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Interlude improvisée (ft. Louise)

Henry F. De RichemondMembre
Henry F. De Richemond

 
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Interlude improvisée

feat.  @Louise de Riquet-Chimay


Parmi les nombreux loisirs proposés en ville, le théâtre était le seul que le Marquis de Hertford appréciait vraiment. La semaine passée, il était allé voir Edmund Kean jouer dans Macbeth. Le marquis avait été si impressionné par la prestation du comédien qu'il avait décidé de réunir sa famille, ainsi que quelques proches pour voir la pièce une deuxième fois. Étaient donc présents ce soir là sa femme, lady Mercedes, ses enfants, Félix, Roslynn et Anthony; le fiancé américain de Roslynn, Matthew Switf, lui étant aussi l'associé en affaire de sir Waring de Herdford. Puis il y avait également Henry de Richemond, son jeune neveu, l'amie française de Roslynn fraîchement débarquée à Londres, Miss @Olympe J. De Rosebourg , une vieille douairière et sa fille, et enfin lord St. Clare, un homme qu'il était bon de côtoyer.  
Le soir venu tout ce petit monde se retrouva dans la loge marquisate. La répartition s'était faite par ordre d'arrivée et elle avait donné lieu à de curieuses combinaisons. (...)

Bientôt le premier acte du spectacle toucha à sa fin. Le prochain n'allait reprendre qu'une quinzaine de minutes plus tard, le temps qu'on ait remplacé toutes les bougies sur le faîte des chandeliers.
Henry se trouvait lui aussi entraîné dans cet ordre bizarre. À sa droite il y avait lord St. Clare — à l'évidence un gentilhomme gaie en toute circonstance et très impliqué dans la conversation qu'il entretenait avec Mlle Astrid, la fille de la douairière; puis de l'autre côté, à sa gauche étaient posées successivement Roslynn, son amie Olympe et Félix. De côté là ça parlait moins, ou plutôt il n'y avait que le dandy Félix qui parlait, les deux femmes l'écoutaient, mais Henry lui n'avait tout bonnement aucun intérêt.

C'était celà le plus grand défaut d'Henry : omettre de faire semblant. Il n'avait jamais appris. Aussi dès qu'il était affecté, même s'il ne voulait aucunement causer de tord à qui que ce soit, sa mine le trahissait inéluctablement. Sa cousine voyant cela posa sa main sur son bras « Vous allez bien Henry ?» fit-elle. La question en avait l'air mais elle n'était pas honnête, pas après la scène de la veille, et elle était la plus indiquée pour savoir cela. Au moins l'approche eut pour effet de sortir Henry de sa transe. « Très bien » feignit-il. Il se préparait à mimer un faux sourire également lorsque tout à coup les rideaux se levèrent… là dans la loge d'en face, elle était là. La princesse @Louise de Riquet-Chimay  était là.
Étincelante, cette princesse que le jeune homme connaissait sans jamais lui avoir parlé auparavant, était assise dans sa loge et entourée. Il l'a fixa longuement d'abord, puis chercha à se procurer une lorgnette incrustée de nacre. Était-ce de la fascination ? Non, bien-sûr que non, quoique tout portait à le croire et qu'en soit, fou serait le malheureux qui oserait nier sa grande beauté. « Elle est magnifique, vous ne trouvez pas ? Intervint la voix enjouée et traînante de St. Clare. Henry lui, ne répondit rien. Que diriez-vous d'aller la saluer ? » Insista encore la quarantaine, sur un ton qui comprenait malice et supposition. « Vous connaissez la princesse Louise ? » se surprit Henry à demander « Quel plaisantin vous faites mon garçon. Évidemment que je la connais ! Elle, ainsi que la quasi-totalité des honnêtes gens ici présent. » Sur ce, St. Clare se leva comme si de rien n'était, déclara à l'assemblée qu'il allait chercher des rafraîchissements pour tout le monde, et convia très simplement Henry à le suivre.  (...)

