette soirée. Elle dansa, se força à la conversation tout en ignorant la douleur au fond de son cœur et dégusta quelques verres de champagne jusqu'à ce qu'au bout d'un instant, elle se sente sur le point d'imploser.

- Si vous avez besoin d'un instant, il y a une terrasse légèrement en retrait du palais, lui dit son père qui l'avait soudain rejoint.

Angélique lui fut reconnaissante de cette échappatoire. Fallait-il vraiment qu'elle soit mal et que cela se voit pour que son père consente à ce qu'elle s'éclipse une minute ! C'était si inhabituel qu'elle n'osa pas tout de suite s'exécuter mais il la pressa d'y aller.
La princesse plongea dans une révérence protocolaire puis une fois dans les jardins, à l'abris des regards, elle courut jusqu'à la terrasse indiquée où elle se laissa choir sur un  muret. Elle ne pleura pas tout de suite pourtant. Elle se battit bravement contre ses émotions mais lorsqu'elle retira ses gants et revit le bijou dans sa paume, elle se laissa submerger.

- Prince Wilhelm... tressauta-t-elle en se relevant prestement.

Angélique essuya ses joues mais de nouvelles coulées remplacèrent aussitôt les précédentes. Décidément, cet homme la verrait-il donc toujours dans ses pires moments ? Il devait la prendre pour une pleurnicheuse...

- Je... cela va passer... je...

Il était la Prusse... La Prusse se tenait face à elle et la Prusse lui avait pris son frère... Le raccourcit était peut être rapide, mais Angélique ne pouvait s'empêcher de faire le rapprochement alors que le choc était si proche...
Elle releva pourtant son regards vers Wilhelm et se faisant, elle en aurait presque éclaté en sanglots à nouveau. Mais autre chose la heurta. Son expression à lui... De la douleur également. Du chagrin tout comme elle. Mal pensants étaient ceux enviant leur sort... Tout le monde enviait la couronne et la position de Prince ou de Princesse mais personne ne saurait jamais en dehors d'eux mêmes et de leurs semblables, ce que cela incombait...
Wilhelm était sans doute venu ici chercher un peu de répits lui-même.

- Je pensais être seule je ne voulais pas vous importunez veuillez m'excuser... Je vous laisse...

Embarrassée de l'avoir gêné et qu'il l'ait vu ainsi, Angélique fut si pressée de partir qu'elle trébucha sur sa robe et loupa une marche. Dans sa chute elle se foula la cheville et se remit à pleurer alors que déjà dans son soulier son articulation gonflait.

Ses larmes n'avaient rien à voir bien sûr avec sa cheville molestée...


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À des lieues de savoir quels tourments peuplaient le cœur de la jeune princesse de France, Wilhelm ne pouvait tourner les talons et la laisser dans pareille détresse, seule, cachée de tous. Certes, si quelqu’un les surprenait, il y aurait un scandale dont le tout Londres se souviendrait jusqu’à la fin des temps. Bien que, en y regardant de plus près, le prince de Riquet-Chimay avait fait bien pire ce jour. Mais là n’était pas la question. Un instant, Wilhelm soutient le regard d’Angélique d’Orléans ; semblant y lire une sorte d’horreur sans nom, qu’il ne comprit pas. Comme le pourrait-il de toute façon ? Il n’avait pas toutes les cartes en main, ni la faculté de lire en son esprit. Toujours est-il que quelque chose de sombre s’était installé entre elle et lui ; quelque chose qui venait de lui glacé les sangs. Rien de ce qui s’était dit avec son père précédemment n’avait pu être entendu ou compris. Cela ne pouvait-être cela. Quant au reste de l’Europe, la nouvelle ne s’était pas encore répandue et, il le savait, son royal père ferait le nécessaire pour que cela ne se sache pas. Il en allait de l’honneur de la Prusse et de la Pologne. Alors, que s’était-il donc produit ? Lui avait-il donné matière à se méfier ou s’effrayé de lui ? Wilhelm pensait que non. Certes, sa personnalité froide et distante, pouvait rebuter et surtout impressionné, mais il avait aidé la jeune femme auparavant. Cela ne lui donnait-il pas un vague aperçu de sa bonté d’âme ? Celle qu’il masquait derrière ses yeux bleus, comme le voulait la tradition prussienne. Au fond de lui, il n’était qu’un homme qu’on venait de brisé et que l’on briserait encore.

« Princesse… » Dit-il dans un élan à l’invité à demeurer avec lui un instant ; qu’il était disposé à l’écoutée dans la quiétude de ses jardins ; qu’elle ne l’importunait pas. Même s’il souffrait, il voulait bien partager la peine incommensurable qui balayait le regard de la France. Mais elle s’en fuit. Pendant un bref instant, il demeura là à la regarder s’en aller. Sans doute pour aller rejoindre son fiancé. Encore un instant, il se dit que la France avait de la chance d’être promise à un avenir radieux pour elle. Alors que la Prusse s’enfonçait dans les méandres de la détresse. Un moment, il fût quasiment jaloux de cela. Un instant seulement, car la chute d’Angélique le ramena à la réalité. « Angélique ! » S’exclama-t-il alors, reprenant vie pour rejoindre la demoiselle en détresse. Faisant si peu cas de ce qui pourrait se dire qu’il l’appela par son prénom ; si peu cas d’être si proche d’une noble jeune femme pas encore mariée. Mais ce n’était pas la France qu’il voyait là, juste une jeune fille perdue et blessée ; blessée physiquement et au plus profond de son âme également.

