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Fly you fool! ft. Adolphe de Cambridge

Wilhelm von HohenzollernAdmin
Wilhelm von Hohenzollern

 
─ Messages : 111
─ Shillings : 983
─ Avec nous depuis : 27/06/2021
─ Localisation : Londres, pour le moment.
─ Emploi : Général dans l'armée Prussienne. Membre du Traveller's Club et Vice-Président de la Douairière Lubrique
─ Titre : Prince de Prusse
 
Cartes de visite
─ Réputation:
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Fly you fool!


Les choses ne vont jamais comme prévu, c’est ce que Wilhelm se disait désormais, depuis de nombreux jours. Le refus de son mariage avec Eliza Radziwill. Son mariage arrangé et forcé avec la princesse de France, Angélique d’Orléans, à cause d’un faux scandale, monté de toutes pièces par leurs pères respectifs. La maladie incurable de son frère aîné, qui le condamnait sans le savoir à la couronne. La mort de son cousin, George IV et l’avènement de Frederick, son aimé cousin, mais non moins indigne de ce fardeau selon lui. Mais il se gardait de rendre son opinion publique.

Son regard plongé dans un vague certains, cherchant désespérément une échappatoire, Wilhelm avait finalement fait envoyé un courrier à un autre de ses cousins, Adolphe de Cambridge, pour lui demander asile et paix, pour quelques jours. L’Angleterre, lui avait déjà accordé l’asile, après qu’il ait clamé ne pas vouloir regagné la Prusse, après sa dernière dispute avec son père. Feu Georges le lui avait accordé avec plaisir, et il espérait que Frederick ne reviendrait pas sur cette parole donnée. Sinon, il se devrait de demander le même asile à la France, terre natale de sa désormais ravissante, mais non aimée, épouse… Ce dernier était donc repartit, après son mariage, au sein de sa mère patrie, que lui détestait désormais.

Quelques jours plus tard, Wilhelm avait plié bagage et quitté Londres, sans son épouse et avec très peu de personnel. Il avait voyagé jusqu’au domaine de son cousin, par mont et par vaux et au diable d’être présentable en arrivant. De toute façon, dans un pays où il pleut plus que le soleil ne brille, ce serait difficile de faire mieux ! Au diable de toute façon, les bienséances et les cérémoniales sur la route, il mettrait sa tenue en ordre dans l’auberge sur le chemin. Au diable de toute façon, tout ce qui fait actuellement son existence.
Le soir tombait déjà, le soleil déclinait, lorsque la petite délégation se trouva devant la demeure de campagne du Duc de Cambridge. S’il avait fait peau neuve sur le chemin,

Wilhelm dégoutait désormais d’eau de toutes parts, ses boucles brunes n’étant d’ailleurs plus si régulière du fait. En voilà bien, une façon de se présenté chez son royal cousin, tout royal qu’il fût également. Il confia son cheval fourbu par la route à l’un des gens de la maison et se laissa introduire dans les lieux. Sa cape de voyage n’était plus en rien étanche ; rien de plus qu’une masse informe détrempée. Lorsque le domestique lui demanda qu’en faire, il répondit : « Vous n’avez qu’à la jeter, elle n’est bonne à rien. » Oui, il était un peu ronchon, mais qu’à cela ne tienne, il avait de quoi l’être. Ainsi débarrasser, Wilhelm parcouru le décor de la demeure des yeux, en attendant d’être conduit à son estimé cousin.

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Cambridge entamait sa véritable saison, depuis quelques jours. Le duc, comme le domaine tout entier, se préparait à plonger dans la lente monotonie de la fin de l’été et de l’automne : comme d’aucuns se mettaient en forme pour les ouvertures saisonnières des clubs et autres, Adolphe, lui, alignait plumes et documents et livres de comptes, recherches et discours, argumentaires, des dizaines de papiers qu’il ne lirait qu’à moitié en espérant impressionner assez pour ne pas avoir à se justifier pleinement. Il rangeait au placard les tenues de deuil pompeux, les couleurs sombres et déprimantes pour des vestons et des costumes, certes d’excellente facture, mais dans des teintes ternes et délavées – entre le gris et le noir, la mince différence ne tiendrait qu’à la symbolique.
Il avait fait son devoir. Il était paru, trois jours durant, à quelque célébration plus ou moins importante. Il avait fait plaisir à tous, peut-être à toutes, et il s’était presque amusé.

Maintenant il était l’heure d’être réellement, loin des faux-semblants et autres joyeusetés sonnant creux.

La pluie battant au carreau rythmait depuis son retour sa journée, la lumière grisâtre si propre à une ambiance en tout point délétère et cependant égale avait à peine varié entre l’heure à laquelle il s’était mis au travail – sur le coup de sept heures – et le moment où l’on vint lui annoncer, avec un embarras propre aux servants qui venaient d’arriver dans sa maisonnée, qu’un cousin était arrivé. Evidemment, il l’attendait. Adolphe risqua un regard vers l’extérieur aussi morose que ses journées. Il referma le livre sur lequel il était entrain de prendre des notes, enferma le document dans son secrétaire. « J’espère que vous l’avez au moins mené au salon et lui avez offert quelque chose à boire en patientant. » fit remarquer le prince tout en remettant de l’ordre dans ses affaires.