KoalaVolant
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Interlude improvisée
19 septembre 1826 - soir



Si quitter une fois de plus Chimay m'avait attristée, j'étais tout de même contente de retrouver Londres et son rythme palpitant. Entre soirées, bals et autres évènements, les semaines étaient riches en occupation et le temps passait vite. Revenue depuis seulement 2 jours, j'avais eu le plaisir de recevoir des billets de mes connaissances, prétendants et amis m'invitant à les retrouver à diverses occasions. Néanmoins cette fois ci, être à Londres ne me faisait pas du tout le même effet. C'était un peu comme retrouver une vieille amie que l'on connaît de loin. Il y a ce sentiment de familiarité d'avoir déjà vécu un temps dans un lieu et que l'on retrouve. Des odeurs me reviennent en mémoire, des paysages. Bien sûr, ce n'est pas comme Chimay où je me sens véritablement chez moi mais je ne suis pas revenue non plus l'âme en peine.

Je n'étais pas non plus totalement à l'aise, je me savais sous les feux des projecteurs d'autant plus maintenant qu'Angélique s'était mariée. Je ne savais pas encore si d'autres princesses d'Europe allaient venir à Londres pour la saison prochaine mais toujours est-il que je me sentais être encore plus l'attraction du moment que je ne l'avais été durant toute ma saison. Cela me donna quelque peu le tournis et même si j'ai l'habitude d'être remarquée je ne suis que rarement au centre de la lumière. Lors de mes dernières sorties, beaucoup de personnes venaient à ma rencontre me saluer, me demander des nouvelles ou parfois seulement pour m'être présentée. Je ne saurais dire si je me souviens de la moitié des rencontres que j'ai faites. Toutefois si cette attention nouvelle avait forcément un revers de médaille, j'étais plutôt contente d'élargir mon champs de connaissances et j'appréciais de rencontrer de nouvelles personnes. Allaient-elles chercher à devenir plus que des connaissances ou simplement rester des visages de passages ? Je ne le savais pas et je me félicitais d'avoir une bien meilleure mémoire des visages que des noms de sorte qu'il m'était plutôt simple de reconnaître un visage familier et de ne pas vexer des personnes parce qu'elles ne m'ont pas laissé d'impression. Parfois même je parvenais à faire croire à mes interlocuteurs que je les connais, les amenant à parler d'eux en demandant de leurs nouvelles et à parvenir à me rappeler au fur et à mesure de notre dernière conversation. L'illusion était efficace et me permettait d'éviter de heurter quelques sensibilités.

Depuis mon retour, mon frère était rongé par l'inquiétude et l'attente. Il m'était apparu bon de lui proposer de sortir ce soir en société et d'assister à une pièce de théâtre. Celle-ci m'avait été chaudement recommandée par pas mal de personnes de sorte que je ne doutais pas de la qualité du spectacle. Fort heureusement il ne m'a pas fallut trop insister pour que Gabriel m'accompagne. Lui changer les idées, lui faire penser à autre chose allait lui faire du bien selon moi. Toutefois je ne doutais pas que c'était pour une toute autre raison qu'il n'avait pas grandement hésité à accepter et je gageais qu'il était plutôt dans l'expectative de croise par hasard la belle de son coeur ou des membres de sa famille. Je trouvais son attitude des plus touchantes et tâchais de tempérer ses inquiétudes et sa nervosité tout autant que ses attentes afin que sa déception ne soit pas trop grande si jamais ses espoirs de rencontre venaient à être déçus.

Nous primes la voiture familiale aux armoiries des Chimay pour nous rendre au théâtre et avons pu prendre place dans une loge bien située, réservée aux personnalités particulièrement importantes sans toutefois occuper la loge royale. Si Macbeth était une pièce régulièrement jouée, les prestations étaient de qualité inégale et j'avais grandement hâte de voir comment les acteurs allaient se débrouiller en comparaison avec d'autres représentations qu'il m'avait été donné de voir.

Le théâtre tout comme l'opéra étaient des évènements qui étaient faits autant pour voir que pour être vu et je sentais des regards appuyés en notre direction de part et d'autre, je pris même quelques têtes se lever en provenance de l'orchestre. Certains en profitaient pour voir de plus près les grands de ce monde dont ils entendaient tant parler, d'autres comme moi-même regardaient tout autour pour savoir si certains amis, connaissance ou plus étaient présents. Je croisais ainsi le regard de certains, souvent des têtes s'inclinaient pour me saluer et j'inclinais la mienne en réponse ou souriais. Rapidement la pénombre se fit, les coups retentirent et le silence régna. La pièce se déroula sans que je ne me rende compte que le temps passait. Mes connaissances n'avaient pas tort, les acteurs étaient excellents, sans doute même les meilleurs que j'avais pu voir et je me délectais de chaque instant. Le premier acte toucha à sa fin sans que je n'y prenne attention et l'entracte se fit afin que l'on puisse changer les bougies. Comme d'autres, j'en profitais pour me lever et sortir de la loge au bras de mon frère afin de faire quelques rencontres ou échanger avec quelques connaissances également présentes ce soir. Cela me permettait de faire quelques pas et de me dégourdir les jambes, ce qui était appréciable.