En quelques foulées, il était à présent à côté d’elle pour l’aider à s’asseoir sur les marches qui menaient à la terrasse. Glissant sa main dans sa veste, il en sortit un mouchoir qu’il tendit à la demoiselle. « Tenez. » Sincèrement inquiet pour elle, il chercha son regard, avant de poser ses yeux clairs sur sa jambe. « Voulez-vous… » Commença-t-il avant de regarder autour d’eux, pour être sûr que personne ne les voit, ni ne les entende. « Désirez-vous que je regarde votre cheville, pour m’assurer qu’elle n’est pas cassée ? » Oui, c’était inconvenant et risqué, mais pouvait-il réellement laisser la jeune fille seule dans cet état et incapable de marcher. Tout ceci étant extrêmement embarrassant pour l’un comme pour l’autre d’ailleurs. « Vous vouliez me demander quelque chose au dîner la dernière fois… Est-ce en rapport avec ce qui vous a mis dans cet état ? » La questionna-t-il alors en cherchant à nouveau son regard. « Vous pouvez compter sur ma discrétion, princesse Angélique. Vous ai-je un jour donner le sentiment d’être votre ennemi ? »

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Et en ton coeur brûlera



Etalée sur les marches, Angélique sanglotait en serrant ses poings comme si elle avait le pouvoir de retenir l'espoir de revoir un jour Alexis en vie en leur sein. Elle les crispait si fort que ses ongles ouvrirent ses paumes délicates et peu habituées à être molestées en formes de petits croissants de lunes.
Elle n'entendit pas le Prince de Prusse appeler son prénom tant elle était perdue dans les méandres de sa douleur, de son chagrin et de sa détresse, mais elle le sentit l'aider à se redresser et à s'asseoir sur les marches fraiches et dures de l'escalier qui venait de causer sa chute. Angélique se sentit submergée et frappa de ses poings sur le sol en poussant un petit cri déchirant.
De sa vie, elle ne s'était jamais autorisée ce genre de débordement de comportement qui était totalement indigne de son rang mais elle ne savait plus comment évacuer cette peine qui la saisissait à bras le corps et la pliait en deux.
Elle avait la sensation d'être ballotée en plein océan déchainé par des vagues toutes plus puissantes les unes que les autres qui l'entrainaient constamment vers le fond. Elle ne pouvait pas perdre Alexis ! Elle avait déjà perdu sa mère, il lui était absolument impossible d'envisager qu'il puisse arriver la même chose à son frère !
Ses sanglots étaient faits de larmes de plomb paraissant être condensées à l'intérieur de son corps depuis des millénaires, peut-être d'avantage. Elle sentait leur poids juste derrière son sternum et il l'arrimait à cet escalier...

Au cœur de toute cette obscurité qui l'enveloppait tel un nuage épais, elle perçut néanmoins une tache clair et y concentra ses yeux, revenant doucement à la surface de ce qui venait de l'engloutir. Wilhelm était toujours accroupi près d'elle et lui tendait son mouchoir qu'elle prit de sa main tremblante et blessée.

- Je vous... remercie... s'efforça-t-elle d'observer les règles de base de politesse malgré sa difficulté à parler tant sa voix tremblait.

Elle devait à tout prix se reprendre ! Elle devait redevenir maîtresse d'elle-même ! Seigneur si quelqu'un la voyait ainsi ? Elle ressemblait à tout sauf à une Princesse en cet instant !
Wilhelm lui proposa de regarder sa cheville et elle le regarda comme si elle ne comprenait pas pourquoi il lui demandait cela. Elle avait si mal en son cœur qu'elle ne sentait même pas la douleur qui émanait de son articulation meurtrie. Angélique essuya doucement ses larmes à l'aide du mouchoir du Prince et tourna son visage vers ses pieds. Sa robe étaient légèrement remontée, dévoilant un peu trop ses jambes. Elle s'empressa de rejeter le riche tissu sur ses bas en rougissant pudiquement.

- Vous n'avez pas à faire cela...

Il était Prince et non un serviteur. Ce n'était pas son rôle d'ausculter sa cheville. Mais elle rendit compte à présent qu'elle n'était plus otage de ses larmes que sa son articulation était gonflée et serrée par le ruban de son soulier qui l'entourait.

- Vous vouliez me demander quelque chose au dîner la dernière fois… Est-ce en rapport avec ce qui vous a mis dans cet état ?

Angélique ramena son regard larmoyant sur Wilhelm, surprise qu'il se souvienne de cela. Lorsqu'elle avait fait mine de vouloir le questionner quant à Alexis, son père l'avait reprise si vivement qu'elle avait été certaine que le prince n'y avait pas prêté attention ou l'avait totalement occulté...

La jeune femme baissa ses yeux sur le médaillon qui tombait entre ses seins puis les ramena à nouveau vers le Prince, incertaine. Antoine serait furieux si il apprenait qu'elle avait parlé de la situation de son frère quant il lui avait interdit de le faire. Mais la tentation était si grande ! Wilhelm venait de Prusse. Alexis avait disparu en Prusse !
Il était cela dit idiot de présumer que cela suffisait à ce qu'il ait pu croiser la route du Prince de France... Le fait que Wilhelm appartienne à la famille royale et connaisse son royaume ne signifiait pas qu'il sache absolument tout ce qui se passait sur ses terres... En particulier au détour d'un sentier sur lequel visiblement personne n'avait rien vu au dire du général d'Antoine d'Orléans...

Non elle ne devait pas. Elle ne devait rien dire. Son père le lui avait interdit et bien qu'il ne fut pas présent, Angélique demeurait totalement sous son joug et s'interdisait de lui désobéir. La question du Prince la laissa cela dit quelque peu surprise lorsqu'il lui demanda si il lui avait donné des raisons de penser qu'il était son ennemi.
Si elle était honnête avec lui, oui, lorsqu'ils s'étaient tout juste rencontré. Il l'avait regardé comme si il méprisait au plus au point d'être en sa présence et à table, les premiers instants à son côté avaient été fort inconfortables au point de lui donner envie de disparaître.

- Vous ne sembliez pas des plus ravis de ma présence lors de notre rencontre, votre Altesse...