Le oui qu’on lui fit parvenir avait un air de mensonge. Et il s’y connaissait, en mensonges. Levant les yeux au ciel, Adolphe s’en fut pour aller trouver son cousin dans les couloirs… Et, avec surprise, le trouva dans un endroit tout à fait convenable pour lui. « Mon cher cousin ! Quel bonheur de te voir détremper mon parquet. » fit remarquer le prince avec un air impénétrable. Un petit sourire ne tarda pas à déformer ses lèvres, bouffé rapidement par l’inquiétude.

« Je t’en prie, veux-tu un peu de temps pour enfiler des vêtements secs ? Je ne voudrais pas que tu attrapes froid. »
Derrière la remarque amusée en guise d’accueil se cachait l’inquiétude réelle : mauvais frère mais bon hôte, le duc de Cambridge n’aurait pas apprécié que l’un des membres de sa famille, invité ou non, souffrît d’une condition météorologique.

« Je suis heureux de te voir, et le serai encore plus quand j’aurais la certitude que tu ne vas éternuer de tout ton soûl dans toute la demeure avec un nez rouge et des yeux gonflés. »

A défaut d’avoir quelqu’un de qui s’occuper, toutes ses attentions et ses inquiétudes se reportaient sur ses invités. Il jeta un œil vers la cheminée ronronnante, approvisionnée juste avant qu’il n’entrât dans le salon. Il ne faudrait pas que les couloirs de l’ancienne forteresse n’en viennent à être trop froids.

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Rarement, on avait vu Wilhelm d’aussi méchante humeur, que depuis qu’il avait été contraint et forcé au mariage. D’aucun savait qu’il était pourtant de bonne composition par rapport à ce devoir. Contrairement à bien d’autres. Il était prêt à faire ce qu’il se devait être fait. Mais gavé d’espoir par son père, il s’était vu refuser d’épouser celle qu’il aimait, pour se retrouver la bague au doigt avec une Française. Ennemis naturels de la Prusse et de l’Angleterre. Certes, politiquement, il y avait là un brillant coup d’éclat. Une promesse d’alliance et de paix durable entre deux pays cherchant sans cesse à se faire la guerre. À quel prix cela dit ? Depuis qu’il avait épousé Angélique, il n’avait eu de cesse de la fuir pour soigner son âme meurtrie et son cœur brisé. La princesse de France ne méritait en rien cela, qu’elle avait l’âme noble et le cœur si pur… Toutefois, Wilhelm ne pouvait la regarder sans avoir une once de culpabilité et de tristesse dans les yeux, et une stature raide de désespoir, que nombreux prenaient pour du dédain.

Voilà donc pourquoi, le prince de Prusse se tenait sur le parquet de son royal cousin, à détremper celui-ci, comme il était lui-même inondé par la pluie. Et lorsqu’il vit apparaître ce dernier, il lui offrit le plus pauvre de ses sourires ; celui qui traduit à la fois une profonde affliction de paraître ainsi et qui reflète la détresse de son âme au supplice. D’aucuns se seraient sans doute formalisé du sarcasme d’Adolphe, mais Wilhelm en était à des lieues de là, voyant clairement l’inquiétude dans les non-dits et les manières de son estimé parent. « Mon bien aimé cousin. Je suis navré pour ton parquet. Je gage que ton personnel saura le sauver du naufrage. » Le prussien posa alors ses yeux sur sa tenue, si peu correcte en présence d’une altesse royale, en effet. Bien qu’altesse royale, il fût lui-même et donc, aurait-il dû être plus présentable. Il s’amusa de la remarque pleine de sollicitude et d’humour néanmoins de son hôte. « Tu as sans aucun doute raison. Je te rejoins dès que je suis… disons plus présentable. » Avant de quitter momentanément la compagnie salvatrice de son parent, il ajouta : « Je te remercie déjà de ton hospitalité, Adolphe. Sincèrement. » Puis, il s’éclipsa en compagnie d’un domestique prêt à le conduire dans les lieux qu’il occuperait pour un temps.

Sécher et vêtus de frais, Wilhelm reparu alors dans le salon du prince d’Angleterre. Loin des grands vêtements d’apparat, qui était son lot quotidien d’ordinaire, il avait préféré un costume sombre et très classique. Il observa tour à tour, la familière silhouette d’Adolphe, sa présence réconfortante et la cheminée, qui déversait une chaleur agréable. « Je crains, néanmoins, que tu aies quelques occasions de me voir les yeux rougis ces prochains jours, mon bon cousin. » Lança-t-il à l’adresse de son parent, avant de soupirer. « Et toi, comment te portes-tu ? Heureux de retrouver la quiétude de la campagne ? »


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