Mon frère en profita pour user de toute son habileté à papillonner d'un groupe à l'autre pour saluer des connaissances tout en m'entraînant avec lui tout en ce que ces mouvements aient l'air parfaitement naturels. Souvent plus jeunes nous nous en amusions mais je trouvais toujours cette aptitude fraternelle des plus agréables. Elle faisait passer ce qui bien souvent était une contrainte étouffante en une sorte de danse plaisante et agréable. Tout le monde y trouvait son compte de sorte que les uns s'amusaient et les autres avaient eu l'occasion de nous saluer. Nous nous arrêtâmes toutefois face à un homme en particulier : lord St Clare. Je ne savais pas grand chose de ce monsieur excepté que c'était un homme à connaître et qui connaissait tout le monde. Ce dernier était accompagné d'un autre monsieur plus jeune que je n'avais pas le plaisir de connaître. Toutefois son visage m'était quelque peu familier mais pas suffisamment pour que je sois sûre de l'avoir déjà rencontré auparavant. Visiblement lord St Clare allait se charger de combler ce manque.

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Interlude improvisée

feat.  @Louise de Riquet-Chimay


Henry avait donc suivi Lord St. Clare à l'extérieur de la loge. Cet homme respectable allait le présenter à la princesse Louise de Riquet.  À bien y réfléchir, le jeune homme n'aurait pas rêvé mieux pour procéder à la formalité. Et le meilleur dans tout cela, c'était que la chose s'était faite d'elle-même, avec bien plus de naturel qu'il n'aurait souhaité. Il fallait vraiment que le quarantenaire l'ait cru éprit d'une curieuse manière. En tout cas, ça faisait un problème en moins, se dit-il. Maintenant il ne restait plus qu'à réfléchir sur comment amener la chose une fois qu'il serait devant cette princesse.

À la vérité, le jeune de Richemond n'avait pas vraiment anticipé cette rencontre, même pas dans son esprit. D'un parce que l'idée lui était venue sur un coup de tête la veille, alors qu'il s'était rendu dans la chambre de son aîné et avait trouvé les lettres de Louise, et de deux parce que n'ayant pas établi clairement ce qu'il cherchait à savoir, il se sentait encore moins apte à aller au devant d'elle sans toutefois se faire griller par leur entourage. À ce moment-là d'ailleurs St. Clare lança des paroles en sa direction. Henry sentit, dans sa manière de lui parler, que c'était un homme plutôt bienveillant. Il était un peu pédant ça et là c'est vrai, mais quel aristocrate ne l'était pas sur les bords ? Le jeune anglais essaya néanmoins, malgré la tension qui sévissait dans son esprit pour plus d'une raison, de se montrer réceptif envers son interlocuteur et de répondre le moins machinalement possible. Ce fut toutefois à la question "que pensez-vous vous d'elle" qu'Henry ne su pas répondre avec spontanéité. Que pensez-vous d'elle ? Physiquement ? De toute façon, comment pourrait-il avoir une quelconque opinion de sa morale alors qu'il ne lui avait jamais adressé la parole ? Par contre Edward si, et c'était précisément ce qui l'inquiétait : que s'était-il passé entre eux ?  