Il l'avait surprise par la suite lorsqu'il avait pris sa main sous la nappe après qu'un indélicat ait évoqué l'absence de sa mère en Angleterre et que Antoine ait du révéler à tous que son épouse les avait quitté. Il le faisait à nouveau à présent de par sa prévenance à son égard. N'importe qui d'autre aurait sans doute fait appeler afin que des serviteurs viennent s'occuper d'elle afin de pouvoir retourner aux festivités, surtout en tant qu'hôte de marque mais lui n'en faisait rien et demeurait là, près d'elle, soucieux de son état. Ça faisait deux fois déjà, que Wilhelm l'apaisait au milieu de ses tumultes...
Voilà qui était déstabilisant pour la Princesse qui n'était pas habituée à ce genre d'égards. De par son statut on faisait toujours en sorte qu'elle ne manque de rien et qu'il ne lui arrive rien mais lorsqu'en de rare occasion il lui arrivait de se blesser, une horde de physiciens l'entouraient de la façon la plus impersonnelle qui soit. On la questionnait sur son état physique, mais jamais moral. Elle était Princesse de France après tout. Comment était-il possible d'envisager qu'elle puisse aller autrement que bien émotionnellement ?

- C'est plus douloureux que je ne le réalisais, grimaça-t-elle en portant sa main à sa cheville qui soudain l'élançait fortement.


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Wilhelm était désolé du spectacle que donnait la France à cet instant ; triste écho aux orages régnant maître au cœur de la princesse, il en était convaincu. Les orages de la douleur, il ne les connaissait que trop bien et en était plus souvent la proie, qu’il ne voulait bien l’admettre. Bien sûr, il ne pouvait pas s’y laisser succomber, tout comme la jeune femme n’était pas censé y succomber non plus. Lui, plus encore, du fait de son statut d’homme ; son statut de roc invulnérable et inébranlable en toutes circonstances. Pourtant, sous sa carapace dure comme l’acier, il y en avait des tumultes et des chagrins, qu’il ne laissait l’envahir, qu’une fois la sécurité de la porte refermée et la certitude de la solitude. Un homme, un vrai, ça ne pleura pas. Et il n’était pas qu’homme. Fils, prince royal héritier, général de l’armée de Prusse… Autant de raison de paraitre froid, rigide et austère en toutes circonstances. S’il devrait s’offusquer de la situation, il n’y parvient pas. Peut-être trop sentimental devant la détresse d’autrui ; peut-être parce qu’elle lui rappelait trop bien, qu’il allait tout aussi peu bien. Alors, il laisse la France exprimée sa peine en silence, se contentant d’être le gardien silencieux de tout cela.

Quelle étrange symbolique, que la France accepte un mouchoir blanc de la Prusse. Les deux nations ennemies depuis des lustres, cherchant chaque fois une raison de plus de se faire la guerre. Le vaincu, recevant le réconfort du vainqueur. Tout du moins, c’est ainsi que le monde prendrait la chose. Ce n’était rien de plus, qu’un baume sur une plaie béante, dont le prince ne pouvait mieux endiguer le flot. Tâchant toutefois de rester dans le politiquement correcte, le prussien avait bien tenté d’aider au mieux la jeune femme, en lui proposant de regarder à sa cheville molestée par la pierre de l’escalier. « Je n’ai pas à le faire, mais je le peux, si vous m’en donnez l’autorisation. »

Il est vrai que c’était inconvenant, mais il n’y avait pas de domestiques à proximité et aller les prévenir, reviendrait à expliquer comment il avait pu être assez proche de la princesse pour surprendre ce moment délétère. Bref, ils étaient tout deux dans l’inconfort désormais. Angélique lui rappela avec une certaine amertume, son comportement désagréable lors de leur précédente rencontre. Pour tout dire, il n’était pas fier de cela, mais il ne pouvait nullement s’en vouloir non plus. Les circonstances pour lui étaient désastreuses à ce moment et même s’il avait essayé de faire bonne figure, il n’y était pas entièrement parvenu. « Je pensais déjà avoir fait amende honorable ce soir-là, votre Altesse. » Un discret sourire aimable se dessina sur ses lèvres avant de disparaitre. « De plus, je suis persuadé, connaissant votre amitié avec la princesse Louise, que vous savez désormais, pourquoi je me suis comporté de la sorte. Ce n’était en rien contre vous ; rien de personnel. J’en voulais à la Terre entière ce soir-là. Et je lui en veux toujours. Cela ne m’empêche pas, de vouloir vous porter assistance ce soir. »

Ses yeux bleus suivirent le chemin de la main de la princesse vers sa cheville meurtrie. Pour ce qu’il en voyait, la France venait de se faire une méchante entorse. « Vous devriez la mettre dans l’eau froide. » Il observa les jardins en quête d’une fontaine. « Vous pensez pouvoir aller jusque-là, si je vous soutiens ? Je trouverais ensuite un moyen discret de faire informer votre père de votre inconfort. »


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Et en ton coeur brûlera



Si les sillons de ses larmes marquaient toujours ses joues rosies par le sel des larmes trop versées, Angélique commençait doucement à retrouver son calme. Ses épaules se secouaient toujours de quelques soubresauts incontrôlables, mais ses sanglots se faisaient moins violents et doucement, la prise de fer autour de son cœur se desserrait, lui permettant de respirer un peu plus aisément. Elle était si bouleversée et Wilhelm était si calme à ses côtés qu'elle ne pouvait faire autrement que se caler sur lui.
Il fut même assez habile pour détourner l'attention de la princesse de son chagrin autant que de sa douleur en l’entraînant dans une conversation aussi aimable que douce, la gratifiant même d'un léger sourire qui réchauffa son âme jusque là perdue dans des tumultes trop sombres pour elle.

Oui il avait en effet fait amende honorable ce soir là en la sauvant d'une situation embarrassante lorsqu'il avait eu la délicatesse de demander à ce qu'elle l'accompagne hors de la salle à manger et elle lui en avait été infiniment reconnaissante. Elle lui en était toujours à vrai dire. Car si Antoine comprenait la douleur de sa fille et la difficulté qu'elle pouvait avoir à faire bonne figure en revenant si vite dans la Société, il aurait détesté qu'elle se donna en spectacle devant leurs convives et en particulier devant le Roi de Prusse. Qu'importe qu'elle aie été prise de court par une question indélicate et maladroite, elle était Princesse de France et en tant que telle, elle devait être capable de conserver dignité et contenance en toutes circonstances.
Angélique ne pouvait cependant pas oublier à quel point Wilhelm l'avait impressionné et intimidé lorsque pour la première fois leurs regards s'étaient croisés. Sur le coup, elle avait sincèrement cru qu'il éprouvait une profonde aversion à son encontre. Si elle avait pu disparaitre dans le sol, elle l'aurait fait à n'en pas douter afin de se soustraire à son charisme autant qu'à son mépris. Il lui avait paru si rigide ! Si dur !
Cette impression avait été quelque peu gommée par la suite des événements ce soir là, mais le Prince demeurait impressionnant pour elle, même encore à cet instant. Elle se sentait incroyablement petite à côté de lui, presque désolée d'exister tant il emplissait tout l'espace.

- J'ignore si je puis vous dire cela mais... Je suis désolée.

Une Princesse ne s'excusait pas. Une Princesse, ne reconnaissait pas qu'elle avait pu avoir tort, car elle avait forcément toujours raison et en particulier une du rang d'Angélique. Il coulait dans ses veines le sang des deux familles les plus puissantes de France, les Bourbon et les d'Orléans. Son oncle était le futur Roi régent.
Pourtant elle crut qu'il était de son devoir de dire ces mots à Wilhelm.

- Je ne vous faisais nullement un reproche je vous assure. J'ai juste sincèrement cru que vous étiez mécontent de ma présence à vos côtés. Cela aurait été... était votre droit. Ce n'est qu'après que Louise m'a confié vos tracas et de cela aussi je tiens à vous présenter mes excuses. J'ignorais votre situation sans quoi je ne me serais pas permise de vanter mes fiançailles devant vous...

Elle avait été fort maladroite. Bien entendu, elle ignorait tout des tourments dans lesquels évoluait le Prince ce soir là mais elle avait été prompte à le juger et s'était faite une opinion de lui assez sombre. Un tissage dont inconsciemment peut-être, il défaisait les fils petit à petit.
Le calme revenu entre eux, Angélique réalisa alors la douleur qui saisissait son articulation et y porta sa main. Sa cheville avait gonflé et était désormais serrée entre les rubans de son soulier ce qui marquait sa peau assez grossièrement.

Angélique suivit le regard de Wilhelm vers une fontaine qui surplombait un bassin à plusieurs mètres d'eux lorsqu'il lui proposa de tremper son pied.

- Je crois que oui.

C'était affreusement douloureux et sur le coup, elle ne pensa pas à mal. Elle voulait juste soulager la douleur et comme il lui proposait gentiment d'aller faire chercher des gens après lui avoir porté assistance, elle accepta son aide.

La Princesse se redressa non sans mal et prit appuis sur le Prince. Elle tenta de marcher, mais son articulation refusa de la porté, l'obligeant à se reposer d'avantage sur Wilhelm.

- Je suis vraiment navrée...

Elle l'obligeait une fois de plus à lui venir en aide et en était quelque peu honteuse. Il allait la prendre pour une assistée en plus d'une pleurnicheuse, c'était certain... Angélique était en général assez remarquable dans l'art de masquer ses émotions, mais par un coup du sort le prince de Prusse la surprenait toujours dans ses moments les moins glorieux et se retrouvait condamné à lui porter assistance...

Près de la fontaine, Angélique s’essaya sur le bassin en prenant appui sur les avants bras de son compagnon puis dans un geste loin d'être princier, elle se pencha afin de retirer sa chaussure ce qui lui procura instantanément un peu de soulagement.
Chose faite, elle mit l'objet de côté puis retroussa légèrement sa robe afin de tremper son pied meurtri dans l'eau fraîche qui la fit frissonner.

- Pourriez vous faire savoir à mon père que je...
- Angélique ?
- William !
l'accueillit-elle d'un sourire. Vous tombez bien ! Je crains de m'être...
- Vraiment ?


La situation lui paraissait si innocente qu'Angélique ne décela pas le mépris dans la voix de son fiancé, pas plus qu'elle ne devina la tension sur son visage.

- Voulez vous peut-être que je repasse un peu plus tard ?! Lorsque vous aurez tout à fait fini de jouer les catins, peut-être ?!
- Je... je vous demande pardon ?


Il l'aurait giflé qu'elle n'aurait pas eu l'air plus choquée.
Que venait-il de lui dire ?!

- Je me suis... tordu la cheville. Le Prince m'a simplement aidé à marcher jusqu'au bassin.
- Et à remonter votre robe également, je suppose ? Le spectacle s'arrête-t-il ici ou comptiez vous la remonter d'avantage ?! Je vous en prie ne vous arrêtez pas pour moi !


Angélique baissa son regard sur sa jambe. La robe n'était relevée que juste assez pour ne pas être mouillée et ne dévoilait qu'une partie de son tibia !

- Ou peut-être que j'arrive après la bataille ?

Que voulait-il dire par là ? L'innocence et l'incompréhension avec lesquelles elle le regarda auraient du être une preuve suffisante pour lui quant au fait que rien ne s'était passé, pourtant il cru bon de la "gifler" une seconde fois.

- Êtes vous compromise ?!

Angélique releva un regard emprunt de détresse vers le Prince de Prusse. Qu'était-il en train de se passer au juste ?
Elle ne comprenait pas.