D'aussi loin qu'il se souvienne, Henry n'avait jamais vu son frère courtiser. Non, ce n'était pas son genre, ou plutôt il n'avait pas besoin de le faire puisqu'elles étaient toutes déjà à ses pieds. Avec certains profils il riait, avait des mots risqués, peut-être même avait-il déjà fricoté ; mais il y avait également ces autres profils pour qui il n'avait jamais eu le moindre regard, des femmes généralement plus jeunes, plus prudes, la mine sage, exactement le style — du moins en apparence — de Louise. Se pourrait-il que la princesse cachait bien son jeu ? Déjà que savait-il exactement d'elle, d'après les lettres qu'il avait surpris ? Il fit un effort pour se souvenir des termes exacts. Il les analysa ensuite, puis remarqua comme dans tous ses propos, la jeune noble avait remarquablement fait preuve de retenu et même de courtoisie. Or cela ne collait pas nécessairement avec le personnage d'Edward, pour qui d'ailleurs son jeune frère n'avait pas — enfin plus — d'estime et ce depuis bien longtemps. Comment au juste l'héritier du titre avait connu Louise ? Quelle était leur relation ? Était-ce une liaison ? Rien que le fait d'imaginer cela rendait Henry nerveux. Il n'avait pas envie que cette femme, une femme en apparence digne, admirable; une femme dans les faits noble et promise aux plus belles jouissances, se fasse arnaquée. Peu importe que ce fusse son frère, son aîné, il se devait de la mettre en garde. « Je penses que c'est une femme intelligente. Et j'espère de tout cœur ne pas me faire d'illusions...». Henry se figea net en apercevant celle dont il était en train de parler, arriver par l'exacte opposé de leur directeur. Elle était accrochée au bras d'un homme qu'il reconnut de suite : le scandaleux prince Gabriel de Riquet. « Mon cher prince, quelle joie ! S'avança lord St. Clare, tout à coup empli d'une forte humeur conviviale. Vous avez fier allure, dites donc ! Et vous princesse, fit-il à l'intention de l'illustre Louise, en se penchant pour embrasser sa main, vous êtes tout simplement divine ! Le plus bel ornement de cette soirée !». Henry, tenu à l'écart à ce moment-là, ne cillait pas. Il attendait en silence que St. Clare tienne sa promesse, tout en essayant de paraître le moins indiscret malgré qu'il regardait fixement Louise. « Si vous me le permettez majestés, j'aimerais vous présenter mon jeune ami, Lord Henry Froost de Richemond. St. Clare, d'un geste de tête, encouragea Henry à se rapprocher. Vous avez sans doute entendu parler de la famille de Richemond, n'est-ce pas ? La reine Elisabeth est d'ailleurs la marraine du nouveau Duc, Lord @Edward F. De Richemond, et voici donc son cadet. ». Cette présentation ne fut pas du goût d'Henry, qui pour le cacher, s'inclina très bas devant le frère et la sœur de Riquet-Chimay. « C'est un immense honneur de vous recroiser Prince Gabriel; et ça l'est encore plus de vous rencontrer… Princesse Louise.» (...)

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Interlude improvisée - 19 septembre Soir


"Mon cher prince, quelle joie ! Vous avez fier allure, dites donc ! Et vous princesse, vous êtes tout simplement divine ! Le plus bel ornement de cette soirée !"
- Je vous remercie Lord St Clare, cela me va droit au coeur mais ne le dites pas trop fort sinon vous allez attirer de nombreux messieurs qui jusque-là n'avaient pas prêté la moindre attention à ma personne.

Je lui souris alors, un regard complice. En soit, j'étais ravie d'un tel compliment même si j'étais plutôt habituée. Il n'était pas rare que les princesses soient flattées même s'il s'agissait là d'un mensonge éhonté uniquement dû à leur puissante position. J'avais déjà vu une jeune princesse qui dans son jeune âge connaissait de graves problèmes de peau avec de nombreux boutons être complimentée pour son joli teint de pêche. La pauvre savait pertinemment que c'était faux et elle ne savait plus où se mettre. Il fallait dire que passé l'âge ingrat et après ses nombreuses grossesses, cette jeune femme devenue reine était devenue l'une des plus belles femmes qu'il m'avait été donné de connaître. Au final, il était souvent difficile de savoir si on était complimentée vraiment parce qu'on le mérite ou uniquement sur la base de son titre.

"Si vous me le permettez majestés, j'aimerais vous présenter mon jeune ami, Lord Henry Froost de Richemond. Vous avez sans doute entendu parler de la famille de Richemond, n'est-ce pas ? La reine Elisabeth est d'ailleurs la marraine du nouveau Duc, Lord @Edward F. De Richemond, et voici donc son cadet." Je regardais alors le jeune lord en question s'avancer et nous saluer. Avec Gabriel, nous le saluons à notre tour. Ils échangent une brève banalité avec mon frère sur le plaisir commun de se revoir.