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Voici que la France s’excusait auprès de la Prusse… C’est que le monde dirait en effet, mais en réalité, Wilhelm n’y voyait qu’une jeune femme s’excusant devant un jeune homme qu’elle avait mal jugé. Loin d’être un ange cela dit, il avait sa part de responsabilité dans ce jugement hâtif. Il aurait dû être plus avenant ce soir-là, comme il l’était ordinairement. Cependant, la tristesse et la colère étaient siennes et il s’était laissé dépasser par ses sentiments. Dès lors, il s’était fait marbre pour en pas être désagréable et, parce qu’il était incapable d’être avenant en étant si malheureux. Pouvait-il seulement en vouloir à la princesse d’avoir eu si mauvaise opinion de lui ? Non. « Pourquoi donc vous excuser ? Il n’y a rien à excuser. J’étais dans mon tort également, j’aurais dû mieux paraître, mais cela m’était tout bonnement impossible. Le monde voudrait que nous soyons sculpté dans un bloc de marbre, et n’ayons aucune émotions, ni sentiments. La plus part du temps, je pense que vous et moi y parvenons assez bien, mais parfois, il nous faut plus de temps pour les maitriser. »

Est-ce qu’il maîtriserait jamais son cœur brisé ? Nul ne saurait le dire et surtout pas lui. En dépit de ce qu’il essayait de se raisonner, il n’y parvenait pour l’instant pas. « J’avoue avoir souffert de votre enthousiasme, mais j’étais sincère en vous félicitant. Il est heureux que vous ayez bientôt la chance d’être comblée, princesse Angélique. » Il esquissa un léger sourire aimable, car après tout, il n’allait pas la sermonnée pour cela. Oui, il trouvait injuste qu’une princesse de sang soit si heureuse au mariage, alors que lui-même s’enfonçait dans les méandres du malheur. Mais ainsi était fait sa vie.

Ainsi, Wilhelm escorta de son mieux, Angélique à la fontaine, en tâchant de rester bien seyant. Il ne serait pas temps cela-dit, qu’on les surprenne. Surtout ces frileux frigide d’anglais… Soutenant Angélique tout au long de la manœuvre, il esquisse un nouveau sourire aimable lorsqu’elle s’excuse. « Ma foi, au moins, personne n’ira raconté ceci. » Ironise-t-il avec superbe, en relâchant ensuite la jeune femme. Si fait, il allait quitté les lieux avec discrétion, pour aller informer qui de droit de l’état de la jeune femme, mais…

Mais, c’était là un vœux pieux qui n’aurait pas lieu. Wilhelm avait beau avoir reculer de la présence de la princesse, le nouveau venu en tira visiblement des conclusions peut glorieux. Lorsqu’on songeait aux Anglais, voici qu’arrivait l’un des plus beau spécimen, visiblement. Le Prussien resta un instant spectateur de la scène. Ne souhaitant d’une part pas s’en mêler, mais ensuite et surtout, parce qu’il était abasourdi du discours que tenait le fiancé d’Angélique. N’importe qui aurait simplement cru la princesse, tout simplement pour son rang ! Et ensuite, pour quelqu’un qui disait l’aimer, il était visiblement bien prompt à sauter aux conclusions et encore plus, à accuser un membre royal de goujaterie. Oui, Wilhelm avait la main légère en matière d’aventure amoureuse, mais tout de même ! De là à déshonorer ou compromettre une princesse de sang ? Allons bon ! « Monsieur, est-ce donc là que vous insulter la France et la Prusse, au travers de vos allégations fort mal venue ? »

Ses yeux bleus s’assombrirent d’avantage, tandis qu’il faisait face à William de Kent. « Est-ce donc là également, tout l’affection que vous avez pour votre promis, que vous osiez seulement l’abreuver du terme de catin ? » Ce dernier mot, il l’avait quasiment cracher, tant cela le révulsait, qu’il ose seulement insinuer que la jeune femme ai été de si bas honneur. « Si vous n’étiez point un de ces coincés d’Anglais, je m’en offusquerais plus avant, mais en réalité monsieur, vous me décevez néanmoins. Et je répondrais à la place de son Altesse Royale, afin qu’elle ne salisse pas sa bouche pour vous répondre. Son Altesse la princesse de France est l’honneur et la pureté même et n’a absolument rien à reprocher à son comportement, contrairement à vous, monsieur. D’avoir uniquement oser proférer ces allégations vous salit, je vous le dis. »

En de rares occasions, Wilhelm se montrait aussi virulant et surtout, usait de cette puissance naturelle qui émanait de lui. Le port altière et le visage tendu, il portait un regard hautain et jugeant sur l’anglais. « Et si vous lui portiez assistance, au lieu de rester planter là, comme une mauvaise herbe ? Ou peut-être allez-vous oser me défier en duel, pour l’honneur non volé de la princesse ? Vous êtes d’un ridicule… » Toisant l’autre homme, qu’il dépassait d’une tête, il se raidit pourtant, lorsqu’une autre voix raisonna dans son dos. « Wilhelm, il suffit ! »

Tournant la tête, il vit alors poindre la silhouette royale de son père, mais également, celle d’Antoine d’Orléans. Un frisson lui parcourru l’échine, alors que dans son esprit, il entrevoyait la possibilité qu’il se soit fait avoir sur toute la ligne. Non, Il n’oserait pas…


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Et en ton coeur brûlera



Son pied toujours dans l'eau, Angélique dardait des yeux nimbés d'incrédulité sur son fiancé qu'elle regardait comme si elle le découvrait pour la première fois. Comme si il était soudain devenu un étranger. Jamais encore William ne lui avait parlé de la sorte ! Elle devait rêver ou avoir mal entendu. Elle devait se tromper quant à la signification de ses mots et l'interprétation de son ton, ce n'était pas possible autrement. Il n'était pas ainsi ! Il était prévenant avec elle ! Leurs fiançailles étaient un accord s'appuyant sur de véritables sentiments, il l'en avait convaincu et elle y croyait aussi sûrement que le soleil se levait chaque jour ! L'homme qu'elle aimait ne pouvait pas être capable de lui adresser de tels mots... C'était impossible.
Angélique demeurait coite, comme assommée par ses accusations et ses propos plus qu'insultant qu'elle peinait à associer avec la situation qu'elle venait de vivre avec Wilhelm. Absolument rien de déshonorant ne s'était passé ! Rien ! Certes elle lui avait montré sa cheville mais elle ne l'avait fait que pour soulager la douleur qui raisonnait dans sa cheville ! En France aux beaux jours, il n'était pas rare lorsque le soleil chauffait un peu trop que la Cour se retrouvent autour des fontaines et étendues d'eaux des domaines royaux afin de se rafraîchir et personne n'y trouvait jamais rien à redire ! Angélique et bien d'autres dames se baignaient en chemise sans que cela ne choque personne, aussi était-elle totalement désemparées par les accusations lancées par William de Kent auxquelles elles ne savaient que répondre.

C'était sans compter sur le Prince de Prusse qui prit la parole avec une verve qui la surprit autant qu'elle la choqua. Le terme "catin" la heurta à nouveau et Angélique l'accusa une fois de plus, déglutissant tant bien que mal. Elle avait beau être princesse de sang et ignorante des choses de la chair, elle savait néanmoins que ce mot là était loin d'être un compliment lorsqu'on en affublait une femme... Il n'y avait pas de plus petite vertu que celle de ces dames à ce qu'elle savait et elle était meurtrie de savoir que son fiancé puisse songer cela d'elle. Elle n'avait sincèrement pas songé à mal en acceptant l'aide du Prince pour marcher, pas plus qu'en retirant sa chaussure afin de baigner son pied blessé. William devait comprendre !
Son visage se tourna néanmoins vers Wilhelm. Le Prince de Prusse prenait sa défense et défendait son honneur avec une fermeté et une détermination qu'on ne lui avait jamais témoigné avant. Le seul qui avait osé s'interposer pour elle par le passé était Alexis et encore il l'avait fait de manière bien plus tempérée car on ne parlait pas à Antoine d'Orléans de la façon donc Wilhelm venait de s'adresser à son fiancé. Angélique s'en sentit troublée malgré les larmes qui embuaient ses yeux qui ne savaient plus sur quel homme se poser.
William semblait sur le point de répondre au Prince de Prusse, lorsqu'une voix impérieuse raisonna. Angélique se tourna et découvrit alors le Roi accompagné de son père qui s'avançaient vers leur groupe, altiers, stoïques malgré la tension évidente.

- Père...

Antoine leva la main et elle se tut. William se fendit d'une révérence n'oubliant visiblement pas le protocole mais la politesse passée, il s'avança vers Wilhelm. Angélique eut un léger mouvement de recul face à son regard. Il était si... dur ! Si... incisif... Jamais elle ne l'aurait cru capable de prendre un tel visage.

- Ne me faites surtout pas l'affront de me prendre pour un sot, Altesse, cracha-t-il presque le titre princier. N'allez pas croire que je ne suis pas aux faits de toutes vos frasques "amoureuses". A vrai dire toute la Cour les connais et je ne parle pas que de celle d'Angleterre. Alors vous m'excuserez de ne point vous croire sur parole !
- William je vous en prie !
- Les mœurs légères du Prince sont de notoriété publique ! Ce qu'il advient des dames s'éclipsant seules avec l'est tout autant ! Etant donné les circonstances je ne vois pas comment je pourrais encore vous épouser Angélique !
- William !
- Angélique, taisez-vous.
- Non !


C'était sans doute la première fois de sa vie qu'Angélique s'opposait à son père. Un geste qui traduisait combien elle était déboussolée et bouleversée. La Princesse sortit son pied de la fontaine et courut en boitant jusqu'à son fiancé qui la reçut à peine dans ses bras. Elle s'accrocha à son épaule et l'implora alors que ses larmes ruisselaient sur ses joues :

- Je vous jure que je ne suis pas compromise quel que soit ce que vous entendez par là ! Vous devez me croire ! Je ne pourrais jamais, je vous aime William, je veux vous épouser !

Le lord la regarda avec un tel méprit qu'Angélique en tituba, choquée. Il lui arracha son bras avec tant de violence qu'elle en chuta au sol, incapable de tenir sur son pied meurtri. Elle ne releva son visage que pour voir ses bottes se détourner d'elle et s'éloigner pour disparaître dans la pénombre de laquelle il avait jailli quelques minutes plus tôt.

- William !

Éperdue, elle hurla son nom au comble du désespoir. Avec lui, c'était son bonheur qu'elle voyait disparaître... Sa promesse de liberté et d'amour. Sur le gravier où elle était toujours à moitié allongée, son cœur s'émiettait en si menus morceaux qu'ils seraient passés à travers le chat d'une aiguille. Soudain ce fut comme si son palpitant avait oublier comment fonctionner. Angélique se sentit happée par le trou noir qui écartelait sa poitrine et se mit à sangloter.
Il n'y avait plus de princesse. Plus d'éducation royale qui tenait. Angélique n'étais plus qu'une jeune fille aux rêves brisés. Elle sentit deux mains chaudes entourer ses épaules et l'aider à se relever. La Princesse s'accrocha à cette stature et à cette chaleur familière mais pourtant presque étrangère ; celle des bras de son père.

- Père je suis désolée je...
- Vous n'avez rien fait de mal Angélique.


Elle était si emprunte à son chagrin qu'elle ne pensa même pas à s'étonner de la prévenance soudaine de son père et son désir de la consoler, lui qui était toujours si distant et en retrait par rapport à elle. Antoine avait beau aimer sa fille, c'était comme si il ignorait comment le lui montrer et cela était devenu d'autant plus vrai à mesure qu'elle avait grandi.

- Votre Majesté, se tourna-t-il vers le Roi de Prusse. Bien que je ne remette pas en cause l'honneur de votre fils dans cette histoire, sa réputation va considérablement faire ombrage à celui de ma fille, comme l'a si... éloquemment évoqué Lord de Kent. Je me vois contraint de réclamer réparation afin de sauver la réputation d'Angélique et de la France. Wilhelm doit l'épouser !