Si de prime abord le nom de ce monsieur me disait quelque chose, lorsque Lord St Clare précisa qu'il était le cadre d'Edward de Richemond, je raccrochais alors les wagons de mes souvenirs.

« C'est un immense honneur de vous recroiser Prince Gabriel; et ça l'est encore plus de vous rencontrer… Princesse Louise.»

- Tout le plaisir est pour moi. Comment se porte votre frère Edward ?

Je n'avais rencontré ce monsieur qu'une seule fois et dire qu'il m'avait fait mauvaise impression était un euphémisme. Si par ailleurs il s'était excusé, j'avais eu pour le moment le plaisir de ne jamais le revoir. Toutefois ce n'est pas parce que je n'appréciais pas quelqu'un que je manquerai à la politesse ou que je me monterai désobligeante. En outre, j'avais appris par la rumeur publique qu'il avait perdu l'amour de sa vie, emportée par la maladie et qu'il avait disparu après cela. On le disait rongé par le chagrin et je m'en trouvais bien désolé pour lui. S'il y a une chose qui me donne de la compassion pour un être c'est bien de savoir que cette personne avait perdu par les affres du destin son grand amour. Quelle perspective peut-on avoir dès lors pour son avenir ? Car oui, j'étais bien convaincue que si on pouvait aimer plusieurs personnes, on ne pouvait avoir en revanche qu'un seul grand amour.

Toutefois, je revins vite à mes esprits en remarquant le regard appuyé de Gabriel. Visiblement, ce dernier était étonné que je connaisse un tel monsieur. Avant même de permettre à son frère de me répondre, j'ajoutais cette précision afin qu'aucun malentendu ne puisse subvenir.

- J'ai été présentée à ce monsieur lors d'une balade à St James Park que je faisais avec Joseph. Nous avions rencontré d'abord le marquis de Tavistock, un vieil ami de mon frère puis votre frère nous a rejoint. Ce dernier étant lié au marquis il m'a été présenté.

Je pris soin dans un premier temps d'omettre que ce dernier m'avait pratiquement insultée et que par la suite il s'était excusé dans un billet et m'avait invité à une partie de chasse qui, je le pense, avait dû être annulée suite au décès de la belle de son coeur. Les soupçons de mon frère semblaient s'être apaisés de sorte que mon attention s'était pleinement reportée sur mon interlocuteur et sa réponse.

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Interlude improvisée

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Henry affichait une mine renfrognée qu'il tentait tant bien que mal à dissimuler. Louise n'avait même pas cherché à nier le fait qu'elle connaissait Edward mais ce n'était pas le pire. Le pire, c'est qu'elle l'appelait sans retenue par son prénom ; n'était-ce pas la preuve irréfutable d'une complicité plutôt bien établie entre eux ? Est-ce qu'il était le seul à l'avoir remarqué ou n'était-ce que le fruit de son imagination ? Allez, se dit-il, ce n'était pas le moment de s'adonner à l'impulsivité. « Alors vous non plus n'avez pas eu de ses nouvelles… Je veux dire, après ce que vous venez de confier, je pensais que le Duc et vous étiez en des termes qui l'auraient poussé à vous écrire plus souvent. En tout cas, en ce qui me concerne je n'ai eu aucune nouvelle de lui. Enfin, aucune avant hier soir, le ton qu'Henry prit pouvait difficilement faire croire à de la gaieté de cœur.. Pour dieu je ne sait quel raison, le nouveau Duc a décidé de revenir à Londres, déclara t-il d'un ton monocorde. Puis comme s'il s'adressait à nul autre que lui-même, nous verrons bien si sa vanité est telle qu'il trouvera juste de s'installer à Westminster avec sa famille plutôt qu'à West-End en solitaire. » Mais Henry ne se faisait pas d'illusion à ce sujet. Visiblement, l'anglais n'avait point oublié que c'est leur mère, restée à Kent pour continuer le deuil de son mari, qui avait dû lui écrire pour lui annoncer la nouvelle. Et encore n'aurait-elle rien su si ce n'avait pas été un officier qui avait prit la peine de lui envoyer un mot pour l'avertir que son inconscient de fils, non content de la balle qu'il a reçu pas si loin du cœur, avait quand-même décidé de prendre la route pour revenir en Angleterre. L'ex cadet des de Richemond avait dû quant à lui faire preuve de beaucoup de résilience la veille au soir, quand la nouvelle lui était quasi tombée dessus comme une avalanche, au beau milieu de l'émoi que lui causait déjà l'affliction de Miss de Rosbourg. Mais de tout ça il n'en parla pas. Il avait décidé de ne plus laisser lui échapper un seul mot sur ce sujet qui maintenant l'exaspérait plus qu'autre chose. « Majesté, reprit-il en s'inclinant légèrement devant Louise, main sur cœur et le ton chargé d'une sollicitude retrouvée, ce serait avec obligeance que je vous ferai parvenir un billet au moment où j'apercevrais le Duc, si tel est votre souhait bien-sûr ? »