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La colère, qui coulait dans ses veines, se fit d’une rage intense, lorsque ce coincé d’Anglais osa à nouveau lui faire face et l’abreuver d’éloquentes paroles. Oh oui, Wilhelm ne chercherait pas à se défendre de ses fraques « amoureuses », comme il le disait, mais elles n’étaient pas si nombreuses, comparer à d’autres ! Et non, il ne soulevait pas toutes les jeunes femmes qui s’éclipsaient avec lui. Il lui arrivait même qu’on lui attribue une amante, alors qu’elle était celle d’un autre, mais aller faire entendre raison à cet imbécile anglais, si prompt à sauter aux conclusions ! Son corps se raidit néanmoins, lorsqu’une fois de plus, il dépassa les bornes en ce qui concernait Angélique. Son honneur à lui, il s’en moquait éperdument ! Il serait prêt à déclarer là, devant la France, l’Angleterre, que oui, il serait bientôt père d’un bâtard, avec la princesse de Pologne pour mère, son seul et véritable amour ! Mais qu’on ne profane pas l’honneur d’Angélique ! Et qu’on ne détruise pas son bonheur. Il était si tendu, si prêt à bondir pour déchiqueter ce nobliau de pacotille, que son père eût à peine le temps de le ceinturer à la taille. « WILHELM ! NEIN ! » De Kent ne mesurait visiblement pas le danger de parler ainsi à un prince de sang royal, doublé d’un général des armées ayant combattu et qui combattrait encore. Il détourna le regard de William, au moment où son père le réprimanda dans sa langue maternelle et l’exhortant à reprendre son calme.

Mais comment ? Comment reprendre son calme, en voyant le désarroi d’Angélique, traité de la sorte parce qu’elle était seulement restée seule avec lui ; parce qu’il l’avait secourue d’une certaine façon. Il aurait sans doute préféré que l’anglais le défie oui, mais il n’oserait pas. Pour toutes les raisons du monde évidemment. Et il fût spectateur de toute cette scène, qui en plus de la rage, lui inspirait le dégoût le plus profond. Il haïssait désormais William de Kent et ce dernier, ne s’imaginait pas un instant, à quel point il allait lui faire du tort. Des puissants anglais, Wilhelm en connaissait un grand nombre, - à commencer seulement par la royauté -, et pour le reste ses relations avec les ducs et futurs ducs les plus haut semblaient excellente. William de Kent, vous êtes fait !

Si, il allait s’évertué à détruire la réputation de Kent, pour venger ce qu’il venait de faire à Angélique, il fût néanmoins surpris de la prévenance d’Antoine d’Orléans. Jamais, il n’aurait imaginé le voir agir de la sorte. Après tout, il aurait dû avoir cette prévenance au dîner, lorsque le malandrin avait posé la fâcheuse question. Il n’en fût rien. C’était lui, qui avait aidé Angélique. Il lui avait toujours apparu froid et distant quelque part avec elle, même s’il ne doutait pas de son affection pour sa fille. Il avait le même genre de père après tout. Le roi de Prusse aimait ses enfants, mais il était distant, froid et parfois, rude avec eux. Mais même au comble de leur désespoir, jamais il n’avait montré ce qu’Antoine montrait là. Et cela l’alarma sur la suite.

Et son instinct avait vu juste. Il l’avait su dès l’instant où son père et le Duc d’Orléans étaient apparu en haut des marches. La réaction de l’anglais était prévisible, le scandale inévitable avec cette bande de frileux. Il allait demander réparation. Son père, le roi, lui accorderait cette réparation, car il ne pouvait en être autrement. Wilhelm se mura dans le silence, ses yeux bleus fixant inlassablement Angélique, devenu telle un animal agonisant dans la douleur. Lui sentit seulement sa paupière tremblée dans l’attente de la sentence paternelle. « Lord de Kent mérite tout de même notre plus grand mépris, mais je vous l’accord, votre Altesse, mon fils et ses frasques ne peuvent que nuire, même si connaissant mon garçon, il n’aurait jamais attenté à l’honneur d’une princesse de sang royal. » Wilhelm pensa encore et encore au visage d’Eliza, alors que son être entier tremblait encore de sa rage et de sa tristesse, de celle qu’il imposa malgré lui à la princesse de France. Il se détestait à cet instant et oui, il aurait défié de Kent en duel, pour qu’il appuie sur la détente, tandis qu’il ne toucherait la sienne et qu’en soit fini la torture de cette existence. « Il le fera. » Trancha la voix du roi Friedrich-Wilhelm, sans qu’il n’ose le regarder. « Mon fils épousera la princesse Angélique et promptement. Puissions-nous, votre Altesse, y voir également une promesse entre la France et la Prusse, malgré les circonstances. » Il sembla à Wilhelm que l’air entrait dans ses poumons pour la première fois depuis trop longtemps et qu’il regardait son père comme s’il le voyait pour la première fois. « Tu m’as entendu ? » « Ja, mein Köning. » Le ton était militaire, sans émotion, sans sentiment, tandis que la tempête se déchainait dans sa tête. Quelque chose s’était brisé entre lui et son père, il le sentait, sans mettre les mots dessus.

Wilhelm osa un regard vers Antoine d’Orléans, visiblement quelque peu satisfait. Puis, il regarda Angélique, sa future épouse, et des larmes de culpabilités lui brûlèrent tant les sens, que les yeux ; que son âme. « Pardonnez-moi, princesse Angélique… » Dit-il simplement avant de faire demi-tour sur lui-même et de s’en aller à grandes enjambées dans la noirceur des jardins, sans se retourner.



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Et en ton coeur brûlera



N'avait-elle vraiment rien fait de mal...? La Princesse n'en était même plus certaine... Horrifiée, figée dans le temps, elle se sentait tel un stalactite de glace ; froide et suspendue au dessus du sol. Elle revoyait son visage. Entendait encore sa voix à ses oreilles... Il l'avait regardé avec tant de mépris, lui avait parlé avec tant de dédain et de dureté qu'Angélique ne pouvait s'empêcher de se blâmer. De se dire qu'elle avait forcément fait un faux pas pour provoquer un tel courroux chez son fiancé. Car William n'était pas ainsi, elle en était certaine. Jamais elle ne l'avait vu ainsi...