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« Alors vous non plus n'avez pas eu de ses nouvelles… Je veux dire, après ce que vous venez de confier, je pensais que le Duc et vous étiez en des termes qui l'auraient poussé à vous écrire plus souvent. En tout cas, en ce qui me concerne je n'ai eu aucune nouvelle de lui. Enfin, aucune avant hier soir»

J'étais pour le moins effarée, comment en était-on arrivés de : "je prends des nouvelles d'une vague connaissance" à : "son frère est persuadé qu'une relation a été nouée" ? J'échangeais avec mon frère et Lord St Clare un regard incrédule.

- Oh... euh... je...

Toutefois je n'eus pas le temps d'expliquer quoi que ce soit (ou de tenter de le faire) que le jeune homme reprit de plus belle.

« Majesté, reprit-il en s'inclinant légèrement devant moi, main sur cœur et le ton chargé d'une sollicitude retrouvée, ce serait avec obligeance que je vous ferai parvenir un billet au moment où j'apercevrais le Duc, si tel est votre souhait bien-sûr ? »

C'en était trop là. Je dus donner un léger coup de coudre dans le flan de mon frère pour que ce dernier étouffe le pouffement de rires qu'il était sur le point de laisser jaillir. Il me fallait mettre fin à cet absurde quiproquos sur le champs.

- Je crains que vous ne fassiez erreur Lord de Richemond. Je ne suis nullement liée par quelque lien que ce soit avec votre frère que je connais à peine. Si j'ai utilisé son prénom c'était exclusivement pour qu'il ne puisse pas y avoir confusion. N'est-ce pas là une pratique courante dans votre pays pour désigner lequel des frères d'une même famille nous parlons ? Si ce n'est pas le cas, vous m'envoyez confuse, comment procédez-vous dans de tels cas ?

Afin de ne pas vous laisser dans la confusion la plus tôtale et parce qu'après cet incident, il me semble qu'il me faut être totalement franche avec vous, je n'ai rencontré ce monsieur qu'une seule fois. Moment pendant lequel il m'a horriblement offensée. Le remord l'a sans doute pris puisqu'il m'a ensuite fait parvenir un billet pour s'excuser et nous inviter moi et ma famille, à la chasse qu'il devait organiser. J'ai cru comprendre que cet évènement ne s'est jamais déroulé à cause de bien tristes évènements. Je n'ai plus entendu parler de lui par la suite. Vous voilà au fait de l'ensemble de nos échanges. Vous conviendrez qu'il n'y a pas là matière à parler de lien ou même de relation. Ainsi, vous comprendrez que le retour de ce monsieur à Londres ne m'affecte en rien et que je n'ai nul désir particulier d'être tenue au courant de quoi que ce soit vis-à-vis de lui.


Si je faisais montre d'habitude de bonne humeur et de bienveillance envers mes interlocuteurs, il me semblait qu'il me fallait ici me montrer des plus sérieuses et ferme dans mes propos. Je ne voudrais pas que certains puissent se faire des idées et pire encore que ces élucubrations ne viennent aux oreilles de mon prétendant.

En tout cas, vu les propos de son propre frère, je ne doutais pas que mon impression première sur ce monsieur était la bonne. Visiblement ce duc de Richemond n'était pas un homme des plus fréquentables. Moi qui, suite à son amende honorable, était dans l'idée de lui laisser une chance de se montrer sous un meilleur jour, je vois là que je me serai fourvoyée.

Nous aurions pu repartir là et laisser ainsi Lord de Richemond dans ses réflexions, toutefois cela n'aurait pas été très correct envers Lord St Clare et je n'aimais pas paraître impolie. Ainsi j'espérais que le jeune homme aurait compris son erreur et que je pouvais considérer ce malentendu comme réglé.

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