Antoine après l'avoir relevé retrouva sa distance habituelle avec sa fille et Angélique se sentit plus seule que jamais. Le temps était agréable, pourtant elle frissonna de la tête aux pieds tout en s'enveloppant de ses bras, une bien maigre protection contre tout ce qui l'assaillait.
La Princesse se sentait totalement perdue au cœur de ce tumulte auquel elle ne comprenait absolument rien. Elle voyait les choses se dérouler autour d'elle telles quelques scénettes au ralentis, mais c'était comme si son cerveau y demeurait sourd et aveugle et ne parvenait pas à intégrer la réalité. Angélique ressentait le moindre battement de son cœur comme un déchirement qui lui ouvrait littéralement la poitrine. Sa peau la tirait, prête à se briser afin de laisser échapper cette douleur qu'elle était incapable de contenir.
Elle était semblable à ce petit pot de terre cuite qu'enfant elle avait fait tomber et brisé. Elle avait bien essayé de le rapiécer afin de le remplir d'eau, mais bien que la cassure était presque invisible à l'œil nu et n'arborait qu'une légère estafilade, l'eau avait filtré et s'était déversée à ses pieds...

Angélique ne songeait même pas à retenir ses larmes ou à arborer ce masque de convenances qu'on lui avait enseigné de porter toute sa vie. Elle en était bien incapable alors que tout son monde, tout son avenir s'écroulait autour d'elle. Emportée par ce tourbillon chaotique, ses doigts trituraient sa bague de fiançailles qui ornait toujours son doigt. Elle était partie si profondément en elle-même engloutie par sa détresse qu'elle tressauta lorsqu'Antoine saisit sa main et prononça des mots auxquels elle ne s'était pas attendue le moins du monde, la faisant brusquement relever la tête et cligner des yeux.
Il... il voulait que Wilhelm l'épouse ? Mais et William ? N'allait-il pas essayer de plaider sa cause auprès de lui afin de le convaincre de se marier avec elle ? N'allait-il pas lui dire que tout cela n'était qu'un affreux malentendu ?
Angélique entrouvrit ses lèvres tremblantes mais cessa tout mouvement lorsque son père lui retira sa bague, symbole de sa promesse d'appartenance au futur duc de Kent. Elle tressaillit et esquissa un mouvement désespéré afin de la retenir que la détermination de son père avorta.
Il venait de lui arracher son cœur de sa poitrine...

Angélique avait compatit à la situation de Wilhelm lorsqu'elle avait appris sa situation et s'était dit secrètement que jamais elle ne voudrait expérimenter une telle chose et bien voilà qu'elle suivait ses pas. A la différence que contrairement à lui, elle le vivait aux yeux de tous ou presque. Elle se sentait mourir. Littéralement. Car on ne devait pas ressentir autre chose que ce qu'elle était en train d'expérimenter lorsqu'on s'apprêtait à quitter ce monde ; son palpitant battait irrégulièrement. Elle peinait à respirer. Sa tête la tournait et le simple fait d'exister lui donnait la sensation d'agoniser. Elle ne savait même pas comment elle faisait pour tenir encore debout. Son corps s'était mué dans un état second pour ne pas se démanteler sur place...
Les yeux chocolats d'Angélique se portèrent vers Wilhelm qui était plus tendu et dangereux qu'elle ne l'avait jamais vu jusqu'alors.

- P... Pè...

D'une main levée, Antoine la réduisit au silence une fois de plus. La Princesse ressentait douloureusement l'absence de sa bague à son doigt et ressentait déjà le poids de celle encore inexistence qui la lierait bientôt à Wilhelm de Prusse selon ce que venait de déclarer le Roi à la requête d'Antoine...

- Pardonnez-moi, princesse Angélique.

Les larmes qu'elle vit dans les yeux du Prince rappelèrent les siennes qui emplirent ses prunelles avant de rouler sur ses joues déjà striées du vestige des précédentes.

Après cet instant, elle oublia tout. Angélique n'avait pas la moindre idée de comment ou quand elle était rentrée chez elle à Burlington House, pas plus que de depuis combien de temps elle était étendue dans son lit.
Elle était telle un fantôme lorsqu'elle repoussa ses couvertures afin de se lever. D'un pas flottant à l'image du spectre qu'elle se sentait être, elle alla jusqu'à la pièce adjacente à ses appartements où ses animaux se trouvaient et se laissa tomber sur le sol si lourdement que le parquet craqua malgré le tapis qui amortit son corps.
Rapidement, elle fut entourée de ses protégés mais les vit à peine. Elle souleva l'un d'eux machinalement dans ses bras et y enfouit son visage. Elle se rendit compte en le caressant qu'elle l'avait mouillé. Elle n'avait pas réalisé qu'elle pleurait toujours...
A mesure des minutes qui défilaient, Angélique se mit à revivre ce qui s'était passé quelques heures plus tôt. A travers la fenêtre, la lune lui souriait comme si elle se moquait d'elle ou savait une chose qu'elle ignorait. Angélique s'en détourna et retourna à l'étreinte de son ami à poils.

Elle ne pouvait pas épouser Wilhelm...
Elle ne le voulait pas... Elle voulait épouser William... William qui l'aimait. William qui avait de la place dans son cœur pour elle...
Wilhelm, malgré sa prévenance à son égard au dîner et même durant cette soirée pour lui avoir porté assistance, lui faisait "peur". Il était sanguin et il s'était tellement fermé à l'accord passé malgré eux entre leurs paternels respectifs... Il avait retrouvé sa rigidité et sa froideur. Sa dureté...
Mais surtout, il était fou amoureux d'une autre...



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